Economie

Caisses de l’Etat: le contrôle des dépenses à l’avant plan

Ce budget 2016/2017 est placé sous le signe de la discipline. Pravind Jugnauth, le Grand argentier, préconise de la discipline à tous les niveaux. Les premiers concernés sont les ministres et hauts-cadres. Ils ont vu leurs allocations de voyage en baisse dès le 1er juillet. Cette discipline, qu’en est-elle dans son ensemble?

D’abord, remontons à la conférence de presse du ministre des Finances en date du 15 juillet. Pravind Jugnauth affirme qu’il privilégierait une discipline fiscale et une prudence financière. Elles sont signes de la volonté du gouvernement à ramener la dette publique sous la barre des 50 % du Produit intérieur brut (PIB) en 2018.

Car, dans le passé, le pays a déboursé des sommes pharaoniques pour des projets dont le coût a été estimé à un montant moindre. Des exemples donnés par Pravind Jugnauth sont le Bagatelle Dam, dont les dépenses associées ont doublé pour atteindre Rs 6,2 milliard. La route Terre-Rouge/Verdun a requis des investissements de Rs 4 milliards au lieu de Rs 2 milliards. Tout cela a placé l’Etat dans une situation le contrayant à emprunter, augmenter sa dette, et tout le cercle vicieux qui suit.

« À la base, la discipline fiscale c’est de mettre une limite sur le deficit. Les depenses ne pourront pas dépasser les revenus de l’État par un certain pourcentage. L’important c’est son implementation dans tous les departements, que ce soient les ministères et les corps parapublics », a affirmé Dhanesh Maraye, professionel de l’investissement. « Il faudra mettre en place un mécanisme de contrôle qui ne viendrait pas faire des recommendations en aval, mais qui serait en place pour veiller à ce que chaque roupie soit bien dépensée. En ce faisant, on contrôle le deficit budgetaire et reduire la pression sur l’État à ramener sa dette à de juste proportions. »

Un observateur respecté de l’économie mauricienne tire la sonette d’alarme en ces termes : « La ‘Primary Balance’ est très importante. Elle veut dire que les dépenses courantes ne dépassent pas les revenus de l’État. Si l’État engrange des recettes de Rs 1 milliard, il devait débourser la même somme pour ses dépenses. C’est dangereux pour l’État de s’endetter pour financer des factures habituelles. Si on emprunte pour payer les pensions et les salaires, alors là, c’est grave. »

Mais cette politique de contrôler les dépenses et dresser une liste prioritaire des projets à réaliser arrive à un moment difficile, dans un contexte volatile. Le taux de croissance sera de 3,9% en 2016. L’investissement du secteur privé est en chute.

« IMF a conclu que les mesures d’austérité n’ont pas necessairement rapporté les resulats escomptés. Les mesures d’austérité ne sont pas généralement favorables à l’investissement. N’empêche qu’on peut se serrer la ceinture, mettre les depenses au pas tout en envoyant de bons signaux aux investisseurs du secteur privé », dit Dhanesh Maraye.

La dette publique a quand même atteint 56,4% du PIB. Elle est au nom de chaque Mauricien et des gouvernements à venir. Dans un environnement économique mondial en constante évolution, une nouvelle mentalité s’imposerait-elle? Réponse dans le budget.

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