« Le K.O Sanitaire ». L’émission spéciale, animée par Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul le vendredi 17 décembre, a démarré avec un thème phare : la pandémie de la Covid-19. Pour en parler, le Dr Vasantrao Gujadhur, ancien directeur des Services de santé publique, et le Dr Shameem Jaumdally, virologue basé en Afrique du Sud, étaient dans le studio de TéléPlus.
C’est avec cette question qu’a démarré l’émission « Le K.O Sanitaire » sur Radio Plus vendredi. La crise sanitaire continue à faire des victimes, mais pour le Dr Vasantrao Gujadhur, le « peak » de l’épidémie sur le sol mauricien est passé. Ce constat est basé sur l’analyse de plusieurs données collectées depuis le début de la troisième vague. Maurice l’a traversée entre le 26 novembre et le 3 décembre. Cependant, pour l’ancien directeur des Services de santé publique, « l’épidémie n’est pas finie ».
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« Le pire est encore là. Si on analyse la situation, notamment en utilisant les différents indicateurs de l’Organisation mondiale de la Santé, on voit bien que Maurice est en phase d’alerte 4, notamment le niveau le plus élevé », explique le Dr Gujadhur. Le premier indicateur est d’analyser le nombre d’admissions par semaine dans nos hôpitaux. Il fait comprendre que le pays a en moyenne 300 admissions par semaine avec un peu moins d’une quarantaine par jour. Ce qui fait qu’on est dans l’alerte 4 avec un fort taux de transmission du virus.
Ensuite, le deuxième indicateur est le taux de mortalité. Avec plus de 50 décès par semaine, nous maintenons la phase d’alerte 4 dans le pays, selon le médecin. Finalement, le dernier indicateur est basé sur le nombre de cas journaliers de la Covid-19. Il y a actuellement une moyenne de 70 cas positifs par jour détectés à travers les tests PCR par le ministère. « Cependant, les tests antigéniques ne sont pas inclus. J’ai analysé les chiffres de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo et, en me basant sur ces données, on devrait avoir entre 150 et 200 cas par jour détectés à travers les tests antigènes. Ce chiffre n’inclut pas les tests faits dans le privé, notamment chez les médecins privés, dans les cliniques et à domicile. On dépasse les 1 500 cas par jour », précise le Dr Gujadhur. Toute cette analyse veut surtout dire que Maurice fait face à un fort taux de transmission du virus dans la communauté actuellement.
Deux vagues de Covid-19 prévues en 2022
Les nouveaux variants sont quelque peu inévitables, selon le Dr Shameem Jaumdally, vue la distribution inéquitable des vaccins contre la Covid-19 en particulier sur le continent africain. Par contre, il est difficile de savoir si les prochains variants seront meurtriers. « Il s’agit d’un facteur de chance. Pour ce qui est d’Omicron, le variant se manifeste avec une faible charge virale, ce qui explique qu’il a une faible virulence également », explique-t-il. Prenant tous ces facteurs en considération, il estime qu’on n’est pas encore sorti de l’auberge et il prévoit jusqu’à « deux nouvelles vagues en 2022 ». « Tout va dépendre du profile immunologique du pays », avance-t-il tout en faisant comprendre que « l’épidémie sera présente jusqu’à ce qu’elle devienne endémique ».
Le pari difficile de l’immunité collective
« L’immunité collective à la Covid-19 ne tient pas la route. Je le dis depuis mars », s’exprime le Dr Gujadhur. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il n’y a pas de vaccin qui soit 100 % efficace qui empêcherait d’attraper le virus et de le transmettre, selon lui. « En sus, avec les nouveaux variants, notamment avec l’Omicron, on voit qu’il y a le risque de réinfection. De ce fait, la question de ‘herd immunity’ n’existe pas », estime-t-il, tout en précisant qu’il n’y a pas d’équité dans la distribution des vaccins.
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