Société

Conditions de logement à Maurice: Amélioration plutôt lente

Les constructions incluant les logements sociaux, connaissent un net regain à l’île Maurice. S’il en est ainsi au niveau de la quantité, on ne peut pas toujours en dire autant pour la qualité... L’île Maurice est un pays aux multiples facettes. Chaque ville et village ont un cachet particulier et on pourrait en dire autant pour l’inégalité qui existe en ce qui concerne le logement dans le pays. Si certains citoyens du pays et d’autres étrangers peuvent se permettre de construire des châteaux sur notre petite ile, d’autres dorment toujours à la belle étoile, pas parce qu’ils sont dans la rue mais parce qu’ils vivent sous un toit qui ressemble à un panier. Cependant, il faut reconnaître que l’État est venu de l’avant avec une série de mesures afin d’aider les citoyens à devenir propriétaires. Il faut également prendre en considération que plusieurs projets de logement sont aussi disponibles (voir en hors texte les facilités offertes par la NEF et la NHDC). Au sein de la société civile, ces logements font toujours débat. Travailleur social du Mouvement des Forces Vives de Rose-Belle, Alain Auriant estime que la responsabilité de mettre à la disposition des citoyens d’un pays un logement décent selon les principes des droits de l’homme, revient à l’État : « Nous sommes sur le terrain et ce sont les travailleurs sociaux qui sont avant tout confrontés aux problèmes de logement que subissent ces pauvres gens. Parmi les victimes, il y a des personnes âgées qui sont livrées à eux-mêmes, des mères célibataires et des enfants » affirme-t-il. Selon lui, il faudrait trouver un moyen de venir en aide à ces personnes. Il doit y avoir une liste de priorité et surtout il faut faire vite car l’attente d’un logement est tellement longue que certaines personnes finissent par mourir dans la misère. Parmi les familles que nous avons visitées, Maria, une jeune mère de deux enfants, dort dans un deux pièces minuscules qu’elle paye à Rs 2 800 par mois. « J’attends depuis des années de bénéficier d’un logement social malheureusement on me répond toujours que je suis sur une liste d’attente » explique cette dernière ». Dans la maison, des ustensiles de cuisine, un vieux matelas sur lequel elle dort avec ses enfants, deux adolescents et des boîtes en carton pour entasser les vêtements. Cette image est un contraste entre les belles maisons qui se dressent autour de son domicile. Comme elle de nombreuses personnes attendent et espèrent d’être un jour propriétaire.

Révision des structures de logements

La National Housing Development Corporation (NHDC), qui opère sous l’égide du Ministère du Logement et des Terres traite les applications pour un logement pour les familles qui touchent des revenus mensuels à partir de Rs 6,200 à Rs 20,000. Un officier du ministère du Logement et des Terres, nous informe que plusieurs changements ont été apportés au design de maisons proposées aux éventuels bénéficiaires de la NHDC, notamment la grandeur des maisons est passée de 39 mètres carrés à 50 - 55 mètres carrés. La maison comprend de 2 chambres à coucher, contrairement à une seule auparavant, d’un salon, d’une cuisine et d’une salle de bains et des toilettes. La construction en hauteur, c’est-à-dire comme des blocs d’appartements n’est plus privilégiée. Chaque maison dispose d’une cour individuelle afin de respecter la vie privée de chaque famille. De plus, le bénéficiaire peut agrandir la maison selon les plans proposés par la NHDC, soit à l’étage ou horizontalement. La provision est faite pour que chaque quartier résidentiel de la NHDC soit doté d’un jardin d’enfants, d’espaces verts, d’un boulodrome et d’une salle polyvalente. Avant de procéder à la construction des maisons de la NHDC, les ingénieurs et «Quantity Surveyors» font au préalable des tests géotechniques sur le terrain en question afin de s’assurer qu’il soit propice pour la construction. Après plusieurs vérifications techniques, si le terrain est approprié et ne représente aucun risque, l’appel d’offres pour le consultant est lancé, selon des critères bien établis. Le consultant assiste la NHDC dans le projet du début jusqu’à la fin. Un Project Manager, des architectes et des ingénieurs de la NHDC supervisent le projet. Après la sélection du consultant, l’appel d’offres pour le contracteur est lancé. À chaque étape de la construction, il y a des vérifications strictes qui sont faites afin de s’assurer que la construction se fait dans les normes et que dans le futur cela ne représentera aucun risque pour les bénéficiaires. Avant de livrer une maison à un bénéficiaire, la NHDC s’assure que la construction a été faite en respectant toutes les normes de sécurité. Chaque quartier résidentiel de la NHDC est invité à se regrouper en une association soit le «syndic». Les résidents du quartier votent leurs représentants du syndic. À ce jour, il existe 41 syndics à travers l’ile. Les syndics ont un rôle important à jouer. Le syndic est responsable de l’entretien des espaces communs de son quartier résidentiel. Le gouvernement contribue à hauteur de Rs 1.2 million par mois pour les syndics afin que ceux-ci puissent utiliser les fonds nécessaires pour des travaux d’entretien. Un bénéficiaire qui a déjà réglé le montant total du prix de vente de sa maison auprès la NHDC et qui de facto, en est déjà propriétaire de la maison, doit assumer ses responsabilités quand il s’agit d’entamer des travaux d’entretien de sa maison. La NHDC entre en jeu uniquement si des réparations résultant de la faute du contracteur ou s’il y a des réparations vraiment majeures à être effectuées. Depuis le budget de l’année dernière, le ministère a assigné une enveloppe financière de Rs 443 millions pour entamer des travaux de réhabilitation dans 70 anciens quartiers résidentiels de la NHDC à travers l’ile et qui concernent 10,000 familles afin d’améliorer les conditions de vie des résidents. Les travaux de réhabilitation concernent principalement le Waterproofing, les réparations au toit, remplacement des tuyaux et le système d’assainissement des eaux, entre autres. Les travaux de réhabilitation sont en cours dans différents quartiers résidentiels de la NHDC à travers l’ile.

Père Jean-Maurice Labour: «Il ne suffit pas d’offrir une maison»

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"16955","attributes":{"class":"media-image alignright size-full wp-image-28697","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"250","height":"300","alt":"pere-labour"}}]]Le vicaire général du diocèse de Port-Louis, le père Jean-Maurice Labour, qui préside aussi  La Commission Justice et Paix déplore le manque de considération qui devrait exister autour des logements sociaux. Vous avez mené un combat par rapport aux maisons dites ‘ boîtes d’allumettes’.  Êtes-vous maintenant satisfait des maisons offertes par le ministère du Logement et des Terres ? Le gouvernement semble avoir mis en pratique certaines de nos recommandations à l’instar de la superficie des maisons. Cependant, la Commission Justice et Paix estime qu’il ne suffit pas d’offrir une maison plus grande aux démunis. L’accent n’est pas mis sur le support moral et social. Ils sont éloignés de leur lieu de travail et les facilités commerciales. Or, il ne suffit pas de déplacer 150 personnes pour les relocaliser ailleurs. Des agglomérations nombreuses encouragent la promiscuité. Est-ce qu’il suffit d’offrir une maison à une personne? Est-ce la solution pour combattre la pauvreté? Non. Ces personnes ont besoin d’un accompagnement social. Il faut surtout éviter de créer des ‘ghettos’ mais plutôt faire une mixité de la population. Avec la situation actuelle, ils sont plusieurs à perdre leurs repères. La responsabilité des autorités ne s’arrête pas après avoir offert une maison. Il faut aussi fournir des facilités pour les réparations. L’éducation est aussi un facteur important pour la stabilité sociale et économique. Que proposez-vous pour améliorer la situation de ceux qui vivent dans des conditions des démunis? Les autorités concernées devraient travailler sur un plan intégré qui consisterait à proposer un accompagnement social qui comprend l’éducation et la santé. Pour y parvenir, il faut un vrai partenariat des ONGs et du gouvernement. Nous avons le devoir d’aider les plus vulnérables à obtenir leurs besoins fondamentaux. Les familles défavorisées ont des droits légitimes à la protection sociale et ne doivent pas être stigmatisées comme « des assistés ». La maison doit être adaptée à notre climat tropical et doit être alignée avec le projet Maurice Île Durable tout en permettant la mise en valeur en fonction du besoin d’espace et de moyens financiers de la famille. Toutes les parties prenantes devront travailler en collaboration pour leur donner des conditions de vie décentes.

Conditions des logements de la NEF

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"16954","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-28695","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"NEF"}}]] À noter que pour les familles qui touchent moins de Rs 6,200 par mois, c’est-à-dire pour les plus démunies, c’est la National Empowerment Foundation qui offre une assistance pour un logement social. Vous pouvez donc approcher la NEF et le ministère de l’Intégration Sociale pour avoir les renseignements nécessaires pour cette catégorie de bénéficiaires. Ci dessous les types de logement qui leur sont offerts :
  1. L’Emergency Housing sous la responsabilité du Trust Fund for the Integration of Vulnerable groups, offre aux personnees qui ont besoin d’un abri d’urgence mais plutôt temporaire des matériaux, du bois et des tôles entre autres, afin de construire une maison sur un terrain; il peut appartenir à un membre de la famille, cependant une autorisation écrite du propriétaire doit être présentée au préalable.
  2. La Concrete cum CIS (béton sous tôle) consiste à offrir de l’aide financière à ceux qui possèdent déjà un terrain. Le secteur privé et la NEF travaillent de concert pour offrir cette aide aux propriétaires qui s’engagent cependant à rembourser une partie de cette somme sur une base mensuelle. Ils ont l’obligation de signer un contrat social.
  3. Unités en dur – La construction de maison en dur dans les villages intégrés se fait sur un terrain qui est mis à disposition par l’État pour les personnes qui vivent dans la misère extrême et qui n’ont pas de terrain. Elles sont sur une liste d’attente et lorsqu’elles obtiennent une maison, elles contribuent une somme minimale et acceptent de signer un contrat social où ils s’engagent à être des citoyens responsables envers leurs enfants, la famille et la communauté.
  [row custom_class=""][/row] [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"16957","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-28700","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"1499","alt":"NEF"}}]] [row custom_class=""][/row] [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"16956","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-28699","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"1499","alt":"NEF"}}]]

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