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Abandonné par sa famille : John est recueilli par son enseignante 

L’adolescent a retrouvé la joie de vivre au sein de sa nouvelle famille.

C’est une belle histoire d’amitié qui est née entre un élève et son enseignante. Face à la détresse du jeune homme qui se retrouve seul après avoir été abandonné par sa famille, l’enseignante décidera finalement de le prendre sous son aile. Depuis, il est heureux au sein de sa nouvelle famille. 

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Il ne reste que quelques mois à John (prénom modifié) avant d’atteindre sa majorité. Si pour certains jeunes de son âge, c’est un moment très attendu, lui dit craindre de devoir se débrouiller seul. Ce sentiment de solitude, c’est ce que cet ado a toujours ressenti depuis sa plus tendre enfance. 

John n’a que cinq ans quand il est abandonné par sa maman. « Je n’ai jamais connu mon papa. À chaque fois que je voulais lui en parler, elle me disait toujours de ne pas évoquer le sujet », dit-il. Et d’ajouter avec une pointe de tristesse : « C’est dur. Comme elle ne pouvait s’occuper de moi, cela m’aurait fait plaisir de savoir si mon père aurait, lui, souhaité garder contact avec moi. Ainsi, de temps en temps, j’aurais eu de ses nouvelles. J’aurais aimé qu’il m’appelle parfois, juste pour me demander si j’allais bien  ». 

Pour John, le fait de ne pas connaître son père, c’est aussi l’impossibilité de pouvoir se faire une identité. « Parfwa mo pa tro kone ki sanla mo ete. Tou dimoun dir mo pa resanble mo mama ek ki sirman mo resanble mo papa. Me mo pa oze dir zot ki mo pa kone mem kouma mo papa été », dit l’ado. Après avoir vécu dans un centre d’accueil pendant des mois, John et sa sœur obtiennent l’autorisation de retourner chez leur mère. Cependant, tout ne se passe comme prévu. « Après quelque temps, ma mère nous a expliqué qu’elle ne pouvait plus s’occuper de nous et je me suis retrouvé seul avec ma sœur. Elle aussi est très jeune. » Comme cette dernière devait travailler, John se retrouvait souvent livré à lui-même. « Lerla mo ti p fer bann betiz. Mo pa ti ena personn ki ti la pou mwa. Mo ti pe fer koler », reconnaît-il.  

Une famille, son vœu le plus cher

John devient alors un enfant incontrôlable. Il s’absente régulièrement de l’école. Quand il y va, il est turbulent, souvent très violent envers les élèves et même les enseignants et est souvent renvoyé. « Kan mo tousel lakaz, mo pena nanie. Mo pena manze. Mo sorti mo al rod kamarad ou mo al demann dimounn. Kan dimounn maltret mwa lerla, mo zour zot ek ena enn ta pa ti kontan mwa dan landrwa », poursuit-il. 

Alors que John pense que son destin est voué à l’échec, une conversation avec une enseignante lui apportera un peu de réconfort. « Miss Pam sak fwa vinn koz ek mwa kan mo fer move. Konpare ek lezot dimounm li pa zour mwa, li pa dir mwa ki mo enn voryen ou enn inkapab. Li asize li koz ek mwa ek enn zour linn mem dir mwa ki li kontan mwa », dit l’adolescent. John est choqué par ces mots. « Mo pa rappel kan dernier fwa enn dimoun inn dir mwa ki li kontan mwa. Mo pa ti kone kouma mo bizin reazir par rapor a sa me sa inn tous mwa », dit-il. John se laisse aller. Il pleure. Il explique alors la situation difficile dans laquelle il vit. L’enseignante lui demande alors de ne pas s’absenter de l’école et de la rencontrer au moins 15 minutes par jour afin de discuter. 

Ce rendez-vous quotidien, John ne le rate pas. Il dira même que cela lui a fait beaucoup de bien. Cette écoute l’aidera à mieux exprimer ses sentiments. Il expliquera aussi qu’il a envie de vivre dans une famille, que c’est son vœu le plus cher. « Monn dir miss ki mo ti pe fer move pou mo mama pran mwa inpe kont. » John explique aussi que sa sœur, qui est sympa avec lui, passe beaucoup de temps au travail. Il ajoute qu’il n’en peut plus de ne pas avoir une personne à qui parler un peu le soir et pendant le week-end. 

Pam, qui compte plus d’une trentaine d’années dans l’enseignement, avance que les propos de John, depuis leur première conversation l’ont beaucoup touchée. Après quelques jours, elle explique qu’elle voulait déjà lui demander de venir chez elle. « Cependant, c’était une décision importante. On ne peut prendre un enfant sous son toit pour ensuite lui demander de partir. Quand on accueille un enfant, c’est aussi une responsabilité envers lui. En sus, j’ai aussi des enfants et il me fallait leur parler de cette décision », explique-t-elle. Ses enfants ont favorablement accueilli la nouvelle et l’ont encouragée à aller de l’avant au plus grand bonheur de John.

Méconnaissable

Cela fait maintenant trois mois que John fait partie de la grande famille de Pam. Le jeune homme est aux anges et il s’entend très bien avec les autres membres de la famille. D’ailleurs, selon tous ceux qui le côtoient, son comportement a totalement changé. Un autre enseignant affirme qu’il est méconnaissable. « C’est une personne complètement différente. Cet enfant avait juste besoin d’une famille, d’amour et d’attention. Aujourd’hui, il est un élève modèle à l’école et cela lui fait même plaisir de savoir qu’il sera réprimandé par sa nouvelle maman s’il se comporte mal ».

John explique qu’il est en contact avec sa famille biologique, mais qu’il ne veut pas retourner chez elle. D’ailleurs, c’est ce qu’il a dit aux autorités, responsables de la protection de l’enfance. « J’aime ma maman d’accueil et je me sens bien chez elle. Zame mo pann viv koumsa », dit-il timidement. 

Effectivement, alors que ses 18 ans approchent, il est inquiet de devoir peut-être s’en aller pour se débrouiller seul. Il est cependant vite rassuré par sa nouvelle maman. « Certes, tu t’en iras un jour, mais seulement quand tu pourras voler de tes propres ailes… » lui a-t-elle dit. John répond alors avec un sourire et des yeux qui remplis de larmes. Oui, sourire, c’est ce qu’il fera tous les jours désormais. Il sourira à la vie…  

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