Dans sa newsletter du mois d’août 2025, Satyajit Boolell, président de la Commission nationale des droits humains, plaide pour un changement profond dans notre approche de la justice pénale.
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Il s’appuie sur trois faits préoccupants : les détenus sont de plus en plus jeunes, la majorité purge de courtes peines, entre quatre et six mois, et plus de 70 % récidivent après leur libération. Selon lui, il est urgent de changer de culture dans le traitement des contrevenants, tant pour leur réhabilitation que pour leur réintégration dans la société.
L’ancien Directeur des Poursuites Publiques souligne une déconnexion flagrante entre les tribunaux, qui condamnent, et les prisons, qui accueillent les délinquants. Les courtes peines entraînent un taux élevé de récidive, ce qui, selon lui, impose de repenser la peine et d’explorer des alternatives, surtout pour les jeunes.
Satyajit Boolell propose deux changements majeurs. D’abord, réformer la structure des tribunaux en introduisant des assesseurs issus de la société civile pour enrichir la compréhension des magistrats des cours de district. Ensuite, encourager les magistrats à consacrer plus de temps aux sessions en chambre, où ils peuvent recevoir des rapports d’agents de probation et de policiers de quartier, souvent bien informés sur le contexte familial et communautaire des délinquants.
Il déplore également que le lien entre tribunal et contrevenant disparaisse après la sentence. Pour lui, un suivi continu permettrait aux juges de mesurer l’efficacité des sanctions et de motiver les délinquants à se réinsérer, sachant qu’un magistrat suit leur progression.
« Nous devons remplacer la porte tournante par un pont : un pont qui mène de la délinquance à la réforme, et de l’incarcération à la contribution », conclut Satyajit Boolell.
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