Il aura, en deux ans, été l’homme de tous les combats. Farouche opposant du régime gouvernemental actuel, Bruneau Laurette, se distingue lors d’une manifestation dans la capitale en 2020.
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Aujourd’hui engagé sur les fronts social et politique, Bruneau Laurette reste au cœur de l’actualité mauricienne depuis 2020. C’est sur le dossier des squatters qui se sont fait expulser à Cité Tôle, Pointe-aux-Sables, et à Riambel que celui, qui se définit comme un expert en matière de garde rapprochée, s’est fait remarquer. Si son engagement politique a pris forme ces deux dernières années, il est connu, pour avoir été aux côtés des politiciens depuis des années.
Prenant fait et cause pour ces squatters, Bruneau Laurette s’en remettra même à la National Human Rights Commission pour faire justice à ces « opprimés ». Il s’en prend aux élus du gouvernement, Joe Lesjongard et Joanne Tour étant ses cibles régulières.
C’est toutefois après le naufrage du MV Wakashio que Bruneau Laurette marquera les esprits. « Avec le dossier Wakashio, il était dans son élément. Sa maîtrise du sujet lui a permis d’éclairer et conscientiser la population sur plusieurs manquements », dit l’historien Jocelyn Chan Low.
Déterminé à mettre le gouvernement au banc des accusés sur ce dossier, Bruneau Laurette initiera, en septembre 2020, une Private Prosecution contre les ministres Maudhoo (Pêche) et Ramano (Environnement). L’affaire sera « discontinued » par le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP). Son ascension dans l’opinion publique continuera de plus belle en réunissant des milliers de Mauriciens dans les rues de Port-Louis, puis de Mahébourg. C’est à ce moment-là que ses ambitions se préciseront peu à peu. Pour certains observateurs politiques, Bruneau Laurette n’arrivera pas cependant à garder le dynamisme ni à proposer un projet de société, pouvant créer une troisième force politique.
Bruneau Laurette s’intéresse de près à la mort de Soopramanien Kistnen, qu’il dit avoir rencontré peu avant que l’ancien activiste du MSM ne soit tué. Ce dernier lui avait remis des dossiers sur les dépenses électorales des candidats du MSM à Quartier-Militaire/Moka. Il dira à plusieurs reprises qu’il n’avait nullement l’intention de s’engager en politique. Du moins jusqu’à mars 2021 où il annonce publiquement son intention de créer son parti politique.
En août 2021, Bruneau Laurette crée finalement Linion Sitwayin Morisien, et insiste sur son intention de vouloir se démarquer des partis politiques traditionnels. Il donnera une nouvelle dimension à son engagement politique en aidant à créer Linion Pep Morisien (LPM) avec Dev Sunnasy et Jean-Claude Barbier, entre autres. C’est d’ailleurs LPM et Bruneau Laurette qui ont dénoncé sans relâche les cas de brutalité policière. La majorité gouvernementale tentera de le décrédibiliser et relativise sa « nuisance value ».
Si la collaboration avec LPM se passe bien, la démission de Sherry Singh lui fera prendre ses distances de ses camarades de parti. Ses services sont retenus par l’ex-CEO de Mauritius Telecom pour assurer sa sécurité. Il est alors question d’une manifestation contre le gouvernement qu’il avait prévu le 7 août. Ce rapprochement avec Sherry Singh ne sera pas au goût des dirigeants de LPM, qui lui reprochent de prendre des engagements sans consulter le parti. Sans compter qu’il choisit aussi de discuter avec les partis traditionnels alors qu’au LPM, la mission est de proposer une alternative aux partis traditionnels. C’est alors le clash ! Le 5 août 2022, lors d’une réunion politique à Pointe-aux-Sables, Bruneau Laurette annonce sa démission de LPM. Ce divorce est loin d’être un problème pour Bruneau Laurette, déclare Jocelyn Chan Low. « Il était la locomotive de LPM. C’est le parti qui sort perdant et non l’inverse », dit-il.
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