Chevening Scholarship de la Grande-Bretagne : des boursiers qui ont à coeur l’avenir de leur pays

Ils sont sept, six Mauriciens et un Rodriguais, à avoir obtenu la Chevening Scholarship 2021, octroyée par la Haute commission britannique à Maurice. Ces sept jeunes leaders en devenir s’envoleront bientôt pour le Royaume-Uni afin d’entreprendre une maîtrise. Quelle est leur vision pour le pays ? En quoi cette maîtrise leur permettra-t-elle de mieux servir le pays ? Six des sept boursiers se dévoilent. 

Shameer Ramdin Entrepreneur : « Un pas en avant pour ma vision vers l’avenir » 

Entrepreneur dans le M-Tech, il dirige une start-up dont l’objectif est de promouvoir  l’éducation des enfants grâce à des outils de réalité virtuelle. Dans le cadre de cet engagement, Shameer Ramdin porte plusieurs casquettes. Il est le fondateur de la start-up Minority Africa, basée en Ouganda, qui est axée vers les médias numériques et permet à des écrivains issus des minorités d’écrire des histoires sur ces communautés. Il fait également partie du projet sociétal Wavemakers, qui a récemment lancé un Skills-Lab pour former des particuliers, afin qu’ils soient les change makers de demain.   
Pour persévérer dans ses futurs projets, il compte s’armer des connaissances nécessaires à travers une spécialisation en Sustainability, Entrepreneurship & Design à l’université de Brunel. « Le cours que j’ai choisi est directement en lien avec le travail entrepreneurial que je mène déjà. Cela m’aidera également dans mon projet avec Wavemakers. Mon objectif est de conceptualiser et de propager Wavemakers à travers le continent africain. » 

Shameer Ramdin aspire également à faire de la politique. « De ce fait, je voudrais explorer les possibilités de fusionner mon expérience dans l’entrepreneuriat et la formulation de politiques gouvernementales. C’est un pas en avant vers la vision que j’ai pour l’avenir. »  

Mehreen Rughony de l’ONG RAISe OF HOPe : « Permettre au pays de répondre aux besoins actuels »  

Program officer au National Women Council, la jeune femme de 31 ans est un membre fondateur de l’ONG Raise Of Hope. Celle-ci encourage les jeunes à entreprendre des travaux sociaux et communautaires. 

Titulaire d’un diplôme en travail social et d’une licence en Development Studies de l’université de Maurice, Mehreen Rughony confie qu’elle compte entreprendre une maîtrise en Social and Public Policy à l’université de Leeds, afin d’étoffer ses connaissances existantes. « Cette bourse me dotera des connaissances pour aider Maurice à formuler des politiques qui pourront répondre aux besoins actuels. »   

Pushtika Jokhun FONCTIONNAIRE : « Revenir  avec un regard neuf pour aider à faire face à la crise »

Fonctionnaire dans l’administration publique, son rôle principal est d’assister le gouvernement dans la formulation de nouvelles stratégies. Titulaire d’une licence en Finances et en Charted Wealth Management, Pushtika Jokhun entreprendra une maîtrise en économie à l’université de Bristol. 
« J’ai déjà un bagage financier. Cette maîtrise en économie me permettra de consolider mes connaissances pour aider l’économie mauricienne à rebondir après la crise de la Covid-19. » Cette expérience, dit-elle, lui donnera l’opportunité d’avoir une visibilité internationale, lui permettant ainsi d’avoir un autre regard. 

« La fonction publique doit être rationalisée. Le secteur public a connu une croissance exponentielle durant des années. Mais une innovation frugale doit être introduite, il faudra revoir la bureaucratie et encourager la digitalisation. » Certes, dit-elle, c’est déjà en chantier, mais le processus est très lent. « Nous devons donner un coup d’accélérateur. En sus de la théorie, les soft skills de cette maîtrise m’aideront à concrétiser le travail que je veux faire aboutir. »  

Sharuna Doyal Psychologue : « Il est temps d’explorer la cyberpsychologie »

Sharuna Doyal, 33 ans, est psychologue clinicienne au sein de la police. Ex-bénéficiaire d’une bourse ICCR octroyée par le gouvernement indien et d’une India Commonwealth Scholarship, elle compte entreprendre un MSc in Cyberpsychology à l’université de Nottingham Trent. 

Elle considère que dans l’ère numérique et de la Covid-19, il est primordial d’évoluer. « Avec le confinement, nous avons basculé du côté numérique, où nous assistons à d’innombrables événements qui sont diffusés en ligne, sur les réseaux sociaux. » Or, fait-elle remarquer, « jusqu’à présent, aucun psychologue n’a de spécialisation en cyberpsychologie ». 

Pour la jeune femme, il est temps d’explorer ce domaine, qui englobe tous les phénomènes psychologiques associés ou affectés par les technologies émergentes. « D’où mon envie d’entreprendre cette maîtrise, en espérant mettre les connaissances que je vais acquérir au profit de mon pays. »   

Axelle Lagaillarde LECTURER :« Aider à la durabilité des entrepreneurs mauriciens »

Pendant quatre ans, Axelle Lagaillarde a enseigné le Financial Inclusion & Career Development au African Leadership University de Beau-Plan. Elle renouera bientôt avec la blonde Albion. Diplômée en Business Administration de l’université de Kent, elle entreprendra désormais une maîtrise en Management & Corporative Sustainability à l’université de Cranfield.

« Je m’intéresse beaucoup aux entrepreneurs et à leur contribution à la communauté mauricienne. Depuis quelques années maintenant, la durabilité sociale est un sujet qui me passionne », explique Axelle Lagaillarde. À travers ce cours, dit-elle, « je compte absorber toute la théorie et la pratique du monde pré- et post-Covid pour aider le pays dans sa relance économique ». 

Son souhait ? « Pouvoir réunir tous les acteurs du monde de l’entrepreneuriat afin d’échanger, d’apprendre ensemble et également de mettre en oeuvre des stratégies de durabilité à l’échelle des entreprises. » 

Erwin Amavassee BIOLOGISTE : « Renforcer notre résilience face au changement climatique »  

Biologiste de formation, Erwin Amavassee est Project Coordinator au sein de l’ONG Friends Of The Environnement. Il travaille notamment sur les projets de reboisement afin de préserver la biodiversité de Maurice.

Après une licence en biologie de l’université de Maurice, il a eu l’opportunité d’entamer un diplôme en Endangered Species Management à la Durrell Conservation Academy, à Jersey Island. 

Lauréat du Mandela Washington Fellowship, c’est à sa troisième tentative qu’il a enfin décroché la Chevening Scholarship. Le jeune homme compte entreprendre une maîtrise en Conservation Project Management à l’université de Kent. « À mon retour au pays, j’aimerai mettre en œuvre des solutions de base naturelles pour renforcer la résilience de Maurice face au changement climatique. » 

Erwin Amavassee estime qu’il faut trouver des solutions pour préserver la biodiversité unique de Maurice, qui est un des premiers centres de la diversité végétale dans le monde. « Au total, 89 % de la flore endémique mauricienne est aujourd’hui considérée comme menacée et 61 des espèces indigènes du pays sont déjà classées comme éteintes. Il faut donc absolument trouver des solutions pour prévenir au lieu de s’adapter. »