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Adolescence, période cruciale: si jeunesse savait…

De nombreux jeunes de nos jours se sentent désorientés, esseulés et incompris. Pourquoi et quelles sont les solutions ? Ces questions étaient au centre de l’émission Talk of the Town mercredi, animée par Priscilla Sadien. Voila les points clés qui ont été abordés.

Qu’est-ce que l’adolescence ?

L’adolescence est une période de transition entre l’enfance et l’âge d’adulte. C’est là que des transformations s’opèrent sur plusieurs plans. La personne assiste à des changements dans son corps, dans sa capacité de raisonnement, dans sa maturité affective et émotionnelle et même dans sa position au sein de la société. L’adolescence est une phase normale, tout comme le phénomène qui a été surnommé « crise d’adolescence ». L’ado ressent un besoin d’indépendance et de liberté. « Il s’agit d’une phase qui passe parfois par la révolte. Cela est normal. Je dirais même que ceux qui sont passés par la crise d’adolescence ont normalement un comportement plus sain. Cette phase de changement commence par la puberté. Mais, il est difficile de déterminer quand elle prendra fin. Est-ce lorsque le jeune adulte se joint au monde du travail ? Est-ce lorsqu’il/elle se marie ? Mais il ne faut pas oublier qu’il existe des personnes qui ne sortent jamais de l’adolescence », explique la psychologue Pascale Bodet.

Le point de vue des ados

  • Ils sentent qu’ils ne sont pas assez écoutés, particulièrement par leurs parents.
  • Ils se sentent incompris,  non seulement par leurs parents, mais aussi par la société.
  • Ils se sentent jugés et condamnés, voire rejetés par leur entourage et la société.

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Le point sur la sexualité

  • Les parents parlent très peu de sexualité avec leurs enfants.
  • Le premier réel contact avec la sexualité se fait à travers le porno sur Internet.
  • À cause de l’influence des pairs et d’Internet, les jeunes ont une vision erronée de la sexualité. « Ils pensent à tort que la sexualité n’est liée qu’à l’acte, qui est surtout mécanique. Or, l’acte sexuel implique aussi les émotions et les sentiments », souligne Roselyne Cassette, membre du mouvement Action Familiale et éducatrice auprès des jeunes.
  • Pour leurs rapports sexuels, les jeunes s’inspirent de la  pornographie. « Quand l’ado visionne ces vidéos, il a envie de faire pareil et être aussi performant. Il faut lui faire comprendre que ce n’est pas la réalité. Nombre de jeunes deviennent accros à la pornographie. Cela est dangereux », constate l’éducatrice.

Détresse des parents

  • Les parents sont souvent désemparés face au comportement de leurs ados. « Nous avons tendance à rejeter toute la responsabilité concernant le comportement des enfants sur le dos des parents. Ce n’est pas juste. Les parents aussi sont déroutés par rapport à la situation », estime Roseline Cassette.
  • Les parents ne parlent pas assez sexualité avec leurs enfants. « Il ne faut pas pour autant les pointer du doigt. Ils ne doivent pas non plus culpabiliser. On peut aisément comprendre que certains parents ont du mal à aborder le sujet de la sexualité avec leurs enfants », insiste Jonathan Ravat, porte-parole du Conseil des religions.

Parole de maman

Michaella est maman d’un ado. Ci-dessous son message aux parents. « Un parent doit savoir comment s’y prendre pour parler sexualité avec son enfant. Il faut communiquer avec son enfant, essayer de le comprendre et le ramener vers l’amour. Il faut évidemment s’armer d’amour et de patience, car lui crier dessus ne sert à rien. Au contraire, l’adolescent risque de devenir plus rebelle », dit-elle.

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Des pistes[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"12418","attributes":{"class":"media-image alignright wp-image-20341","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"412","alt":"Adolescence"}}]]

  • Faire prendre conscience aux ados qu’ils sont en phase de puberté et qu’ils ne sont pas encore adultes.
  • Formation des jeunes, des parents et tous les adultes qui sont dans l’entourage des jeunes. Parmi, les enseignants.
  • Être davantage à l’écoute de nos jeunes.
  • Le parent doit être très proche de son enfant et garder constamment une ligne de communication avec lui.
  • Établir une relation de confiance avec l’adolescent.
  • L’ado ne doit pas penser qu’on est train de le juger, même lorsqu’il fait des bêtises. Il faut lui donner l’opportunité de se ressaisir en lui faisant comprendre qu’il est en mesure de faire quelque chose de bien.
  • Le parent doit apprendre à faire confiance à son enfant ado.
  • Ne jamais réprimer l’ado qui pose une question sur la sexualité. Il ne faut pas non plus diaboliser la sexualité. « Au contraire, il importe de leur faire comprendre que c’est quelque chose de très beau et de vraiment sain entre deux personnes qui se respectent », souligne Roselyne Cassette.
  • Encourager l’éducation à la sexualité à la place de l’éducation sexuelle. Cela permettra au jeune de comprendre sa sexualité par rapport à son corps, ses sentiments et son esprit.
  • Prendre conscience du contexte actuel dans lequel vivent les adolescents et, surtout, pas les comparer aux ados de la précédente génération. « Nous vivons dans un village global. Par conséquent, les jeunes ont à faire face à de nouveaux défis », souligne Jonathan Ravat
  • Changer de langage afin de mieux encadrer nos jeunes et se rapprocher d’eux.
  • Outre les parents, d’autres partenaires doivent aussi aider à encadrer nos jeunes.
  • Les religieux ont un rôle important à jouer pour encadrer les jeunes. « Mais cela ne concerne pas seulement les chefs religieux. Les croyants incarnent eux aussi la religion dans une certaine mesure, à travers leur foi. Mais il faut aussi permettre aux organisations laïques et séculières aussi d’apporter leur contribution », précise Jonathan Ravat.
  • Un jeune  éprouve des émotions et des pulsions. Il faut lui donner l’occasion de les exprimer et non les réprimer. Un parent doit assumer que son enfant, son bébé qu’il adore, est en train de grandir. Ce qui fait que des pulsions, des émotions et une dose d’érotisme bouillonnent en lui.
  • Créer le cadre approprié pour pousser l’adolescent à se dire, à s’exprimer.
  • Oser parler des sujets tabous.
  • Créer des espaces de rencontre entre jeunes et adultes.
  • Faire comprendre aux ados qu’être jeune ne se résume pas à s’amuser. C’est aussi être au service des autres.
  • Il ne faut pas oublier que les parents ont eux aussi besoin de soutien et d’encadrement.
 
   

L’impact de l’évolution de la société sur le comportement des ados[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"12417","attributes":{"class":"media-image alignright wp-image-20340","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"687","alt":"Adolescence"}}]]

  • Toutes les sociétés évoluent. De ce fait, chaque génération doit trouver des solutions pour s’adapter aux nouveautés.
  • Dans le temps, la relation parent/enfant était caractérisée par l’autorité (du parent) et la soumission (de l’enfant). Ce genre de rapport est aujourd’hui dépassé, surtout avec la jeune génération.
  • Les jeunes ont de plus en plus accès à l’internet et aux réseaux sociaux. Cela influe sur leur mode de vie, qui a grandement évolué au cours des années.
  • Certains sujets qui étaient auparavant tabous chez nos jeunes ne le sont plus. Par exemple, ils parlent ouvertement de sexe.
  • Aujourd’hui, grâce à Internet, ils peuvent se documenter sur tous les sujets. Nul besoin des parents et des professeurs. Le problème, c’est qu’ils peuvent avoir une définition erronée ou déformée des choses.
  • La pression des pairs est toujours aussi forte. Les ados peuvent réaliser que certaines choses sont mal, mais ils vont tout de même les faire afin de ne pas être exclus du groupe.
  • Les jeunes sont en manque de repères. Ils peinent à s’identifier aux autres. « Il y a beaucoup de contradictions dans la jeunesse d’aujourd’hui. Ils vivent davantage dans le confort matériel. D’une certaine façon, ils deviennent adultes plus rapidement sur le plan financier. Toutefois, ils ne sont pas acceptés comme des adultes au sein de la société. D’où une certaine révolte. Cela était prévisible. Il aurait fallu se pencher sur les difficultés de nos adolescents depuis belle lurette », souligne le sociologue Surendr Nowbuth.
 
   

Michael Atchia: «L’éducation sexuelle ne suffit pas»

Il faut non seulement encadrer les jeunes sur le plan de l’éducation sexuelle, mais aussi sur celui de la moralité, du respect de l’autre et de la patience, mère de toutes les vertus. Tel est l’avis de Michael Atchia, pédagogue. « L’éducation sexuelle ne suffit pas. Elle est même contre-productive. Il faut l’intégrer dans un système d’éducation générale, la Family Life Education. Il importe d’aborder la sexualité à travers les aspects physique, émotionnel et moral », insiste-t-il.

L’abbé Pierre-Hervé Grosjean: «Aimer, c’est choisir»

Les jeunes doivent savoir faire la différence entre être amoureux et aimer. C’est ce que pense le père Pierre-Hervé Grosjean. « Être amoureux, c’est ressentir sincèrement et avoir de l’attirance pour quelqu’un. Aimer, c’est différent. Aimer ce n’est pas ressentir ni désirer. Aimer, c’est choisir », dit-il.
 

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