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Comment les étudiants s’adaptent-ils ?

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Selon le dernier protocole sanitaire du ministère de la Santé, en date du 18 février, un élève testé positif retourne à l’école après sept jours. Le deuxième changement est l’annulation de l’auto-isolement pour quelqu’un qui a un proche qui est positif. Ces deux nouvelles conditions font l’objet de débats dans le milieu scolaire. Reportage.


Arshiya Kallychurn.
Arshiya Kallychurn.

Est-ce que cela fait peur d’être à côté de quelqu’un qui retourne à l’école après sept jours de Covid-19 ?

Arshiya Kallychurn, en Grade 12, au Gaëtan Raynal State College :

« Je n’ai pas vraiment peur. Je pense que je me suis habituée à l’idée d’être exposée à des personnes positives, c’est pourquoi je ne panique pas. De plus, la personne a appris qu’elle est positive après avoir fait un test rapide ou un test PCR. Donc, avant de retourner à l’école, elle devrait faire la même chose pour confirmer qu’elle est négative. Si elle l’est, pourquoi s’inquiéter ? »

Alexandre Antoine.
Alexandre Antoine.

Alexandre Antoine, en Grade 12, au Collège Saint-Joseph :

« Sept jours au lieu de dix. Cette nouvelle engendre une petite frayeur chez les élèves. La personne qui a été testée positive ne voudrait pas contaminer son vis-à-vis et la personne à côté sera sceptique. Le fait d’avoir dix jours était un atout psychologique, car nous pensions être rétablis à 100 % et guéris de la Covid-19. »

Jane Rugbeer, en Grade 12, au Lorette de Curepipe :

« Il ne faut pas créer une hystérie collective, car j’ai observé que certains sont toujours effrayés par cette pandémie. Il faudrait commencer à normaliser la Covid-19, car à l’échelle mondiale, nous sommes tous dans le même panier. Créer la panique n’arrange rien. Ainsi, l’adaptation sociale est primordiale, car nous côtoyons nos camarades de classe au quotidien. »

Adam Khoodoruth, en Grade 12, au Collège du Saint-Esprit :

« La peur est un grand mot, mais nous sommes toujours un peu inquiets quand un élève retourne après sept jours sachant que c’est possible qu’il ne soit pas rétabli à 100 %. De ce fait, nous faisons toujours attention en prenant nos précautions, car nous ne voulons pas prendre de risques qui peuvent nuire à notre famille. »


Jane Rugbeer.
Jane Rugbeer.

Est-ce que cela fait peur d’être à côté de quelqu’un dont un des proches est positif ?

Arshiya Kallychurn, en Grade 12, au Gaëtan Raynal State College :

« Je ne vais pas mentir, je me sens un peu menacée. Mais je me dis que si les autorités ont décidé de prendre une décision, il doit y avoir un raisonnement solide derrière. Moi, en premier lieu je reste loin d’eux. Je pense qu’il y a probablement des personnes avec qui vous avez été en contact qui étaient porteuses du virus et vous ne le saviez pas. »

Alexandre Antoine, en Grade 12, au Collège Saint-Joseph :

« Si nous prenons nos mesures sanitaires et surtout si nous portons le masque, cohabiter avec un proche positif ne doit pas faire peur. D’autant plus, si la personne positive est vaccinée, ses anticorps sont aptes à résister à la Covid-19. Il peut ne pas montrer de symptômes comme la toux. Ce qui équivaut à moins de risques de contaminer l’autre. »

Jane Rugbeer, en Grade 12, au Lorette de Curepipe :

« Savoir qu’une élève a une personne infectée dans sa famille peut effrayer. Il est normal d’être réticent pour s’asseoir à côté d’elle. Cependant, stigmatiser ou montrer nos craintes, n’aide en rien, car pour ces élèves, la situation est critique. L’entraide et la solidarité sociale sont importantes pour alléger la conscience de ceux qui vivent avec des proches atteints de Covid-19. »

Adam Khoodoruth, en Grade 12, au Collège du Saint-Esprit :

« Comme je l’ai mentionné plus tôt, l’inquiétude est présente, mais nous savons que l’élève en question a effectué des tests. Ce qui rassure grandement. Nous souhaitons juste que ses proches se remettent vite sur pieds pour reprendre un train de vie normal. »


Adam Khoodoruth.
Adam Khoodoruth.

Quelles sont les précautions à prendre

Arshiya Kallychurn, en Grade 12, au Gaëtan Raynal State College :

« La Covid-19 n’est pas une maladie qui viendra vous chercher sur des dizaines de mètres. Il peut persister dans des pièces fermées, mal aérées et sur certaines surfaces directement contaminées, mais c’est tout. La prudence est de bon augure, mais elle doit être fondée sur des considérations rationnelles. D’après ce que j’ai observé dans mon entourage, les élèves portent un masque à chaque fois qu’ils rencontrent une personne qui ne fait pas partie de leur foyer. Ils restent à l’écart des foules et des endroits mal ventilés. »

Alexandre Antoine, en Grade 12, au Collège Saint-Joseph :

« Jusqu’à présent, nous continuons à avoir des cas de Covid-19 dans les écoles, malgré les mesures sanitaires. Certains élèves préfèrent rester chez eux quand la situation est alarmante dans leur école et ne se soucient même pas de leur absentéisme. Ces derniers privilégient leur santé et celle de leurs proches. »
 
Jane Rugbeer, en Grade 12, au Lorette de Curepipe :

« Ils mettent l’accent sur le port du masque, la distanciation physique, les gels antibactériens et évitent toutes formes d’embrassades. Je trouve que ces mesures sont consciencieuses ! »

Adam Khoodoruth, en Grade 12, au Collège du Saint-Esprit :

« Pendant cette crise sanitaire, nous sommes tous vigilants et prenons nos responsabilités au sérieux. Nous évitons tout contact comme se donner la main et d’autres actions qui permet au virus d’en tirer profit. Mais encore, nous respectons la distanciation sociale et nous faisons régulièrement usage des désinfectants placés dans toutes les classes. Nous portons le masque. Nous faisons le maximum pour éradiquer la Covid-19 et empêcher sa propagation. »

Ketchia Victorine, présidente de la PTA du Bhujoharry College de La Tour Koenig : « On imite ce qui se passe à l’étranger »

La présidente de la Parents Teachers Association (PTA) du Bhujoharry College de La Tour Kœnig, Ketchia Victorine, est contre l’annulation de l’auto-isolement quand on a un proche qui est positif. Elle souligne que sortir alors qu’il y a une personne positive à la maison, c’est mettre la vie des autres en danger. « C’est imiter ce qui se passe à l’étranger, mais il faut savoir qu’ils ont un service médical avancé contrairement à nous. Il est triste de voir que les autorités sont en train de banaliser la situation. » 

Pour sa part, le président de la PTA du Royal College de Curepipe, Heman Halkharee, salue cette décision. Pour lui, les autorités ont pris la meilleure décision. « Sur le plan international, certains pays dont l’Angleterre ont enlevé les restrictions. Ce qui prouve que le monde retourne graduellement à la normalité. Nous devons aussi faire le nécessaire pour retrouver une certaine normalité. »

Basheer Taleb, président de la Fédération des managers des collèges privés, abonde dans le même sens. « Je ne connais pas la technicité derrière cette décision, mais c’est l’attitude à adopter. C’est le cas en Europe. Nous avançons vers une phase où la Covid-19 sera traitée comme une infection virale. » Toutefois, il dit souhaiter que le ministère de la Santé puisse récolter et évaluer toutes les données, afin que la situation ne s’aggrave pas. 

Selon lui, la reprise des classes en présentiel et la décision de l’annulation de l’auto-isolement permettent de travailler plus facilement. « Le nouveau protocole est intéressant. S’il marche, ce sera une bonne chose pour la suite. »

Le président de l’United Deputy Rectors and Rectors Union, Harrish Reedoy, fait observer que de nombreux pays ont déjà commencé à supprimer les restrictions liées à la Covid-19. Car le variant Omicron n’est pas si dangereuse. Donc on ne peut pas faire le contraire à Maurice. 

« Nous devons sensibiliser les élèves sur l’importance des gestes barrières. Il faut porter le masque en tout temps en classe. Il ne faut pas partager les fournitures scolaires, la nourriture, les boissons. Il faut se laver ou se désinfecter les mains régulièrement. Ces consignes sont appliquées dans les écoles depuis le premier jour de la reprise des cours en présentiel. Nous avons des professeurs qui les rappellent aux élèves le matin. Nous avons également des rencontres avec les prefects, headboy/girl et les class captains qui aident à maintenir les gestes barrières en classe et pendant les récréations. Toutefois, il y va de la responsabilité de tous. »

  • LDMG

 

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