
Metro Express Ltd (MEL), opérateur du métro de Maurice, anticipe un déficit financier significatif de Rs 158,03 millions pour l’année fiscale 2025/2026, selon les projections détaillées dans son plan financier. Ce déficit reflète les défis économiques auxquels l’entreprise est confrontée, notamment en raison des lourdes charges liées au remboursement de prêts contractés auprès d’Exim Bank of India et du gouvernement mauricien.
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Les revenus totaux prévus pour l’exercice s’élèvent à Rs 574,34 millions, dont Rs 510,00 millions proviennent des recettes de billets et Rs 34,34 millions de revenus non liés aux tarifs, tels que la publicité. Cependant, ces ressources se révèlent insuffisantes face aux dépenses opérationnelles et aux investissements en capital.
Les dépenses opérationnelles totales sont estimées à Rs 752,01 millions, incluant des coûts de personnel (Rs 284,37 millions), des frais d’opération et de maintenance (Rs 163,21 millions), ainsi que des charges liées à la sécurité, aux services publics (CEB, CWA,…) et aux projets d’amélioration. À cela s’ajoutent des dépenses en capital de Rs 61,81 millions, portant les dépenses totales à Rs 813,82 millions. Ce déséquilibre génère un déficit opérationnel de Rs 177,66 millions, qui s’aggrave après la prise en compte des dépenses en capital, atteignant Rs 239,47 millions.
Charges financières écrasantes
Le déficit global est encore alourdi par les obligations financières de MEL. Les intérêts sur les lettres de crédit et obligations (LOC) s’élèvent à Rs 298,10 millions, tandis que le remboursement du capital sur ces prêts représente Rs 145,45 millions. Les intérêts sur le prêt du gouvernement ajoutent Rs 68,30 millions, portant le financement requis à Rs 683,03 millions. Une contribution en capital de Rs 525 millions de la part du gouvernement permettra de réduire partiellement ce manque à gagner, mais un déficit résiduel de Rs 158,03 millions persiste. Ce montant illustre la pression exercée par les dettes accumulées, notamment celles contractées auprès d’Exim Bank of India et du gouvernement, qualifiées de « fardeau énorme » par les analystes du plan.
Le document suggère que ce déficit reflète les difficultés de MEL à honorer ses engagements financiers, en particulier les remboursements de prêts. Une piste envisagée est la conversion de ces dettes en capitaux propres, accompagnée d’une renégociation avec Exim. Cette option pourrait alléger la charge financière de l’entreprise, mais sa faisabilité reste incertaine et dépendra des négociations avec les créanciers.
Lancé pour moderniser les transports publics mauriciens, le projet Metro Express a requis des investissements massifs, financés en partie par des emprunts internationaux et nationaux. Si les revenus de billetterie croissent, ils ne compensent pas encore les coûts opérationnels et financiers. Devant la situation actuelle, les autorités mauriciennes pourraient être contraintes d’injecter des fonds supplémentaires ou de revoir la structure des prêts pour éviter une crise de liquidité.
Pour ce qui est de la phase IV du Metro Express, le processus d’appel d’offres a été annulé en septembre 2023 par le comité interministériel du gouvernement indien. Le projet est donc actuellement en suspens, en ligne avec les recommandations de l’Exim Bank of India.

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