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VIP Blinds : la touche esthétique de l’architecture tropicale

C’est un métier qui s’est développé à la faveur des résidences modernes locales, tenant compte à la fois de l’esthétisme et des changements climatiques. Au fil des années, les fabricants de 'blinds’ (stores vénitiens en rafia et en plastique) ont su se perfectionner, à l’instar de Chanda Pentiah, la directrice de la société VIP Blinds, située à Mapou.

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C’est le chômage qui incite Chanda Pentiah, alors âgée de 22 ans en 2007, à se creuser les méninges pour trouver un emploi qui lui permettrait d’être à son compte, mais aussi de participer au budget familial. « Le salaire de mon époux, Vicky, ne suffisait pas pour envisager l’avenir sereinement », explique-t-elle. Un ami de ce dernier, employé dans une entreprise qui fabrique des blinds, lui souffle alors une idée lumineuse :pourquoi ne pas se lancer dans la fabrication des blinds, qui commençait à prendre de l’ampleur avec des types résidences modernes sur le littoral nord ? « Je suis partie surfer l’internet pour m’initier à ce métier. Avec mon époux, on a cherché du côté de l’Afrique du Sud pour s’initier au travail à la main des
blinds », précise-t-elle.

Apres avoir réuni la somme de Rs 10 000, investies dans l’achat de bois, de toile et de rafia, elle commence à fabriquer les premiers volets à son domicile. À l’époque, elle se souvient, le marché pour ce produit n’était pas très compétitif. Les premières commandes proviennent des particuliers qui, grâce à la qualité du travail et du prix abordable de l’entreprise familiale, feront la pub pour la petite société.

Essor du bâtiment résidentiel

Celle-ci fera graduellement son bout de chemin grâce à  l’essor du bâtiment résidentiel sur le littoral, où l’architecture commencera à inclure les grands pans de volets pour les varangues. « Le fait que les cyclones ont commencé à se faire rares à Maurice a aussi favorisé le choix pour ces volets », indique-t-elle. Mais au-delà du littoral, c’est toute l’île qui s’est entichée pour ces volets, qui connaîtront diverses utilisations. « Dans les bureaux ou même dans les résidences, on a commencé à remplacer les rideaux par ces volets, qui sont esthétiques, plus durables et faciles à entretenir. Puis, ils assurent un contrôle optimal de la lumière et offre une certaine intimité, avec une touche classique en harmonie avec la décoration intérieure. »

Après 10 années d’existence, l’entreprise a, aujourd’hui, atteint  sa vitesse de croisière, avec un carnet de grosses commandes et une main-d’œuvre de 22 salariés, composés essentiellement de femmes résidant dans la région. Pour en arriver là, fait ressortir Chanda, il a d’abord fallu emprunter à la banque pour acheter un terrain, afin de construire un immeuble pour abriter les  ateliers et le bureau, puis investir régulièrement dans les équipements de précision afin de monter en gamme. « J’ai moi-même assuré la formation des ouvrières », dit-elle.

Rafia et méranti rouge

Les matériaux sont, eux, disponibles à Maurice, le rafia se récoltant sur les berges des ruisseaux ou achetés aux sucreries alors que le bois meranti rouge est obtenu dans les quincailleries. Quant aux bouteilles en plastique, qui sert aussi à la fabrication des stores, elles sont tout simplement ramassées un peu partout à Maurice. L’année prochaine, la société mettra en opération son unité de recyclage du plastique dans un immeuble actuellement en construction, une unité qui nécessitera l’embauche d’une dizaine de personnes. « Il nous faut trouver des alternatives durables au bois et au rafia, en raison des législations réglementant la préservation de l’environnement», précise Chanda.

La Réunion, la France et les Antilles

Les femmes constituent essentiellement la main-d’œuvre.

Aux commandes locales qui émanent des hôtels, restaurant et autres villas, dont Valriche, La Balise, Azuri, sans oublier Espace-Maison, la société compte également sur des contrats obtenus à La Réunion, en France et aux Antilles, grâce à sa participation aux Salons.

« La clientèle étrangère jette un coup d’œil à nos brochures puis se met en contact avec nous. À notre tour, il faut garantir la qualité de notre produit et respecter les délais de livraison », explique  Chanda. Comment des clients aussi loin que la Martinique et la Guadeloupe en sont-ils venus à passer commande des produits fabriqués au fin fond de l’océan Indien ? « C’est simple, dit-elle. Dans ces départements français, la matière première est chère, de même que le coût de la main-d’œuvre, donc en aval, les blinds frisent le produit de luxe. Ils préfèrent l’importer et ils sont toujours profitables. Je pense que la qualité de nos blinds entre aussi en ligne de compte. »

Pour la jeune femme, il faut absolument se préparer à l’exportation, surtout en direction de l’Afrique.

« L’étroitesse du marché mauricien pourrait mener à la saturation de ce métier à long terme. Pour rester viable, il faut viser l’exportation et pourquoi pas réfléchir à  nouer des partenariats avec des entrepreneurs étrangers. Nous avons réussi à atteindre  l’excellence dans le savoir-faire, il faut maintenir le niveau. Cela se fera à travers les investissements dans les équipements et la formation », fait comprendre Chanda.

 

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