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Bâtiments d’État sans Fire Certificate : des solutions attendues d’un comité interministériel

Bâtiments d’État sans Fire Certificate Parmi on retrouve des collèges d’État, des cours de district, des hôpitaux et des écoles primaires.

Un comité interministériel a eu la responsabilité de proposer des solutions afin de mettre plus de 950 bâtiments publics sur 1 115 dans les paramètres de la légalité. La loi indique que nul ne peut occuper un immeuble dépourvu d’un « Fire Certificate ».

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Sur les 1 115 bâtiments publics, c’est-à-dire ceux appartenant à l’État, un peu plus de 950 ne possèdent pas de Fire Certificate. Parmi : l’ensemble des collèges d’État et des écoles primaires ainsi que la quasi-totalité des postes de police, des hôpitaux et des centres de santé.

Si la loi devait être appliquée dans toute sa rigueur, personne ne devrait se trouver dans ces structures tant que les conditions pour l’obtention d’un certificat d’incendie ne sont pas respectées. Un comité interministériel a été institué. Présidé par le ministre des Infrastructures publiques Nando Bodha, il est chargé de faire un constat de la situation et de proposer des solutions à court terme.

« C’est une situation qui a perduré pendant des années et dont nous héritons aujourd’hui. Un comité interministériel a été mis en place pour examiner la situation et venir avec des solutions », explique Mahen Jhugroo, ministre des Administrations régionales, qui est également en charge du département des pompiers. « Je tiens à rassurer tout le monde. Je suis la situation de près. Nous faisons tout pour renforcer la sécurité des fonctionnaires et du public en général », ajoute-t-il.

Directive transmise

Une directive sera envoyée aux divers ministères par le département des pompiers pour leur demander de faire le nécessaire afin de se conformer à la loi. C’est après un relevé effectué samedi par le service des pompiers à la suite de la Private Notice Question du mardi 11 juillet que le gouvernement s’est rendu compte que seulement 115 bâtiments publics étaient en règle avec la loi.

Outre la sécurité, il y a l’aspect légal. Même s’il y a une clause de l’Occupational Safety & Health Act qui exempte le gouvernement de poursuites en cas de problèmes, cette loi, ainsi que la Mauritius Fire & Rescue Service Act, respectivement dans leurs articles 79(3) et 19(5), indiquent clairement que les bâtiments dépourvus de Fire Certificate ne peuvent pas opérer. « Aucun local ne sera occupé ou utilisé sauf si le propriétaire détient un Fire Certificate », stipule la Mauritius Fire & Rescue Service Act. L’Occupational Safety & Health Act précise qu’aucun employeur ne peut faire travailler quelqu’un dans un bâtiment dépourvu d’un certificat d’incendie.

« Comment en est-on arrivé là ? »

Pour obtenir un Fire Certificate, un immeuble doit être pourvu des infrastructures permettant de circonscrire un début d’incendie et d’évacuer ses occupants dans les plus brefs délais. Ainsi, un immeuble de plus de trois étages, par exemple, doit impérativement être équipé d’un escalier de secours. S’il y a plus de 60 employés, un système d’alarme est obligatoire et un extincteur doit se situer dans un rayon de 100 m2.

« C’est extrêmement grave », s’exclame Narendranath Gopee, président de la Federation of Civil Service and Other Unions. « Voilà le résultat de l’incompétence de la direction des pompiers. On badine avec la vie des gens », reproche-t-il.

Son collègue, Rashid Imrith, président de la Fédération des syndicats du secteur public, demande qu’une réunion soit organisée avec le ministre de la Fonction publique, Eddy Boissézon, dans les plus brefs délais. « Il ne peut pas rester les bras croisés. La loi est claire. Un employeur ne peut faire travailler ses employés dans un endroit qui n’est pas conforme à la loi sur les incendies. Le gouvernement fait travailler les fonctionnaires dans l’illégalité », avance Rashid Imrith.

Radhakrishna Sadien, président de la Government Services Employees Association, veut, pour sa part, savoir « comment nous en sommes arrivés là ».

De sérieuses implications si la loi est appliquée

La polémique enfle autour du certificat d’incendie. Pourtant, cette situation est connue de la Government Fire and Rescue Services (GFRS) depuis plusieurs années. Un des soucis principaux : le manque d’effectif pour mener des inspections régulières. Il y aussi le fait que les officiers avaient les mains liées. « Comment bloquer l’ouverture d’une école ou demander la fermeture de l’Hôtel du gouvernement ? » explique une source de la GFRS.

Elle affirme que ce problème a été soulevé au plus haut niveau et le ministre aurait même été informé que l’application de la loi aurait de graves répercussions sur l’économie. La source souligne que si la loi devait être appliquée, les écoles, plusieurs collèges, le bâtiment Emmanuel Anquetil, l’Hôtel du gouvernement, les hôpitaux et même un centre commercial devront fermer en attendant d’avoir un Fire Certificate.

« Où relocaliser ces fonctionnaires, les écoliers et les patients ? » C’est la question que se pose l’officier de la GFRS. Il avoue cependant que la situation est grave dans certains établissements. À titre d’exemple, certaines écoles primaires ne comportent pas d’escaliers et d’issues de secours.

Des chiffres effrayants

Voici quelques chiffres du relevé fait par les sapeurs-pompiers samedi. La liste est non exhaustive. Il faut notamment y inclure le Parlement et l’Hôtel du gouvernement.

Type d’établissement Nombre total Ayant un Fire Certificate
École primaire du GM 206 0
Collège d’État 57 0
Poste de police 118 14
Hôpital/Médiclinique 13 3
Centre de santé/dispensaire 178 3
Caserne de pompiers 11 8
Musée 7 2
Bureau des gardes-côtes 28 8
Centre des femmes 32 3
Centre de jeunesse 71 7
Fisheries Post 10 1
Cour de district 9 0
Bureau des Infrastructures publiques 12 0
Bureau de l’état civil 48 6
Citizen’s Advice Bureau 35 34
Poste de la SMF 50 2
Ministère de l’Agro-industrie 37 8
Bureau de la Sécu 44 10

 

 

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