[Blog] L'avenir du transport aérien international /MK : Quelle vocation ?

L'avenir du transport aérien international

Alors que nous continuons à évoluer dans un monde de plus en plus globalisé, les voyages en avion sont passés d'un luxe réservé à l'élite à un mode de transport utilisé par les masses. En 2019, 4,5 milliards de personnes ont pris l'avion, le record restant à 5 milliards en 2010. 

En raison de la pandémie de Covid en 2020, les voyages aériens ont été sérieusement affectés, tombant à moins de 1.8 milliard de voyageurs. Le nombre de mouvements aériens (décollages et atterrissages) est d’environ 400,000 par an. Avec, selon les dernières estimations, 25,000 avions commerciaux de par le monde en 2024.

Mais, il n’y a pas que cinq milliards d’individus, car beaucoup prennent l’avion de multiples fois par an. Le trafic passagers a le plus augmenté en Asie-Pacifique, en Amérique latine et aux Caraïbes, en Afrique et au Moyen-Orient.

L’avion est le mode de transport le plus rapide pour les acheminements de longues distances.  Il offre une excellente couverture géographique. Généralement très fiable, les réservations et les délais sont respectés. Le staff en équipes travaille 24/7/365 !

Les avantages du transport aérien :

·         Le plus rapide pour les envois internationaux.

·         Une meilleure couverture géographique.

·         Un indice très bas en termes de sinistre.

·         Plus de sécurité lors de l'envoi des articles de grande valeur économique.

·         Processus plus simples en comparaison avec le transport maritime.

Les avions émettent du dioxyde de carbone (CO2) ainsi que d'autres gaz à effet de serre lorsqu'ils brûlent du carburant pour fonctionner. Ces émissions contribuent au réchauffement climatique et à l'acidification des océans, ce qui a des conséquences néfastes sur l'environnement.

Le second défi qui attend le transport aérien est celui de l’énergie et de l’environnement. Le carburant représente à l’heure actuelle environ 30 % des coûts opérationnels des compagnies aériennes. Le transport aérien est un gros consommateur d’énergies fossiles. Les émissions actuelles de CO2 représentent au moins 2 % des émissions humaines. Il est le mode de transport qui produit le plus d’émissions de CO2 par passager/kilomètre. Les efforts entrepris jusqu’à présent ne seront probablement pas suffisants pour contrebalancer la croissance du trafic. S’il reste encore quelques marges de progression grâce au renouvellement des flottes, fournissant aux compagnies des avions neufs plus économes en carburant, on attend toujours la révolution qui verrait le transport aérien devenir vertueux en matière d’énergie. 

Rien n’indique qu’un avion commercial motorisé grâce à des panneaux solaires, des batteries, des biocarburants ou del'hydrogène pourrait voir le jour bientôt. Les biocarburants de diverses origines constituent des produits sérieux pour une substitution future au moins partielle des énergies fossiles.

Il y a des géants aériens, de moyennes et petites compagnies aériennes. Récemment Qantas, Virgin Australia, EVA Air, Cathay Pacific Airways et Emirates ont été élus meilleures compagnies aériennes du monde (selon les Airline Excellence Awards, Feb 2024). 

MK : Quelle vocation ?

MK est en compétition avec environ vingt autres compagnies aériennes dont des géants comme Emirates, BA, AF, Turkish, Lufthansa.

Voici la liste de compagnies aériennes desservant la destination de Maurice :

·          Air France (AF); British Airways (BA); Emirates (EK); Kenya Airways (KQ)

·          Lufthansa (LH); Swiss (LX); Air Mauritius (MK); Austrian Airlines (OS)

·          Brussels Airlines (SN); Corsair International (SS); Turkish Airlines (TK); Air Austral (UU)

·          Edelweiss Air (WK); Saudi Airlines (SV); Air India (AI); Condor (DE)

·          Vistara (UK);  Neos (NO);  Air Seychelles (HM).

Voyons quelques commentaires sur notre compagne nationale :

« Situation de crise au sein d’Air Mauritius ». « Une ligne arienne respectable se gère de l’intérieur et non de l’extérieur » (Le Défi Quotidien, 23.5.24).

« Le constat est amer : instabilité au niveau de la direction, panne techniques, retards, suspensions, nominations incessantes : instabilité permanant. Tel n’est pas le cas au sein d’autres compagnies aériennes » (Le Mauricien ,4.6,24). « Le tourisme à Maurice a redécoller spectaculairement post Covid », nombre de facteurs explique cela. « Les liaisons aériennes demeurent le facteur numéro un de cette réussite » (Diverses sources). « Mauritius has become a gateway to Africa » (South African travel agent, MBCTV, 23.5.24)

« Il faut revoir la politique d’accès aérien et avoir une autre compagnie aérienne privée. » (Raj Bhujohory, ancien Directeur Commercial d'Air Mauritius, 27.2.12).

Nous sommes d’avis que la démocratie fonctionne mieux quand le gouvernement facilite et régule l’économie. L’espace nécessaire pour l’épanouissement des opérateurs économiques est ainsi assuré. L’emploi est créé pour le bien des citoyens et cela évite des turbulences.

Puisqu’on parle beaucoup, ces jours-ci des déboires d’Air Mauritius, voyons, avant tout, si sa vocation première est d'être un opérateur commercial ou un facilitateur national. L’Etat  est actionnaire majoritaire. Il est donc temps de revoir son rôle et de le considérer comme un facilitateur national , c'est-à-dire, un outil de développement pour notre pays . Notre industrie touristique dont nous sommes si fiers et qui est en pleine expansion n’est possible qu’avec un service aérien de grande capacité, fiable et desservant une panoplie de destinations.

La création d’une autre compagnie aérienne privée devrait aussi être considérée, malgré les péripéties de Catovair dans le passé. Cette suggestion a le mérite de relancer le débat sur le rôle premier d’Air Mauritius. 

Considérons la situation positive en Inde : plusieurs compagnies privées font compétition a AIR INDIA, à savoir AirAsia India, Air India Express, Go First, IndiGo, SpiceJet and Vistara (qui sert aussi Maurice). Ainsi que l’ouverture de Plaisance à d’autres compagnies fiables et de grande capacité, a été très fiable Ethiopian Airlines. Et une possibilité d’un deuxième aéroport (comme à La Réunion) dans le Nord du pays. La politique de renforcement des lignes avec l’Inde, la Chine, l’Australie, l’Afrique devrait aussi être revue.

Notre pays a absolument besoin de cette considérable liste d’une vingtaine de  compagnies aériennes desservant le pays pour atténuer notre insularité et éviter notre isolement. Dont notre MK, facilitateur aérien national, que nous pouvons manipuler pour servir les intérêts du pays, comme l’extension récente vers Chennai ou celle à venir sur Agalega.

Quelle est la nature des autres problèmes de MK ? Achat de carburant et de pièces de rechange ? (maintenant et à venir) ? Composition de la flotte ? Structures de gestion intérieures ? Envergure du réseau ? (Étendu récemment vers Chennai alors qu’il y avait un manque d’avions) ; compétition et partenariat stratégique ?  Les liaisons aériennes demeurant le facteur numéro un de cette réussite touristique et de communication, une gestion plus fiable, et de service au pays est essentielle pour MK.

Dr Michael ATCHIA 

mklatchia@intnet.mu   

7 Juin 2024.