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Après la mort d’un jeune abattu par un policier - Émeutes en France : des Mauriciens racontent 

Anusha Ramdhanee, Drishika Gopee et Sanfredo Thomas.

Après le décès du jeune Nahel, la semaine dernière à Nanterre, abattu par un policier à la suite d’un refus d’obtempérer, des émeutes ont éclaté dans l’Hexagone. Des Mauriciens qui y vivent racontent ce qu’ils ont témoigné. 

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Jacqueline Chedumbrum vit en banlieue, mais travaille à Paris. La situation n’est pas du tout « bonne » à ses dires. « Les gens cassent tout et n’importe quoi, ce qui est très effrayant. Les attaques visent principalement les établissements publics, et c’est vraiment difficile », indique-t-elle. 

Elle affirme habiter loin des émeutes et sa région n’a pas encore été touchée. Cependant, elle ne cache pas sa peur quand elle doit aller travailler. « Je me rends à mon travail avec la boule au ventre », déclare notre interlocutrice, qui soutient que ces émeutes ont éclaté en guise de protestation après le décès de Nahel, un jeune habitant de Nanterre, abattu par un policier lors d’un contrôle routier. 

Drishika Gopee, une étudiante en France, abonde dans le même sens. Bien que son quartier à Villetaneuse soit épargné, de nombreux endroits subissent des dégâts, en particulier là où vivait le défunt. « Des personnes se mobilisent pour soutenir Nahel en organisant des marches pacifiques. Toutefois, certains profitent de la situation en incendiant des magasins pour les piller, ce qui relève d’une hypocrisie évidente », avance-t-elle. 

L’étudiante n’a jamais été confrontée à une telle situation, ce qui lui inspire de la peur, avec les tensions qui se rapprochent de sa résidence. « La vision de personnes incendiant les biens d’autrui et des commerces fend le cœur. Voir le pays en proie aux flammes est décourageant, car cela ne mène à rien et surtout, cela ne va pas faire revenir Nahel. Les gens ne réalisent pas que de tels actes ne font qu’aggraver la situation, en causant du tort à des personnes qui ne sont pas responsables du décès du jeune homme», estime-t-elle. Cette dernière pense que si l’on souhaite soutenir le jeune homme et sa famille, il est préférable de le faire à travers des marches pacifiques ou des prières, plutôt qu’en contribuant à la destruction du pays.

Anusha Ramdhanee, qui est juriste corporate, évoque une situation quelque peu « chaotique » en ce moment. « Des émeutes, violences urbaines, pillages, incendies... Les casseurs qui en profitent de la situation pour tout dégrader, comme le cas des gilets jaunes dans le passé. Ce qui est le plus contraignant, ce sont les problèmes de transport. Suite à cette situation, on a des couvre-feux dans certaines villes. Par exemple, il n’y a plus de bus à partir de 21 heures. Je n’habite pas loin de Nanterre en Île de France, j’évite de me déplacer pour le moment », raconte-t-elle, ajoutant suivre l’évolution de la situation. 

Elle poursuit que c’est la colère des gens suite à l’incident de la semaine dernière qui est à l’origine de ce chaos. Selon elle, cela a suscité de nombreux débats, notamment sur le racisme ; des débats politiques sur l’inclusion sociale des Français ; les religions et la légalité en droit français. « Attention, il y a aussi de jeunes délinquants, des casseurs qui n’ont rien à faire dans ce débat, mais qui sèment la pagaille partout. Ce sont eux qui sont responsables de ces violences urbaines », lance notre interlocutrice. 

Sanfredo Thomas, qui était en France, a préféré rentrer au bercail à cause des tensions qui sont monnaie courante en France. « Souvent, il y a des tensions et des grèves qui durent longtemps, ce qui crée une instabilité excessive. la réforme des retraites  a entraîné une grève, ce qui est une manière pour les Français de montrer leur mécontentement. C’est par solidarité et c’est tous ensemble qu’ils descendent dans la rue », explique ce dernier. 

Sanfredo Thomas, qui est chef cuisinier, a travaillé à Orcières pendant quatre mois et demi. « Vu que j’habitais une région retirée, je n’ai pas voulu prendre de risques. Je suis rentré à la première occasion, de peur d’y rester coincé », confie-t-il. 
 

  • LDMG

 

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