Donald Trump et Xi Jinping ont convenu samedi de relancer les négociations commerciales, en marge d'un G20 marqué par ailleurs par de pénibles négociations sur le climat.
"Nous avons eu une très bonne rencontre avec le président Xi, je dirais même excellente", a déclaré M. Trump, évoquant un communiqué à venir de la part des Etats-Unis comme de la Chine.
Selon l'agence officielle chinoise Xinhua, les négociations, qui avaient été brutalement interrompues en mai, vont reprendre et Washington a levé sa menace d'imposer de nouvelles taxes à l'importation, qui auraient frappé la totalité des plus de 500 milliards de dollars de biens chinois achetés chaque année par les Etats-Unis.
M. Trump a confirmé peu après qu'il n'entendait "pas ajouter" de tarifs douaniers sur les importations venant de Chine, ni en supprimer, "au moins pour le moment".
Les deux hommes répètent ainsi le scénario du dernier G20, en Argentine fin 2018. Ils avaient alors suspendu les hostilités pour quelques mois, afin de reprendre les négociations commerciales approfondies... lesquelles avaient cependant tourné court.
Comme pour répliquer à ce sommet dans le sommet, l'UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) se sont mis d'accord sur un traité de libre-échange, fruit de 20 ans de négociations difficiles.
"Un moment historique" pour le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui a également discuté d'un pacte de libre-échange avec le Premier ministre australien Scott Morrison.
Mais la ratification du Mercosur promet d'être difficile, le texte suscitant l'inquiétude des agriculteurs européens face à un afflux de produits sud-américains, en particulier brésiliens.
Communiqué final
Le communiqué final du G20, âprement négocié, a constaté une "intensification" des tensions commerciales et géopolitiques. Cette formulation très vague remplace la condamnation explicite du protectionnisme qui a longtemps été la marque de fabrique du G20, mais dont l'administration Trump ne veut pas entendre parler.
Le texte insiste aussi sur la nécessité pour les banques centrales de "continuer à soutenir l'activité économique" en prenant soin de "bien communiquer" entre elles.
Le communiqué réaffirme par ailleurs l'engagement des dix-neuf pays membres signataires pour "la mise en oeuvre complète" de l'accord signé en 2015 à Paris sur la lutte contre le réchauffement climatique, les Etats-Unis faisant bande à part.
Il faut aller "beaucoup plus loin" dans ce domaine, a estimé le président français Emmanuel Macron, en regrettant la position américaine.
Les signataires s'accordent sur "l'irréversibilité" de cette entente, dans une déclaration finale rédigée en des termes similaires à ceux publiés à l'issue du G20 de l'an dernier. Mais cette ressemblance masque des négociations beaucoup plus dures cette année.
Pendant que Xi et Trump négociaient, les diplomates des vingt pays pesant 85% du PIB mondial continuaient de s'écharper sur le climat, au moment où l'Europe subit une canicule inédite, considérée par les scientifiques comme un symptôme sans équivoque du dérèglement climatique.
Des négociateurs évoquaient les jours précédents la possible défection de grands pays émergents notamment, qui envisageaient de s'aligner sur la position américaine.
Trump, Kim, MBS
Avant sa rencontre avec Xi Jinping, la journée avait démarré sur les chapeaux de roue pour Donald Trump qui, au lendemain de plaisanteries remarquées avec Vladimir Poutine, a continué à afficher sa complicité avec des dirigeants critiqués pour la situation des droits de l'Homme dans leur pays.
Il a notamment évoqué, d'un tweet presque désinvolte, une possible rencontre inédite avec le leader nord-coréen Kim Jong Un dans la Zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux Corées.
Le président américain a aussi rencontré le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane. Il a loué son "travail extraordinaire", ignorant les questions répétées sur l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.
Cette édition 2019 du G20, rythmée surtout par les rencontres bilatérales, a fait grandir les doutes sur la pertinence de ce rassemblement initialement créé pour apporter une réponse unie aux crises en tout genre, inauguré en 2008 en pleine crise financière mondiale.
Le G20 se voulait "un forum de coopération mais on peut se demander à présent si nous n'avons pas atteint le moment où il a cessé de servir cet objectif", a commenté Thomas Bernes, du Centre d'innovation pour la gouvernance internationale, un groupe de réflexion canadien.
AFP
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