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Coup de gueule : budget électoraliste ou orgie populiste ?

Vendredi 7 juin 2024 ! Le jour que nous attendons tous avec une impatience à peine voilée, où notre ministre des Finances, Renganaden Padayachy, s’efforcera de nous éblouir avec son cinquième et dernier Budget de ce mandat. 

Oui, mesdames et messieurs, préparez-vous pour le grand spectacle électoraliste, où les promesses vont pleuvoir comme des confettis à un mariage royal. Bien que le ministre des Finances ait joué sur les mots : « Il faut améliorer la condition de vie des citoyens au lieu de faire ‘labous dou'. » La philosophie du prochain Budget sera axée, selon ses dires, sur le capital humain, la résilience économique et sur l’environnement.

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Ne nous leurrons pas, nous savons tous ce qui se prépare. Tout le monde en parle déjà : ce sera un budget électoraliste, voire populiste, une corne d'abondance généreusement ouverte en prélude aux élections générales. 

D’aucun ne se font d’illusion. À l’instar d’Amit Bakhirta, fondateur de la société Anneau, qui estime qu’il est naturel que le gouvernement utilise son dernier Budget à des fins électorales. Ou d’Arnaud Lagesse, le Group CEO d’IBL, qui reconnaît que « dans un contexte électoral, il est naturel que certaines attentes et préoccupations soient plus élevées par rapport aux priorités économiques ». Et même du syndicaliste Reeaz Chuttoo qui concède qu’il y a « une tradition de Budget ‘labous dou’ dans les années où il y a des élections. »

Ce Budget ne sera pas simplement électoraliste, il pourrait être une véritable orgie populiste. Comme le fait ressortir l’économiste Kugan Parapen : « Ce sera un Budget politique. Ce ne sont pas forcément des mesures qui sont dans l’intérêt de la population, mais des promesses que le gouvernement n’aura pas les moyens de tenir. Il y aura peut-être de la surenchère pour dépasser les promesses de l’opposition. » 
L’ancien ministre et avocat Anil Gayan va plus loin : « Il n’y aura pas de limites à mon avis. Le gouvernement jouera son va-tout avec en ligne de mire la victoire au prochain scrutin. L’un des moyens pour influencer le jeu est de distribuer à la société ce que la société veut. »

Au fait, la population, déjà bien habituée à recevoir des cadeaux du gouvernement en fin de mandat, attend cette fois-ci un feu d'artifice de générosité. Les précédents mandats nous ont bien enseigné que plus l'échéance électorale approche, plus les promesses volent dans les airs.

L’opposition a déjà dégainé ses propres promesses flamboyantes : transport public gratuit, baisse des prix de l’essence et du diesel, médicaments à prix cassés. Et la liste continue. La population, comme des enfants à la veille de Noël, s’attend maintenant à ce que le gouvernement surenchérisse. Nous sommes dans une course effrénée où le bon sens économique est piétiné sans vergogne.

Nous sommes dans une période où la rationalité est une vertu démodée. Pourquoi se soucier des conséquences économiques quand le but ultime est de séduire, de charmer et de captiver l’électorat ? Le gouvernement va tout faire pour créer ce fameux « Feel Good Factor » dans la population. 

Combien se soucie si ce bonheur temporaire risque de se transformer en gueule de bois post-électorale ?

 

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