
Les agriculteurs et exportateurs israéliens font face à une montée du boycott de leurs produits agricoles en Europe, y compris en Allemagne, traditionnellement favorable à Israël, rapporte le site israélien YNews, jeudi 26 juin.
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Après que les chaînes Co-op en Italie et au Royaume-Uni ont cessé de commercialiser des produits israéliens, des enseignes comme Aldi en Allemagne et Waitrose au Royaume-Uni réduisent discrètement leurs achats, tandis que le Japon montre des signes d’hésitation. « Ces dernières semaines, les appels au boycott se font plus bruyants en Allemagne, ce qui est nouveau », confie un exportateur de pommes de terre à Ynet. « Depuis six semaines, Aldi fait tout pour éviter nos produits. »
Un mouvement initié en Belgique et amplifié ailleurs
Ofer Levin, exportateur agricole, note un changement d’attitude en Allemagne, influencé par l’opinion publique sur la guerre à Gaza. « Aldi invoque l’arrivée de produits locaux, mais le motif est politique », affirme-t-il. En Belgique, les réglementations européennes sur l’étiquetage d’origine ont conduit à un rejet des produits israéliens, bien que les pommes de terre miniatures, sans mention d’origine, continuent d’être achetées en masse, preuve du caractère politique du boycott.
En Suède, ICA a cessé d’importer des produits israéliens depuis cinq ans, et la Norvège a fermé ses frontières aux marchandises israéliennes l’an dernier. « L’Allemagne, notre plus gros client, nous avertit : si cela continue, la prochaine saison pourrait être compromise », ajoute Levin.
Pressions politiques et alternatives régionales
En France, Lidl a annulé des contrats en raison des tensions, bien que ce marché reste secondaire. Même au Japon, un client a conseillé la prudence, la perception des produits israéliens devenant problématique. Yaniv Yablonka, PDG de Yapro, qui exporte 50 000 tonnes de pommes de terre vers 11 pays européens, souligne que Co-op est la seule enseigne à déclarer publiquement son boycott. « Les autres détaillants disent en privé : ‘Pas de produits israéliens, pour éviter les ennuis avec BDS ou les manifestations’ », explique-t-il. Les supermarchés se tournent vers des alternatives marocaines ou égyptiennes.
Un boycott ancré dans le conflit à Gaza
Le boycott s’est accentué après que Co-op UK et Co-op Italie ont banni des produits comme le tahini Achva ou les bouteilles SodaStream, l’Italie lançant même Cola Gaza, une boisson aux couleurs palestiniennes. Yablonka précise que ce mouvement, bien que ravivé par la guerre à Gaza, préexistait. « Le 5 octobre 2023, j’ai rencontré un acheteur de Co-op Norvège. Deux semaines après le 7 octobre, ils ont annulé notre contrat », raconte-t-il. La Suisse a cessé ses achats il y a cinq ou six ans, et chaque opération militaire israélienne, comme Bouclier défensif ou Bordure protectrice, amplifie ces tensions.
Impact sur les exportateurs
« J’ai annulé toutes mes commandes de semences pour la Belgique, la Norvège et l’Irlande dès le 8 octobre 2023, anticipant l’échec des contrats », confie Yablonka. Ces marchés, notamment la Norvège et la Belgique, représentaient d’importants volumes. En Irlande, les exportateurs de citron et de radis ont été particulièrement touchés. Face à ces défis, les agriculteurs israéliens craignent une marginalisation croissante, même dans des pays alliés comme l’Allemagne, où Kaufland pourrait bientôt privilégier des produits égyptiens.

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