Argent et politique, ainsi que les consultations prébudgétaires. Tels sont les deux thèmes abordés samedi, dans l’émission « Au cœur de l’info ». Quelle est l’influence de l’argent dans la politique ? Les politiciens cherchent-ils à connaître la provenance de l’argent qu’ils reçoivent ? Qu’attendent en retour les financiers des partis politiques ?
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Reza Uteem, député et porte-parole de la Commission économique du MMM, Ah Fat Lan Hing Choy, ancien trésorier du Parti Travailliste, et Ashok Subron, dirigeant de Rezistans ek alternativ, sont en faveur d’une réglementation des finances des partis politiques, pour plus de transparence sur les entrées et sorties d’argent.
Le député mauve explique que toutes les contributions à son parti se font par virements bancaires et tout paiement effectué pour couvrir les dépenses liées aux activités politiques se fait par chèque. « Toutes nos transactions financières peuvent être vérifiées retraçables », fait-il ressortir. Mais une réglementation s’avère plus que nécessaire pour s’assurer que les finances des partis politiques ne proviennent pas de l’argent de la drogue et d’autres transactions illicites. » Le pouvoir de l’argent pourrait influencer les électeurs et même les décideurs politiques, selon lui.
Ah Fat Lan Hing Choy se prononce pour un système central, soit la commission électorale ou le gouvernement lui-même, pour s’occuper de la question du financement des partis politiques.
« Pas dans le même panier »
S’il reconnaît que les partis reçoivent de l’argent de plusieurs sources (partisans et autres sympathisants), il estime que la majorité d’entre eux n’attendent rien en retour. « On ne peut mettre tout le monde dans le même panier », dit-il.
En tant que trésorier de son parti, il dit avoir reçu des dons d’argent en chèques et en espèces pour financer des activités du PTr. Il explique que tous les partis ont besoin d’argent pour couvrir leurs dépenses.
Ashok Subron, de Rezistans ek Alternativ, estime qu’il faut considérer le financement des partis, tant au niveau local qu’international. « Il faut une transparence totale pour les dépenses des partis, notamment durant la campagne électorale. Il faut accorder plus de pouvoirs de contrôle à la commission électorale. L’électorat doit aussi avoir la possibilité de réclamer l’invalidation d’une élection s’il estime qu’un candidat a dépassé le plafond des dépenses autorisées. D’où mon appel pour l’extension du délai accordée pour contester une élection. » Il explique que les financiers, notamment les grosses compagnies, exercent une influence certaine sur la prise de décisions du gouvernement, notamment sur les lois du travail.
Intervenant dans l’émission, Atma Bhuma, secrétaire général du Mouvement Patriotique, avance que l’argent peut corrompre le processus démocratique lors d’une campagne. « Le gros capital ne finance que le parti au pouvoir ou celui qui a le plus de chances d’accéder au pouvoir. Les autres partis doivent se débrouiller pour trouver des sources de financement pour couvrir leurs dépenses électorales. Et le gros de ces financements est sous le contrôle des leaders politiques. »
Consultations prébudgétaires
Selon Narendranath Gopee, secrétaire de la National Trade Unions Confederation (NTUC), sa centrale syndicale a mis l’accent sur le social dans le mémoire qu’elle a soumis au Premier ministre et ministre des Finances. Il justifie sa demande de réduction de la TVA de 15 à 10 % dans un souci de protéger le pouvoir d’achat des plus démunis. Il réclame aussi des mesures de protection pour la classe moyenne « dont une grosse partie a déjà sombré dans la misère ».
Narendranath Gopee se dit en faveur d’une refonte du système de transport gratuit pour les étudiants. Il propose que chaque étudiant ait une carte à puce pour marquer sa présence à l’école et que le ministère de l’Éducation rembourse directement aux parents les frais de transport, selon le taux de présence des enfants à l’école. « Le système présent est pervers, car les compagnies d’autobus sont payées par le gouvernement, même si leurs autobus restent au garage. Nous plaidons pour l’introduction d’un minimum living wage de Rs 12 000 », clame-t-il.
Business Mauritius
Kevin Ramkhelawon, nouveau CEO de Business Mauritius, explique que l’une de ses principales demandes est une réduction de la taxe corporative, pour aider les petites entreprises à développer leurs compétences et mieux faire face aux importations. « Le taux pourrait être discuté avec le ministre des Finances. La croissance dans les pays représentant nos principaux marchés sera favorable cette année, plus qu’en 2017. Il importe que Maurice saisisse cette opportunité pour développer et renforcer ses structures à long terme pour assurer une croissance soutenue », affirme-t-il.
Kevin Ramkhelawon mise sur la stratégie africaine et souhaite travailler de concert avec le gouvernement pour faire de Maurice une plate-forme pour les investissements en Afrique.
Le CEO de Business Mauritius évoque un développement économique où tous les Mauriciens seraient partie prenante et bénéficeront du progrès social et économique qui en découlera.
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