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Au Cœur de l’Info - Jean-Luc Mootoosamy : «Chez nous, les élections et non les marches permettent de changer de gouvernement»

Selon Jean-Luc Mootoosamy, l’opposition, désunie, doit encore faire des efforts pour devenir une alternative forte au gouvernement

Cela fait trois ans depuis la tenue des dernières législatives qui ont vu la victoire de l’Alliance morisien. Quel bilan ? Le journaliste Jean-Luc Mootoosamy soutient qu’il y a eu « du bon, du moins bon et du très mauvais ». Dans le bilan du gouvernement, il faudrait selon lui,  aussi inclure le fonctionnement du Pouvoir qui a provoqué l’émergence d’une nouvelle opposition extra-parlementaire. Et l’opposition parlementaire dans tout cela ? Le journaliste estime qu’elle n’est pas perçue, pour l’instant, comme option d’alternance claire par bon nombre de Mauriciens. La balle est dans le camp des partis d’opposition pour proposer un projet d’alternance, estime-t-il. « Il y a un accord sur les municipales, mais est-ce que cela va durer sur le long terme ? C’est à l’opposition de le démontrer ». M. Mootoosamy répondait aux questions de Ruth Rajaysur et Patrick Hilbert dans l’émission Au Cœur de l’Info sur Radio Plus le lundi 7 novembre.

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S’agissant de l’absence de réaction du gouvernement aux marches qui ont eu lieu durant les trois dernières années, M. Mootoosamy estime que c’est parce que le gouvernement sait l’attachement des Mauriciens aux élections pour un changement de régime. « Ce n’est pas une marche qui pourra ‘kas’ une élection. Le gouvernement en est conscient et joue la montre jusqu’à la fin de son mandat. Mais il doit savoir écouter car la concentration des marches à Maurice en si peu de temps démontre un profond sentiment de mécontentement qui se manifestera certainement dans les urnes », dit-il. Son intervention a aussi porté sur la pauvreté à Maurice et les ravages de drogues à Maurice. «  Courir après les trafiquants ne suffit pas. Il faut s’attaquer à la demande. Redonner de l’espoir aux jeunes, les accompagner pour les sauver », a souligné M. Mootoosamy.

La sociologue Sheila Bunwaree indique, elle, qu’on est loin de ressentir un feel good factor. « C’est impossible qu’il y ait un ‘feel good factor’. Il y a une frustration dans le pays. La masse silencieuse n’accepte pas ce qui s’est passé lors de la Covid-19 », martèle-t-elle. 

Quant à l’économiste Takesh Luckho, il fait ressortir qu’en 2021, le gouvernement avait prédit une croissance de 5,4 % et pour 2022, un taux de 7,4 %. « Mais les chiffres démontrent qu’en décembre 2021, le pays a connu une croissance de 3,7 %. Maintenant, on table sur un taux de 6,2 % ou 6,4 %. » Avec la situation actuelle, la classe moyenne souffre. « Aujourd’hui, l’inflation est à 10 %. Le prix de plusieurs commodités a pris l’ascenseur. »
Le député du MSM Vikash Nuckcheddy, qui est intervenu par téléphone, concède qu’il y a des critiques sur le terrain. À l’heure du bilan, cependant, il y a un changement d’attitude de la population, selon lui.
Le syndicaliste Reaz Chuttoo, qui est également intervenu par téléphone, parle, lui, d’un virage à 180 degrés grâce au gouvernement. « On est sorti d’une loi du travail qui avait enlevé tous les droits des travailleurs. Il y a eu une amélioration. » Quant à l’inflation élevée, il fait remarquer que ce n’est pas uniquement à Maurice.

Or Patricia Adèle-Félicité, secrétaire générale de Caritas île Maurice, qui est aussi intervenue par téléphone, fait comprendre que plusieurs familles se trouvent sur le registre social. « Il y a la National Database, mais ce n’est pas suffisant. Le coût de la vie a drastiquement augmenté. 

L’appauvrissement de la population s’est accru au cours des trois dernières années », fait-elle savoir.

 

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