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Arvin Boolell : «le PTr a été l’architecte de l’État-providence» 

Arvin Boolell a ouvert les débats budgétaires à l’Assemblée nationale lundi. Il a dressé un constat alarmant de la situation du pays. Il a déploré la mort lente de l’État-providence « au profit de ceux proches du pouvoir ». 

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C’est Arvin Boolell qui a donné le coup d’envoi des débats budgétaires à l’Assemblée nationale le lundi 10 juin 2024. « Le Parti travailliste (PTr) a été l’architecte de l’État-providence à Maurice. Nous avons offert le transport gratuit et l’éducation gratuite. Nous avons aussi rendu gratuits les services de dialyse », a rappelé le tout nouveau leader de l’opposition. 

Il a fait cette déclaration au moment où il a déploré le fait que le gouvernement ait, ces dernières années, tout mis en œuvre pour de plus en plus privatiser le système de santé. « On est en train de tuer lentement l’État-providence au profit de ceux qui sont proches du pouvoir avec la création de cliniques à travers le pays », a insisté Arvin Boolell en ajoutant que « le secteur public doit élever la qualité de service qu’il dispense ».  

Il a également critiqué le dernier Budget présenté par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, pour n’avoir « nullement fait mention du rapport sur la relativité salariale ». Rapport dont l’objectif est de revoir à la hausse les salaires des travailleurs les moins rémunérés. Il a rappelé que « ce rapport a été promis depuis très longtemps déjà ». 

La situation économique a également été au cœur du discours du chef de file de l’opposition. S’exprimant sur le phénomène de la dépréciation de la roupie, il a dit estimer qu’il s’agit, en réalité, d’une forme de taxe imposée aux plus pauvres. « Le régime en place laisse le pays dans le chaos avec tous les emprunts et dettes qui ont dû être contractés », a-t-il précisé. 

Le leader de l’opposition a cependant souligné qu’un éventuel prochain gouvernement de l’alliance PTr-Mouvement militant mauricien (MMM)-Nouveaux Démocrates (ND), aura le devoir de faire mieux et d’agir de manière plus responsable. « Nous disons oui aux mesures sociales, mais il faut qu’il y ait de la durabilité. Le prochain gouvernement donnera de l’argent au peuple pour son pouvoir d’achat et non de l’argent illusoire », a-t-il souligné. 

Il a également tenu à donner la réplique au Mouvement socialiste militant (MSM) qui ne manque jamais une occasion de dire à la population que la pension de vieillesse sera menacée si l’opposition remporte les prochaines élections générales. Arvin Boolell a rappelé que c’est le MSM qui voulait proposer un plan de ciblage autour de la pension. « Le MSM en a déjà fait beaucoup en remplaçant le NPF (National Pensions Fund ; NdlR) par la Contribution sociale généralisée (CSG), qui est une taxe qui rapporte des milliards de roupies aux caisses de l’État annuellement », a-t-il expliqué. 

Arvin Boolell a aussi commenté les prédictions du gouvernement et du ministre des Finances selon lesquelles le pays devrait bientôt connaître une croissance de 7 %. Selon lui, Renganaden Padayachy aurait dû également prendre en compte les milliards de roupies qui ont été empruntées à la Banque de Maurice, ce qu’il considère comme une dette onéreuse. 

Tout cela relève, selon le député de la circonscription n° 18 (Belle-Rose/Quatre-Bornes), d’une mauvaise gestion économique. « La population veut que son pouvoir d’achat soit restauré et ne veut pas d’argent illusoire. Différents sondages, tels que ceux de Kantar et Synthèses, ont clairement démontré que les Mauriciens ne sont pas satisfaits de leur pouvoir d’achat », a-t-il souligné. 

crise du coût de la vie

Il prévoit le pire pour la situation économique, avec la dépréciation perpétuelle de la roupie face au dollar. « La crise du coût de la vie persistera. La crise alimentaire et la hausse des prix des médicaments continueront sous ce régime. » 

Il a aussi exprimé ses inquiétudes par rapport au secteur de la santé et des médicaments. Selon lui, le gouvernement et le ministère de la Santé ont une dette de plus de Rs 1 milliard envers différents fournisseurs de médicaments et d’équipements médicaux. Il a également souligné la difficulté pour les Mauriciens d’acheter des médicaments, mettant en lumière le fait que la facture mensuelle de nombre d’entre eux pour l’achat de médicaments s’élève à Rs 12 000. 
En ce qui concerne le secteur touristique, Arvin Boolell a regretté qu’aucune mesure n’ait été annoncée pour encourager les touristes à dépenser davantage à Maurice. « Il n’y a clairement aucun plan pour dynamiser ce secteur », a-t-il déploré.

 

 

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