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Banthe Maussagolle Sugathawansa Thero : vie de moine

Dans un temple paisible de Kandy, situé dans la province centrale du Sri Lanka, Bhante Maussagolle Sugathawansa Thero, un moine dévoué, cherche la vérité et la paix intérieure. Lors de notre rencontre à Maurice, il dévoile sa vie monastique où simplicité et enseignements bouddhistes se rencontrent pour illuminer chaque instant. 

Qui êtes- vous ?
Je suis un moine bouddhiste (Bhante). Je m’appelle Dunuwara Thelabugala Nigrodha Kettha Maha Piriven Adikari. On me connait aussi sous le nom de Maussagolle Sugathawansa Thero. J’ai 41 ans. Je viens du Sri Lanka, plus précisément de Kandy. 

En tant que Bhante en chef adjoint de la province centrale, j’assure la supervision de la gestion de 61 temples à la fois au Sri Lanka et en Inde. Ces temples abritent des espaces sacrés où les pratiquants s’adonnent à la méditation, à la contemplation et à l’étude des enseignements du Bouddha. 
La philosophie qui guide ces temples est ancrée dans les principes de recherche d’un équilibre physique et mental harmonieux, de compassion, de sagesse et de la paix intérieure.

Le chemin d’un moine n’est pas exempt de défis. J’ai été confronté à des luttes internes, comme surmonter mes propres compulsions et attachements…»

Pourquoi êtes-vous à Maurice ?
Ma visite avait principalement pour but de rencontrer Jash Nugawela, un Sri Lankais qui vit à Maurice depuis quelques années. Il m’a invité à explorer la possibilité de partager nos connaissances et nos enseignements sur la pleine conscience à Maurice. Sa famille a une longue histoire de participation dans notre temple à Kandy, remontant au XVIIIe siècle. Elle a été un pilier de soutien pour le temple depuis des générations. 
Pendant mon séjour à Maurice, j’ai eu l’occasion de renouer une belle amitié avec lui. Nous partageons des intérêts et des motivations similaires en matière de développement communautaire.

Qu’avez-vous fait lors de votre séjour ?
Je suis à Maurice depuis le 25 juin. Je repars le 11 juillet. Pendant mon séjour ici, j’ai rencontré beaucoup de personnes, dont des personnalités publiques et politiques. Elles m’ont chaleureusement accueilli et ont exprimé leur intérêt pour nos enseignements et nos pratiques de pleine conscience. 

Je considère également cette visite comme le début d’un engagement à long terme visant à aider le peuple mauricien et à partager les enseignements de la pleine conscience, dans le but d’améliorer leur qualité de vie et leur paix intérieure. J’ai également l’intention de faire part de mon intérêt pour Maurice à la Maha Sangha Sabha (Communauté monastique) et d’en discuter avec le chef moine de mon monastère. 
Je suis reconnaissant du soutien et des gestes chaleureux du peuple mauricien, qui ont rendu ma visite inoubliable et renforcent ma motivation à continuer de soutenir leur bien-être à l’avenir.

Mon parcours m’a montré que le chemin de l’illumination commence par l’écoute des murmures de notre cœur et en suivant l’appel qui résonne en nous»

Pourquoi avez-vous choisi d’être moine ?
Enfant, j’ai ressenti une attirance irrésistible pour le temple où j’assistais aux cours de « Dhamma » (ensemble des enseignements du Bouddha) les dimanches. Chaque instant passé dans ces murs sacrés emplissait mon cœur d’un sentiment de paix et de bonheur. C’est dans ces moments de béatitude que j’ai entrepris un chemin remarquable qui m’a conduit à devenir moine à l’âge de 9 ans. 

Depuis, le temple, avec son ambiance sereine et la présence de vénérables moines, est devenu mon refuge, me procurant réconfort et tranquillité. Leur nature bienveillante et aimante m’a également profondément touché, créant un lien qui dépassait les simples mots. Leurs enseignements, enracinés dans la sagesse du Bouddha, résonnaient avec mon esprit jeune et curieux, révélant des vérités profondes sur la vie et ses mystères.

Et qu’en pensaient vos parents ?
Mes parents ont été témoins de l’impact profond que le temple avait sur moi. Ils m’ont autorisé à y séjourner de temps en temps. Cela n’a fait qu’approfondir ma connexion à la vie monastique. Je me suis activement impliqué dans l’assistance aux moines dans leurs routines quotidiennes et je me suis plongé dans l’étude des enseignements du Bouddha. 

Au fil du temps, j’ai commencé à réaliser que mon cœur appartenait au temple et je me suis consacré à la voie du « Dhamma ». Lorsque mes parents venaient me chercher pour rentrer à la maison, je me cachais. J’aspirais à la paix et à l’illumination que je trouvais parmi les moines et dans l’ambiance sacrée du temple.

Cette décision a-t-elle été difficile ?
Cette décision n’est pas née de la rébellion ou du mécontentement envers ma famille. Elle a émergé d’un profond sentiment de paix et de sérénité. L’amour et le soutien des moines, combinés à la sérénité du temple, ont nourri ma croissance spirituelle. Cela m’a propulsé vers une vie dédiée au service des autres et à la recherche de l’illumination. 

Mon parcours, depuis mon enfance fascinée par la tranquillité du temple jusqu’à devenir un moine dévoué, m’a enseigné des leçons inestimables. Particulièrement sur la véritable nature du bonheur et de l’épanouissement. Il m’a montré que le chemin de l’illumination commence par l’écoute des murmures de notre cœur et en suivant l’appel qui résonne en nous.

La compassion ne devrait pas se limiter aux murs du temple, mais s’étendre à l’ensemble de la communauté»

Comment vous êtes vous adapté à ce choix de vie ?
En embrassant la simplicité et la profonde sagesse des enseignements du Bouddha, j’ai découvert une source infinie de paix intérieure, de compassion et de compréhension. J’espère sincèrement que le partage de mon histoire inspirera les autres à explorer les profondeurs de leur propre âme, à découvrir leur véritable vocation et à se lancer dans leur propre voyage unique de découverte de soi et d’illumination.

Qu’en est-il du désintérêt pour le monde matériel ?
Le développement de mon désintérêt pour le monde matériel est survenu grâce à la pratique de la pleine conscience. En approfondissant mes connaissances sur les enseignements du Bouddha, j’ai réalisé que le véritable bonheur et l’épanouissement durables ne résident pas dans l’accumulation de biens matériels. Au contraire, ils se trouvent dans les qualités intérieures telles que la compassion, la bienveillance, la pleine conscience et la perception. 

Grâce à la méditation et à la contemplation, je me suis peu à peu détaché des désirs matériels et je me suis concentré sur comment développer des qualités qui mènent à la paix intérieure et au bonheur.

Avez-vous eu des difficultés pour le faire ?
Renoncer aux biens matériels m’a permis de trouver une véritable satisfaction et une paix intérieure. En abandonnant l’attachement à la richesse matérielle et aux désirs, j’ai découvert un sentiment de joie et d’épanouissement plus profond qui ne dépend pas des circonstances extérieures. 
Ma satisfaction découle de la réalisation que le véritable bonheur réside à l’intérieur, dans le développement de la pleine conscience, de la conscience, de la compassion et de la croissance spirituelle. En me concentrant sur le développement de ces qualités intérieures, j’ai trouvé un sentiment de paix profond et durable.

Racontez-nous les expériences liées à votre parcours spirituel.
Tout au long de mon parcours spirituel, j’ai vécu des expériences et des prises de conscience profondes. Elles ont approfondi ma compréhension de la nature de la réalité et du chemin vers la libération. Ces expériences ont renforcé ma foi dans les enseignements du Bouddha. Elles m’ont procuré la force et la détermination de continuer sur cette voie noble. Elles ont également été une source d’inspiration et de guidance pour ma propre pratique, ainsi que pour la transmission des enseignements aux autres.

Le véritable bonheur et l’épanouissement durables ne résident pas dans l’accumulation de biens matériels»

La compassion est au cœur de votre vie au quotidien ?
Oui, la compassion est au cœur de ma vie quotidienne, dans ma pratique spirituelle et dans le partage des enseignements du Bouddha. Je m’efforce d’incarner la compassion dans toutes mes actions et interactions, en reconnaissant l’interconnexion de tous les êtres. Que ce soit en offrant des conseils et du soutien à ceux dans le besoin, en participant à des projets de service communautaire ou simplement en prêtant une oreille attentive, je cherche à soulager la souffrance et à apporter la pleine conscience, la joie et la paix aux autres. Je dirais que la compassion n’est pas seulement un concept, mais un mode de vie qui anime chaque aspect de mon être.

Quels ont été les défis dans votre cheminement pour devenir moine ?
Comme tout voyage, le chemin d’un moine n’est pas exempt de défis. Ceux auxquels j’ai été confronté allaient des luttes internes, comme surmonter mes propres compulsions et attachements, aux attentes de la société et aux critiques. Cependant, grâce à la persévérance, à la pleine conscience et à la pratique du « Samanera Dasa Sil » (10 préceptes bouddhiste) ainsi qu’au soutien du chef des moines, j’ai pu surmonter ces défis. 

Je dirais que chaque défi a été une occasion de croissance, approfondissant ma compréhension et renforçant ma détermination sur cette voie que j’ai choisie.

En tant que moine, quelle est votre routine quotidienne ?
Ma routine quotidienne et mon mode de vie diffèrent de ceux d’une personne ordinaire. Ils sont centrés autour de la pratique spirituelle et de la quête d’illumination. 

Ma journée commence tôt le matin, à 3 h 30, avec la récitation du « Daham » (« Soul Theories ») et la méditation, suivies de périodes de lecture, de réflexion et de contemplation. La majeure partie de mon temps est consacrée à l’enseignement et à l’accompagnement des autres dans leur cheminement spirituel. 

Je mène une vie simple et disciplinée, libérée des distractions, afin de me concentrer sur le développement de la pleine conscience, de la conscience, de la perception et de la compassion en moi, tout en étant un guide pour les autres.

Qu’en est-il du service communautaire ?
Je m’engage profondément dans les services sociaux et le travail communautaire dans la province centrale du Sri Lanka. Tout au long de mon parcours spirituel, j’ai activement participé à diverses associations et fondations au Sri Lanka, consacrant mon temps et mes efforts à améliorer la vie des autres. Je crois que la compassion ne devrait pas se limiter aux murs du temple, mais s’étendre à l’ensemble de la communauté. En étant activement au service de ceux dans le besoin et en les soutenant, je m’efforce d’alléger la souffrance, de promouvoir le bien-être et d’encourager l’harmonie dans la société.

Un message aux Mauriciens ?
« Theruwan saranai » ! Ça signifie : Que la bénédiction des Trois joyaux du bouddhisme soit sur vous. (NdlR : les trois joyaux sont le Bouddha historique Shakyamuni, le « Dharma » qui représente l’ensemble des enseignements du Bouddha et des bodhisattvas et le « Sangha », qui est composé des quatre catégories d’êtres nobles (« Upasika »).

 

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