Economie

Ces entreprises qui abusent du Youth Employment Programme

Plusieurs jeunes ont rapporté les entreprises où ils ont été placés sous le Youth Employment Programme. Ces employeurs les auraient sous-payés, voire rien payés durant leur placement. Deux cas ont été rapportés à la police alors qu’un comité public-privé se penchera sur cinq autres affaires. Depuis son lancement en 2013, le Youth Employment Programme (YEP) connaît un franc succès. D’ailleurs, à ce jour, 12 289 jeunes ont été placés en entreprise sous ce programme, dont 3 853 rien que cette année. Ils ont été recrutés par un total de 1 156 entreprises. Seul hic : il y aurait maldonne de la part de certaines entreprises. Natasha, une jeune diplômée, en a fait l’amère expérience. Et pour cause, elle n’a pas été payée pendant trois mois par le centre d’appels où elle a été placée en placement. « La direction nous disait chaque fois, à d’autres diplôméset à moi, qu’elle n’avait pas encore reçu d’allocation pour nous payer. Or, c’était loin d’être le cas, mais nous ne devons l’apprendre que bien plus tard », indique la diplômée qui a, depuis, quitté l’entreprise.
Un cas qui est loin d’être isolé. Plusieurs jeunes ont, en effet, approché le YEP pour se plaindre de certains employeurs. « Il y a des cas où les entreprises ne paient pas ou sous-payent ces jeunes. Nous avons aussi des cas où des entreprises disent qu’elles ont pris des jeunes en placement alors que ces derniers n’ont jamais travaillé chez eux. Autres cas enregistrés : des compagnies qui ne paient que Rs 5 000 aux jeunes qu’ils recrutent à temps partiel alors que le programme est sur une base d’emploi à plein temps », indique une source au ministère du Travail.
[panel contents="• Nombre de jeunes inscrits : 17 118 • Nombre d’entreprises enregistrées : 1 928 • Nombre d’entreprises qui ont pris des jeunes en placement : 1 156 • Le nombre de jeunes placés : 12 289 • Nombre d’accords signés : 4 189 *Ces chiffres datent de 2013 à ce jour" label="EN CHIFFRES" style="info" custom_class=""]
[row custom_class=""][/row] Dans tous les cas mentionnés, ces employeurs réclament le subside. Deux cas ont, d’ailleurs, été référés à la police qui a, depuis, ouvert une enquête. Cinq autres cas seront bientôt discutés au sein du Skill Working Group Committee (NdlR : comité qui réunit à la fois le gouvernement, le HRDC et le secteur privé qui s’est chargé de la mise en place du YEP). Le comité décidera, ensuite, de la marche à suivre. Entretemps, l’entreprise est ‘blacklisted’ de la base de données des compagnies qui participent au programme. Elle ne reçoit également plus de fonds. « Ces entreprises signent un accord qui stipule qu’elles doivent payer Rs 8 000 à un jeune qui n’a pas de diplôme et Rs 15 000 à ceux qui en ont un. Le Skill Working Group Committee leur rembourse, par la suite, 50 % de cette allocation, soit Rs 4 000 (jeune sans diplôme) et Rs 7 500 (jeune avec diplôme) », explique-t-on au YEP. Sous le YEP, les entreprises doivent payer un licencié entre Rs 10 000 et Rs 15 000. « Les employeurs doivent respecter l’accord qu’ils ont signé avec le Youth Employment Programme et ne doivent pas exploiter ces jeunes, d’autant plus que ces derniers ne sont pas couvert sous l’Employment Rights Act », insiste-t-on au ministère. À savoir que chaque semaine, une monitoring team du YEP se rende dans des entreprises où des jeunes ont été placés afin de faire un suivi de la situation. « Nous faisons également des visites surprises quand nous sommes en présence de doléances ou quand nous avons des soupçons sur certaines entreprises. Nous avons parlé avec plusieurs de ces employeurs qui promettent de rembourser les jeunes ce qu’ils leur doivent. À ce jour, nous avons résolu plus d’une vingtaine de cas », indique-t-on au YEP. À la Mauritius Employers Federation (MEF), on condamne ces abus. « Les personnes malintentionnées, qui ont essayé de profiter du système, devront fournir des explications et assumer leurs responsabilités », fait ressortir Pradeep Dursun, directeur par intérim de la MEF. Il précise, au passage, que toutes les entreprises ne sont pas à mettre dans le même panier. « La plupart des entreprises pratiquent les critères salariaux du YEP. Certaines d’entre elles payent même au-delà de la somme recommandée », soutient-il. [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]     [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]

 VITE DIT

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Certains jeunes à blâmer

S’il y a maldonne de la part de certaines entreprises, il y a aussi des jeunes qui ne jouent pas le jeu. Les employeurs sont contraints parfois de se libérer de certains jeunes parce qu’ils ne sont pas performants, n’arrivent pas à s’adapter au sein de l’entreprise ou encore parce qu’ils ne respectent pas les horaires. [/col-md-4] [col-md-4]

Un sondage en préparation

L’équipe du Youth Employment Programme travaille actuellement sur un sondage. Le but est de savoir combien de jeunes ont obtenu un emploi sur une base permanente après avoir bénéficié du YEP, mais également combien de jeunes n’ont pas été embauchés par la suite et pour quelles raisons. [/col-md-4] [col-md-4]

Étalé sur deux ans

Comme annoncé dans le programme gouvernemental, le Youth Employment Programme a été échelonné sur deux ans. Ainsi, un jeune qui n’a pas été embauché après avoir été placé pendant une année dans une entreprise peut bénéficier du programme une deuxième fois. Une fois qu’il s’est inscrit de nouveau, il sera placé dans une autre entreprise sur une base d’une année. [/col-md-4] [row custom_class=""][/row]

Rodrigues aura bientôt son YEP

Une délégation rodriguaise est actuellement à Maurice. Objectif : bénéficier de l’expérience mauricienne pour la mise en place du Youth Employment Programme à Rodrigues cette année.
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