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Au Cœur de l’Info : intensifier la prévention dans le combat contre la drogue 

Jane Lutchmaya et ses invités sur le plateau.

En marge de la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues célébrée, hier mercredi, l’émission Au Cœur de l’Info, animée par Jane Lutchmaya, a été consacrée à une édition spéciale sur le fléau de la drogue. Les différents intervenants estiment que la prévention est primordiale dans cette lutte et pensent qu’il faut qu’il y ait une discussion franche entre les différents acteurs concernés. 

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Le travailleur social et responsable du centre Dr Idrice Goomany, Imran Dhannoo, ne cache pas que la bataille contre la drogue est « difficile et complexe. C’est utopique de parler d’une société sans drogue. Je garde espoir toutefois, car en tant que personne engagée, je ne peux désespérer », lance-t-il. 

Selon Imran Dhannoo, il y a beaucoup de ramifications autour de cette problématique, tant sur le plan social, politique et économique. « Le fléau de la drogue est multifactoriel. Pour résoudre ce problème complexe, il faut une solution complexe. Il faut intensifier les campagnes de prévention. Cependant, il ne faut pas que ce soit que des causeries, mais des sessions interactives qui touchent différents segments. Il faut une prévention basée sur la politique sociale et économique », estime-t-il. Ce dernier plaide pour une étude de prévalence et aussi revisiter le plan directeur.

Imran Dhannoo souligne de plus que la drogue ne peut être résolue avec des solutions « piece-meal », mais il faut un plan d’ensemble prenant en compte plusieurs aspects.  

Le travailleur social, Ally Lazer, abonde dans le même sens. Il plaide pour une assise sur le fléau de drogue. « Nous devons tous mettre la tête ensemble pour pouvoir résoudre ce problème. Il est urgent qu’il y ait une assise après les élections », espère-t-il. 

Ally Lazer recommande également la mise sur pied d’une Drug Court. « Il y a des cas où des policiers mêlés au trafic de drogue sont ‘interdicted’ pendant sept à huit ans, mais continuent d’être payés par l’argent des contribuables. Il faut que les cas soient jugés vite et qu’il y ait des sanctions pour que d’autres hésitent à se retrouver mêlés à la drogue », préconise notre interlocuteur. Celui-ci croit aussi qu’il faut venir avec une politique de prévention nationale car, dit-il, « prevention is better than cure ». 

L’addictologue Kunal Naik est d’avis que la prévention est d’une importance capitale, mais encore faut-il savoir qui sont touchés par les différents programmes. « Il faut une approche communautaire et holistique. Il faut aussi se pencher sur l’aspect social comme la pauvreté. Il faut également revoir la façon dont la méthadone est dispensée. Il faut des services autour », fait-il comprendre. 

Kunal Naik souligne de plus qu’il faut investir « massivement » dans un programme de santé publique et de réduction de risques. « On doit pouvoir innover et ne pas se concentrer uniquement sur l’échange de seringues et la méthadone. L’investissement est important si on veut régler ce problème », renchérit-il. Ce dernier se prononce toujours en faveur de la décriminalisation du cannabis. 

Pour sa part, le coordinateur du National Drug Secretariat, Sewraz Corceal, déclare que pour une meilleure prévention, il faut avoir les ressources nécessaires. « Nous mettons beaucoup l’accent sur la prévention. Il faut plus de ressources si on veut avoir un plus gros impact », fait-il ressortir. 

Sewraz Corceal ajoute que Maurice a fait de gros progrès, mais que « la situation ne va pas changer du jour au lendemain ». 

 

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