C’est avec une peur au ventre que les habitants de La Caverne No. 1 se sont réveillés hier matin. Pour cause, ils se sont retrouvés triplement confinés.
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Shirin est outrée. Elle habite à deux minutes de marche du domicile du couple testé positif à la Covid-19. La jeune mère déplore l’irresponsabilité du couple. « Les autorités le répètent chaque jour que si un membre du public a des doutes, il doit se faire connaître. Il est triste que ce voisin n’ait pas pris ses responsabilités de citoyen. Et en se faisant, c’est tout le quartier qui est en danger. Nous avons très peur. »
De plus, Shirin tient à préciser que les rues dans cette région sont étroites et depuis le confinement, les habitants préfèrent aller dans les petits commerces qui s’y trouvent. « Chaque jour, nous allons prendre du pain à la boutique du coin. Certains vont au ‘ti bazar’, il n’y en a que deux, dans la localité. D’autres vont prendre du poulet dans le commerce qui se trouvent à quelques mètres. Ce qui est navrant c’est que cette personne a fréquenté tous ces endroits. En d’autres mots, nous sommes tous en danger… » affirme la voisine.
Ainsi, cette journée de jeudi est différente. Les habitants ont préféré rester chez eux. « Le pays est déjà confiné. Comme nous habitons la région de Vacoas, nous nous retrouvons dans la zone rouge. Après 22 ans à La Caverne No. 1, c’est la première fois que je vois une telle chose. Les rues sont désertes, il n’y ni personne à côté du terrain de football, ni aux abords des petits commerces. Et depuis ce matin (jeudi), nous sommes encore plus comme des prisonniers », déplore notre interlocutrice.
Tous les habitants sont en danger, estime-t-elle. « Mercredi après-midi, nous avons été surpris de voir une ambulance du ministère de la Santé venir prendre le propriétaire d’une boutique et un autre habitant. Nous avons tout de suite deviné qu’il y a un danger. » Toutefois, Shirin est reconnaissante envers les autorités d’avoir organisé un exercice de tests PCR dans le centre communautaire de la région.
Les habitants ont accueilli jeudi des tournées régulières des policiers. « Je n’ai jamais vu autant de véhicules de police dans la localité. Chaque 10 à 15 minutes, nous entendons des policiers qui demandent aux habitants de rester chez eux. « Madam, ki ou pe fer deor, rant kot ou. C’est ce que nous entendons des fois. »
Pour rappel, une douzaine de cas de contaminations locales ont été détectés dans cette zone. Parmi, il y a le couple qui avait participé à la cérémonie de prière chez la famille Gungah, à Forest-Side, Curepipe, un des foyers avec le plus grand nombre de contaminés.
Si à la Caverne No 1, le temps s’est arrêté, il y a espoir qu’avec le dépistage massif, la maladie sera vite contrôlée, dans la région. Les interrogations se multipent avec ce chamboulement. Si certains s’inquiètent de ne pas retrouver la liberté de sitôt, d’autres s’interrogent quant au ramassage d’ordures, qui a été réduit à une fois par semaine.
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