Dans son discours du Budget, le ministre des Finances a annoncé une nouvelle structure pour l’utilisation des fonds de Corporate Social Responsibility.
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Des voix s’élèvent pour dire que la nouvelle structure et son fonctionnement vont entraîner la disparition de certaines organisations non gouvernementales. Le président de T1 Diams fait le point.
Des ONG comme T1 Diams apportent un soutien considérable aux diabétiques de type 1, un service qui vient en complémentarité avec le service de Santé. Ce serait un désastre pour tous les jeunes bénéficiaires de cette organisation si demain elle était contrainte à disparaître.
Perte d’emplois
La disparition de certaines ONG entraînerait la perte d’emplois puisque beaucoup d’entre elles se sont professionnalisées. Elles disposent d’un personnel qui touche un salaire pour assurer un niveau de soutien professionnel à tous les bénéficiaires. « Ce sont comme des petites entreprises qui sont appelées à disparaître, mettant au chômage des jeunes professionnels », souligne Abdullah Dustageer.
Assistance sociale et psychologique
Dans le système français, les ONG reçoivent une subvention directe de l’État. « À Maurice, comme nous l’avons souligné, il y a beaucoup d’ONG qui apportent une complémentarité au service de santé publique. Elles sont conscientes de l’incapacité du gouvernement à ne pouvoir tout faire. Ne l’oublions pas : certaines maladies mettent les gens dans des conditions sociale et psychologique sévères. C’est là que les ONG interviennent pour leur venir en aide. Ce genre d’ONG est bien défini dans le cadre légal français, où elle est connue sous l’appellation Association d’utilité publique. Ce serait bien qu’à Maurice l’État reconnaisse l’utilité publique de certaines ONG. Il faut assurer leur soutien », déclare notre intervenant.
Social responsibility : pas uniquement le rôle des entreprises
« Peut-être que le gouvernement devrait introduire un règlement, permettant à une personne faisant une donation à une ONG crédible de bénéficier d’un ‘incentive’ », avance Abdullah Dustageer. « En Europe, au Canada ou aux États-Unis, les ONG reçoivent beaucoup de dons de la part des donateurs privés. Là-bas, il y a cette culture de soutenir une cause. Les donations faites sont importantes. Ils puisent dans leur fortune privée. Et ces gens-là disposent d’un cadre légal qui les encourage à agir ainsi. Ils ont le sens de la solidarité nationale. Et si nous encouragieons une telle culture à Maurice ? La ‘social responsibility’ ne devrait non seulement concerner que les entreprises, mais aussi les individus. »
Budget important
« T1 Diams a un budget de Rs 5-Rs 6 millions par an qui n’est pas toujours facile à assurer. En fait, au fur et à mesure des changements, le volume de notre fonds n’a cessé de baisser. La réduction des fonds a été assez substantielle par rapport à ce que nous obtenions, il y a trois ou quatre ans. En ce moment, nous nous retrouvons dans une situation très difficile pour assurer le même niveau de financement à nos bénéficiaires », regrette Abdullah Dustageer.
Obligées de passer par la CSR
Les entreprises sont-elles obligées de passer par la CSR pour venir en aide aux ONG ? « À T1 Diams, nous essayons de ne pas dépendre totalement de l’argent provenant de la CSR. Nous organisons des collectes de fonds séparées. Nous avons aussi des donateurs privés qui nous font des contributions directement. Mais le nombre est quand même assez limité. Il convient de souligner que ces donations ne sont pas déductibles de la taxe. Nous avons fait une proposition au gouvernement en ce sens, mais elle n’a pas été retenue », révèle le président de T1 Diams.
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