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Bétonnisation de la région côtière : quatre projets immobiliers approuvés sur le littoral en 2024

Avec de plus en plus de projets, les régions côtières sont davantage exposées aux inondations.

En 2024, l’Economic Development Board a approuvé quatre projets de développement immobilier sur le littoral, ce qui relance une nouvelle fois les préoccupations concernant la pression bétonnière dans ces régions.

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L’Economic Development Board (EDB) a donné son accord pour quatre projets immobiliers sur le littoral mauricien. Cela inclut des hôtels, des appartements de luxe et autres développements résidentiels. Ce qui ne manque pas de relancer les préoccupations concernant la pression bétonnière et ses impacts environnementaux, et de susciter les critiques et inquiétudes écologiques.

Le premier des quatre projets approuvés est mené par Amirek Holdings Ltd, une entreprise locale spécialisée dans le développement immobilier. Amirek Holdings Ltd a obtenu une parcelle de terrain de l’État s’étendant sur 63 843 mètres carrés (m²). L’entreprise y prévoit de construire un complexe hôtelier ainsi que des blocs d’appartements touristiques. Le projet inclura également une unité de dessalement pour répondre aux besoins en eau du complexe. Le financement sera assuré par les promoteurs, qui comptent sur des investisseurs locaux pour le soutien nécessaire.

Le deuxième concerne l’établissement d’un complexe d’appartements de luxe par LP Residences Ltd sur la côte ouest de Maurice, précisément à Wolmar, Flic-en-Flac, dans le district de Rivière-Noire. Le site du projet, d’une superficie de 
1 ,886 m², appartient à City and Beach Hotels (Mauritius) Limited. La superficie totale de la construction sera de 3 957 m² avec une couverture de parcelle de 33,3 %. Le projet comprendra 45 unités (37 appartements et 8 penthouses) réparties sur 5 blocs. Il inclura également une piscine de 429 m² et 54 places de stationnement.

Concernant le troisième projet, c’est Anahita Beau Champ Limited qui envisage de diviser un terrain de 78 845,20 m², lui appartenant, en 39 lots, tous dotés de routes, de drains, de services utilitaires et d’aménagement paysager. Cela fait partie du projet Anahita Beau Champ Smart City, à Flacq, couvrant une superficie approximative de 279 arpents et jouxtant la zone touristique de l’Est et les établissements de Bel-Air/Rivière-Sèche. Il est situé sur l’ancien site de la sucrerie et centrale électrique Deep River Beau-Champ, désormais désaffecté.

Le quatrième projet approuvé en 2024 est un plan de la South West Safari Group Ltd, qui envisage de développer une parcelle de terrain de 170,274 m² à des fins d’usage mixte. Le plan directeur, qui sera développé en phases, comprend les développements suivants :

  • Résidentiel (incluant des logements résidentiels bas à moyens coûts, des logements de type duplex à densité moyenne et des blocs d’appartements à haute densité)
  • Zone commerciale
  • Zone sociale et de loisirs
  • Développement sous le Property Development Scheme (PDS)

La première phase du projet principal comprend la division d’un terrain de 53 531 m² en 85 lots résidentiels. Cela implique également la fourniture et la construction des infrastructures et services utilitaires nécessaires, y compris le réseau d’alimentation en eau, le réseau électrique et télécom, le réseau routier et le drainage des eaux pluviales. La superficie des lots variera de 396 m² à 680 m², couvrant un total de 79,1 % de la zone du projet. La couverture de l’emprise pour la construction des routes et des réserves routières est de 18,9 % et 2 % pour les espaces verts.

Les exigences environnementales de l’EDB

Bien que ces projets aient été approuvés par l’EDB, il y a des conditions strictes auxquelles le promoteur doit se conformer rigoureusement. Selon les conditions généralement appliquées, tout promoteur autorisé à entreprendre une construction doit soumettre tous les autres permis et autorisations des autorités compétentes, et une copie de ceux-ci doit être soumise au ministère de l’Environnement. 

Aussi, selon l’EDB, le développement doit être réalisé conformément aux mesures d’atténuation énoncées dans le rapport EIA et aux informations supplémentaires soumises, sauf indication contraire dans ce document.

Le département doit être informé par écrit de la date de commencement des travaux sur le site à des fins de surveillance. Le promoteur doit veiller à ce que, en tout temps, les infrastructures routières existantes soient entretenues et maintenues exemptes d’entraînement de boue et autres matériaux de construction. Tout dommage causé aux routes classées pendant la phase de construction doit être réparé immédiatement par le promoteur à ses propres frais, à la satisfaction des autorités.

Dans d’autres cas, le promoteur doit prendre toutes les mesures d’atténuation à la satisfaction de la Central Water Authority, afin de prévenir la contamination des ressources en eau à proximité du site du projet. Pour atténuer les problèmes d’érosion des sols, des approches basées sur l’écosystème telles que la plantation d’arbres, arbustes et herbes plutôt que des approches d’ingénierie lourde doivent être adoptées.

Critiques et appréhensions

Joanna Bérenger, députée du MMM, insiste, depuis plusieurs années, sur l’importance d’intégrer le concept Environmental Sensitive Areas (ESA) dans la législation. Selon elle, un ESA évalue les effets cumulatifs des projets sur une région, une approche qu’elle estime bien plus complète que l’Environmental Impact Assessment (EIA), qui se concentre uniquement sur un projet spécifique. Elle souligne que le concept prend en compte les activités déjà présentes dans une région précise, adoptant ainsi une approche plus holistique.

Elle cite un exemple du concept ESA qui a été bien réalisé,  notamment le « ESA of the National Land Use and Development Master Plan 2020-2050 » au Rwanda. Elle est d’avis que ce projet montre comment cela peut fournir une vue d’ensemble cohérente et intégrée du développement territorial à long terme.

Joanna Bérenger critique aussi la politique de développement immobilier du gouvernement et exprime ses préoccupations, soulignant un certain nombre de problèmes liés à la manière dont les projets immobiliers sont gérés et leurs impacts sur la population locale.

« Il n’est pas surprenant d’entendre le ministre des Finances admettre qu’il ne connaît pas le nombre exact de jeunes et de familles mauriciennes qui ont quitté le pays, tout en étant parfaitement informé du nombre d’étrangers ayant déposé une demande auprès de l’EDB pour s’installer à Maurice.» Elle dénonce « une focalisation excessive sur les profits à court terme et les investissements directs étrangers au détriment des intérêts locaux ».  

 

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