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Accidents de la route graves : 94,7% des victimes deviennent invalides

Avec une moyenne de 163,8 décès ces derniers cinq ans, les accidents de la route figurent parmi les 15 principales causes de décès à Maurice. Outre ces morts, il y a aussi des blessés de la route qui vont peut-être porter les stigmates de leur accident à vie. Mais ce ne sont malheureusement pas les seules victimes. Il y a aussi leurs proches, en raison de leur départ prématuré ou de leur invalidité. 

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Selon les chiffres du Health Statistics Report 2018, il y a eu 163 morts sur nos routes en 2018. Si le nombre de tués à l’issue d’un accident de la route indique une tendance à la baisse, par contre, le nombre d’admissions dans les hôpitaux est en hausse. De 1 861 en 2014, le nombre est passé à 1 893. Cela après avoir connu une baisse significative en 2016 et 2017.

 Accidents de la route

Dans son rapport pour le premier trimestre de 2019, Statistics Mauritius indique, pour sa part, que les motocyclistes ont quatre fois plus de risques d’être tués sur la route que les autres usagers. Ils représentent, avec leur passager, 34,78 % des tués. Ils sont suivis de près par les piétons. Les conducteurs de voiture et leurs passagers arrivent conjointement à la troisième place avec 13,04 %. Les motocyclistes sont les plus vulnérables aux blessures également, avec 40,3 %, suivis des passagers de voitures (24,6 %), des piétons (17 %), des chauffeurs (13,5 %) et des cyclistes (4,6 %). Outre cela, les tranches d’âges les plus concernées par les accidents sont les 15 à 29 ans, avec 62 personnes tuées en 2018, suivies des 45 à 49 (35 morts), des 60 à 74 ans (26 tués), des 30 à 44 ans (23 morts) et des plus de 75 ans (12 tués). C’est ce qui ressort du Health Statistics Report 2018.

Accidents de la route

Ainsi, les principales victimes des accidents de la route sont issues de la population active, des jeunes et des pères ou mères de famille. Mais ce sont en grande majorité des hommes qui sont les plus touchés, que ce soit en tant que blessés de la route ou tués à la suite d’un accident. Ce qui a un impact considérable sur leur famille. C’est elle, en effet, qui en pâtit le plus, si les victimes des accidents routiers ne plus là ou si elles ne peuvent plus subvenir financièrement aux besoins familiaux.

Une étude a été menée en 2017 à ce propos par la Mauritius Institute of Health, sous le Mauritius Research Council’s Unsolicited Research and Innovation Grant Scheme, concernant la santé et l’impact socio-économique des accidents mortels de la route et les victimes admises dans les hôpitaux publics. Il ressort ainsi que la plupart des victimes étaient âgées de 21 à 60 ans avec des blessures à la tête et des fractures. 94,7 % se sont retrouvées dans un état d’invalidité, 43,2 % n’ont pu reprendre leurs activités antécédentes et 73,5 % ont dû quitter leur travail ou abandonner leurs études. Les difficultés économiques et l’impact social ont aussi été révélés dans cette enquête. Ainsi, la famille ou l’entourage porte les séquelles d’un accident.

Accidents de la route

Le rapport fait aussi mention d’une approche holistique dans la prévention des accidents de la route de la part de divers ministères et organisations non-gouvernementales. Il recommande aussi des campagnes de sécurité routière de masse, l’amélioration des infrastructures routières, davantage de patrouilles policières, ainsi que l’amélioration du présent système de santé, afin de mieux répondre aux cas d’accidents de la route. 

Selon l’expert en sécurité routière et auteur du Guide complet du conducteur, Barlen Munusami, l’insécurité routière est la cause principale de morbidité. Se référant à l’Organisation mondiale de la santé, il ajoute que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations unies s’était fixé comme objectif pour la sécurité routière de diminuer de moitié le nombre de morts et de blessés liés aux accidents de la route d’ici 2020. Mais pour cela, Maurice a un gros défi à relever : changer la mentalité des usagers de la route. « Les accidents sont souvent causés par l’indiscipline, l’insouciance, l’indifférence et l’irresponsabilité de certains », dit-il. 

Pour lui, les campagnes de sensibilisation doivent cibler les jeunes en priorité, car ce sont les principales victimes des accidents de la route. « C’est inquiétant qu’ils meurent non pas des suites d’une maladie, mais à la suite d’un accident, alors qu’ils étaient en bonne santé », ajoute-t-il. Barlen Munusami plaide pour un wake-up call afin de faire comprendre aux jeunes, mais aussi à tous les usagers de la route, qu’ils doivent faire preuve de plus de prudence et de responsabilité quand ils prennent la route. 

Les résultats de l’enquête sur le Health and Socio-economic impact of road traffic injuries in the island of Mauritius sera présenté, ce lundi 16 décembre, au siège du Mauritius Research Council. 


Handicapé après un accident : Un adolescent de 17 ans ne peut plus aller à l’école 

Aniketh Santuck

Ce dimanche, les proches de Rohit Gobin organiseront une marche pacifique pour réclamer justice. Ce pompiste de 58 ans a été percuté par une fourgonnette de la police à Wooton, le 26 novembre dernier, alors qu’il travaillait sur une station-service. Contrairement à lui, peu de gens ont eu la chance de survivre à un accident, mais vivent avec les séquelles. 

À Roches-Noires, Lajwantee Santuck pleure son fils vivant, mais brisé à jamais. Aniketh Santuck a 17 ans. Il ne va plus à l’école et tombe dans la déprime. à tel point qu’il refuse de se faire prendre en photo et s’isole, selon sa mère. Celle-ci ne sait plus où aller chercher de l’aide. « Mo desespere a enn pwin ki mo kapav al dimann sa dimoun ki ti tap avek li la vinn dimann li exkiz. Kapav sa pou rann mwa mo garson. »

Elle a déjà approché le Défi Media Group, car son fils tardait à guérir. Mais le temps passe et son fils s’enfonce de plus en plus et, ajouté à cela, Lajwantee souligne qu’on tarde à rendre justice à son fils. 

La vie du jeune homme bascule le 15 septembre 2018. Aniketh Santuck est le benjamin d’une fratrie de quatre enfants. L’espoir de ses parents reposait sur ses épaules car le jeune, alors âgé de 16 ans, étudie en Grade 10 au collège Universal, de Rivière-du-Rempart. Cet habitant de Roches-Noires, passionné de sport mécanique, avait accompagné ses deux autres amis à Dubreuil, où se déroulait une des étapes de nuit du rallye du Motor Racing Club (MRC). L’adolescent se trouvait dans un champ de cannes à hauteur de Pavé-Citron, lorsque le drame s’est produit. Une voiture en compétition a dérapé et l’a percuté, lui et deux autres de ses amis. Lorsqu’il reprend connaissance, il a les pieds et les mains bandés. Lajwantee Santuck raconte qu’en entendant le diagnostic du médecin, elle a su que la vie de son fils n’allait plus être la même. Il avait les deux jambes cassées, des blessures au bras et à la tête, et un genou en morceaux. 

Un an après, le jeune homme ne peut plus reprendre ses études, il marche à l’aide d’un déambulateur. Sa dernière opération au genou remonte au 23 septembre dernier. Il ne veut voir personne et pas question pour nous de le prendre en photo. Il ne veut pas que les gens le voient. Sa mère, désespérée, frappe à toutes les portes. Elle travaille comme lavandière dans un hôtel et le père est sans emploi. Elle attend que la police boucle l’enquête pour avoir réparation devant la justice. « Mo anvi fer soign li dan ene klinik pou li kapav re al lekol e viv enn lavi normal », souligne Lajwantee Santuck. Pourtant, des policiers l’ont aidé et indiqué les avenues à emprunter pour chercher réparation. Toutefois, l’enquête policière attend d’être bouclée. Il manque le rapport médical, car le traitement du jeune homme n’est pas complété. 


Sur le chemin de son travail : Vijay Ghunowa mortellement renversé par un van à Laventure 

La route a fait une nouvelle victime samedi. Vijay Prakash Ghunowa, 50 ans, habitant Laventure, se rendait à moto sur son lieu de travail quand il a été percuté par un van. Il est mort sur le coup.

Depuis quelques années, la victime, père de deux enfants, travaillait comme chauffeur d’autobus. « Il avait un camion jadis, mais il a fini par le vendre et a travaillé comme conducteur d’autobus », explique un proche. Il exerçait dans un compagnie d’autobus individuelle. Le matin, il sortait tôt de la maison pour se rendre sur son lieu de travail. Samedi, comme à l’accoutumée vers 6 heures, il a enfourché sa moto. Nul ne pouvait alors se douter que le malheur allait frapper. 

Le motocycliste était sur la route principale de Laventure, lorsque l’accident est survenu. Un van, dont le chauffeur allait livrer du pain dans la localité, l’a percuté. Sous la violence de l’impact, la victime a été brutalement projetée au sol. La police de Lallmatie et une ambulance se sont rendues sur place, mais il était déjà trop tard. La victime est morte sur le coup. 

Son corps a été emmené à la morgue de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. L’autopsie pratiquée pendant la journée de samedi a attribué le décès à des blessures multiples. Le chauffeur du véhicule s’est soumis à un alcootest, qui s’est avéré négatif. Il comparaîtra ce lundi en cour de Flacq sous une charge provisoire d’homicide involontaire.

Chez les proches de la victime, à Laventure, le temps s’est arrêté. Le motocycliste est décrit comme une personne populaire. « C’est triste qu’il soit parti de la sorte. C’était un homme apprécié de tous », lâche une cousine. « Il laisse une fille et un fils. Sa fille aînée étudie à l’université, alors que son fils est encore au collège », se désole notre interlocutrice. Les funérailles de Vijay Prakash Ghunowa ont eu lieu samedi après-midi. 


Sortie de route mortelle pour un motocycliste

Sortie de route mortelle pour un motocycliste

Encore un mort sur nos routes. Un accident de la route est survenu sur l’autoroute à Trianon, samedi après-midi. Un jeune, qui était à motocyclette, a dérapé et terminé sa course dans un caniveau. Il était au volant d’une grosse cylindrée. Il était inconscient lorsque l’ambulance l’a conduit à l’hopital. Son décès a été confirmé. La police de Rose-Hill a initié une enquête afin de faire la lumière sur ce drame. 

 

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