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Assurances - Sesungkur : «Jusqu’à 35 % de réclamations non remboursées»

Le ministre Sudhir Sesungkur. Le ministre Sudhir Sesungkur.

Les autorités portent un regard interrogatif sur certaines compagnies d’assurance. Le retard, voire l’annulation des réclamations des clients, est critiqué par Sudhir Sesungkur, ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance, mardi, lors d’une conférence de presse à la Sicom Tower, Ebène.

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«En termes de mesures sociales, nous savons que beaucoup de détenteurs d’assurances, surtout pour véhicules, subissent des retards considérables pour les paiements des réclamations. Nous avons examiné la situation et constatons que 30 à 35 % des demandes sont rejetées par des compagnies d’assurances. Nous avons demandé des explications aux compagnies d’assurances. Nous travaillons sur des moyens pour éliminer des carences du système. Nous savons que délibérément certaines utilisent des tactiques dilatoires pour ne pas indemniser les clients. Ce n’est pas bon pour la confiance du public», affirme-t-il.

Sudhir Sesungkur ajoute que, pour l’instant, le rapport est confidentiel, mais affirme que certaines compagnies d’assurances n’ont pas obtenu tous les documents nécessaires pour effectuer le remboursement. «Ce n’est pas possible de prendre des mois et des mois avant d’informer les détenteurs. Des fois, elles disent que l’autre compagnie d’assurance n’a pas fourni toutes les informations. On ne peut plus continuer ainsi. Il y a beaucoup d’autres raisons que je trouve superficielles. J’ai des collègues au cabinet qui font face à de telles situations», ajoute le ministre.

L’apport des services financiers

Le secteur des services financiers constitue un important pilier de l’économie. Il contribue à 12 % du Produit intérieur brut. Il a créé près de 15 000 emplois directs et indirects. Il favorise la croissance économique du pays. En 2017, le revenu par tête d’habitant a été de $ 10 000 (environ Rs 350 000) contre un moyen mondial de $ 12 000 (Rs 420 000). La filière du Global Business apporte 30 % des revenus fiscaux de l’État à Rs 4,7 milliards. C’est la somme des taxes directes versées  par les entreprises du Global Business.

Les ambitions

L’État a de grandes aspirations pour le domaine des services financiers. L’approche du ministère de tutelle s’articule autour de deux axes : une protection maximale et préservant les acquis ; la promotion du secteur afin de le renforcer à travers une attention spéciale pour sauvegarder sa crédibilité et sa réputation. L’objectif est de porter la contribution au PIB à 15 % d’ici 2020.

« Le secteur a démontré de la résilience malgré les changements et de récents événements. Nous pensons que Maurice jouit d’une certaine réputation à l’échelle internationale. Il sera appelé à se développer davantage », fait ressortir le ministre.

L’État a récemment accordé une licence à une compagnie engagée dans l’inscription des entreprises dans le Bombay Stock Exchange et autres marchés de valeurs. Ceci afin d’attirer davantage d’investisseurs qui font des placements en Inde. L’État compte aussi demander au gouvernement d’étendre de deux ans additionnels la période de transition imposée dans la dernière révision du traité indo-mauricien.  

Le Financial Services Institute se penche actuellement sur la formulation d’un programme d’études afin d’identifier les compétences nécessaires pour les prochains métiers. De nouvelles compétences seront nécessaires pour des services spécialisés, dont la gestion du patrimoine, l’administration de fiducie, entre autres.

Une stratégie de communication et d’information sera lancée afin de porter à la connaissance du public les différentes options pour épargner. Intitulée Reflexes, il s’agit de mieux informer quant aux possibilités d’investir dans les autres choix que l’épargne bancaire.

Comparaison

Le ministre Sesungkur a fait une comparaison entre le centre financier mauricien et celui du Singapour. Par rapport à celui de ce pays, Maurice est nettement moins développé. La différence de progrès illustre les opportunités à saisir pour Maurice.

Le centre singapourien apporte $ 43 milliards (environ Rs 1 505 milliards) de revenus alors que le nôtre ne génère que $ 1, 6 milliard (environ Rs 56 milliards). Le centre financier de ce pays d’Asie du Sud-Est emploie 190 000 personnes alors que Maurice compte une main-d’œuvre beaucoup moins nombreuse. Le pays ne fait que 4% de la capacité de performance de Singapour.

« Si nous voulons le même positionnement que Singapour a pour l’Asie vis-à-vis de l’Afrique, le potentiel est énorme. Cela apportera davantage de valeur ajoutée et de richesse et de création d’emplois. Ce sera d’abord bénéfique à faire Maurice passer au statut d’économie à revenu élevé et cela bénéficiera aux Mauriciens au bas de l’échelle qui évolueront en classe moyenne », dit-il.

Il rappelle, qu’à ce jour, le remboursement des investissements dans des programme de l’ex-Bai a touché 16 583 personnes pour le Super Cashback Gold pour un montant de Rs 14 milliards, soit  99,64 % des épargnants. Concernant ceux du Bramer Asset Management, 3 836 personnes ont été remboursées à hauteur de presque Rs 3 milliards, soit 99,04 %. Au total, l’État a décaissé Rs 17 milliards.

 

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