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Voyages littéraires… au-delà des pages

Le 2 mars dernier était célébrée la Journée mondiale du livre. À cette occasion, Le Dimanche/L’Hebdo donne la parole à trois passionnés qui partagent avec nous leur expérience de la lecture. 

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Saazia B. Rahimbaccus : « Lire est comme visionner un film dans sa tête »

Dès son plus jeune âge, Saazia B. Raimbaccus, âgée de 34 ans, a plongé dans l’univers des livres. « Je ne me souviens même pas de quand exactement. À cette époque, je dévorais deux à trois livres par jour, ce qui n’est pas envisageable aujourd’hui où le temps est précieux, surtout avec deux enfants », confie cette gestionnaire d’événements et pâtissière. 

Pour elle, la lecture a toujours été synonyme d’évasion. « Lorsque vous lisez un roman, vous érigez un univers inédit de personnages, de lieux et d’événements dans votre esprit. C’est comme visionner un film dans sa tête », explique-t-elle.

Durant son adolescence, Saazia B. Rahimbaccus était passionnée par les livres de Nancy Drew. « Je pense avoir exploré toutes ses aventures. » Elle s’est ensuite orientée vers la littérature fantasy et mythologique. « Actuellement, je suis captivée par les œuvres de Sarah J. Maas. Elles narrent les péripéties d’une jeune fille dans des contrées enchantées, tissées d’histoires d’amour légendaires… »

Y a-t-il un livre qui l’a particulièrement marquée ? « C’est ‘As Long As The Lemon Tree Grows’, un roman contemporain de Zoulfa Katouh. Le livre est basé sur des éléments spéculatifs et historiques se déroulant pendant la révolution syrienne, brûlant avec les feux de l’espoir, de l’amour et des possibilités. Une histoire de guerre, de perte, de famille et d’amour, la quête de grâce dans la folie et l’espoir dans la tragédie. À lire absolument. »


Ronnie Antoine : « Il est essentiel de jouer sur l’imagination des enfants »

« J’ai commencé à lire très tôt », révèle Ronny Antoine, 36 ans, chargé de mission chez PILS. Il attribue à sa mère son amour pour la lecture : « C’était une tradition lorsque j’étais enfant. Chaque samedi, nous nous rendions à Rose-Hill pour visiter la bibliothèque, où ma mère choisissait ses livres. Les enfants imitent ce que font les parents. À force de parcourir les rayons de la bibliothèque, de toucher les livres, j’ai développé un amour pour la lecture. » 

Il dit avoir commencé avec des petits livres illustrés pour enfants avant même d’intégrer l’école primaire. Et depuis, il n’a plus jamais arrêté de lire. « On peut dire qu’il y a eu plusieurs phases dans ma vie de lecteur, des histoires Disney aux frères Grimm, aux œuvres d’Enid Blyton que j’ai dévorées à l’âge de 9-10 ans, à la lecture plus ‘sérieuse’ quand je suis entré au collège. J’ai découvert la grande littérature, les grands auteurs, avec un amour particulier pour la science-fiction et la fantasy », poursuit Ronny Antoine.

Quels sont les livres qui l’ont marqué ? « Dans mon adolescence et ma vie de jeune adulte, ce sont des livres comme ‘L’Histoire du Juif Errant’ de Jean d’Ormesson, ‘La Recherche du temps perdu’ de Marcel Proust, qui ont été une révélation. J’ai découvert encore d’autres écrivains et poètes. »

S’il dit lire de tout, il insiste néanmoins sur la qualité des écrits. « Je n’adhère pas à la fausse nouveauté qui dicte de ne lire que des livres sérieux avec un cachet intellectuel. Du moment que le texte et l’auteur sont bons, je le lirai. » 

À force de lire et de vouloir imiter les auteurs qu’il admire, Ronny Antoine finit par commencer à écrire. « À un moment donné, j’étais très axé sur la fantasy, avec mes premiers écrits à l’âge de 14 ans, imitant les livres de jeux avec des aventures de héros magiciens. » 

Au fil du temps, il découvre la littérature sous toutes ses formes : poésie, auteurs avec qui il s’identifie. « Cela a commencé en voulant imiter les auteurs que j’aime. L’imitation a précédé la découverte de ma voix distinctive, en tant que poète et écrivain aujourd’hui, parce que j’ai été et je suis un lecteur. Cela va de pair. J’ai un recueil de poésie qui a été publié, ‘Poèmes pour panser le monde’. J’ai des projets littéraires autres que la poésie. Espérons qu’un jour ils seront publiés. »

Le trentenaire regrette que de nos jours, « la lecture se perd ». Néanmoins, « à mon époque aussi, tout le monde ne lisait pas. Il y avait un petit groupe de lecteurs, vraiment un petit groupe ». 

Il constate que l’évolution technologique a offert des distractions qui ont attiré l’attention. « Les jeunes n’ont pas le temps de découvrir que la lecture est une expérience extraordinaire, vous transportant dans différentes cultures et découvrant des mondes », dit-il.

Des conseils pour encourager la pratique de la lecture ? « L’erreur est de ne pas intégrer la lecture dans son environnement dès un jeune âge et ensuite se forcer à lire et même se sentir coupable par la suite. Si l’enfant n’a pas eu de moments fascinants avec des livres comme des objets, il ne va pas développer cet amour des livres », répond Ronny Antoine.

Il insiste : « Il est essentiel de jouer sur l’imagination des enfants. Si vous n’avez pas la chance de vivre le mystère du livre, il sera difficile de vous forcer à aimer la lecture, surtout lorsqu’il y a 10 000 possibilités pour se divertir. »


Dhanishta Seetamonee : « Mes livres sont des portes » 

À 19 ans, Dhanishta Seetamonee a hérité de sa passion pour la lecture de ses sœurs. « Pour nous, le shopping consiste à passer des heures et des heures au Bookcourt ! » confie l’ancienne élève du collège Lorette de Quatre-Bornes. 

« Mes livres sont des portes. Dès que je franchis le seuil, je me retrouve dans un autre monde. Je rêve, je m’évade, je me réfugie et je suis libre », révèle la jeune femme. Pour elle, la lecture est une échappatoire. 
« La toute première œuvre que j’ai étudiée, c’est ‘Phèdre’ de Jean Racine. Le dramaturge manie si bien les mots pour exprimer la douleur et la mélancolie du personnage éponyme. » Au fil du temps, Dhanishta Seetamonee découvre son amour pour la littérature classique, notamment les pièces de théâtre et aussi la littérature africaine. Pourquoi la littérature africaine ? « Lisez ‘L’enfant Noir’ de Camara Laye, vous comprendrez. »

Son amour et sa passion pour la littérature l’ont menée vers l’écriture. « J’ai eu de la chance, car j’ai rencontré des écrivains mauriciens, notamment Shenaz Patel, Ananda Devi et Aqiil Gopee qui m’ont encouragée. De plus, je pense faire des études de lettres. Je sais que cela me rendra heureuse. » Car, comme le dit si bien Kafka, affirme Dhanishta Seetamonee, « je ne suis que littérature et je ne peux ni ne veux être rien d’autre ».

 

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