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Violence en milieu scolaire : un mal grandissant qui nécessite une action urgente 

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C’est un fléau silencieux qui fait de nombreuses victimes. La persistance du harcèlement en milieu scolaire interpelle parents et personnel éducatif. Des victimes souffrent sans piper mot. Elles finissent par craquer bien après et racontent leur calvaire. Entretemps, cette réalité tragique affecte profondément les enfants et compromet leur bien-être émotionnel et leur réussite scolaire.

Le harcèlement en milieu scolaire peut prendre de nombreuses formes : violences verbales et physiques, exclusion sociale et cyberintimidation. Les victimes de harcèlement subissent des attaques répétées et se retrouvent souvent isolées, anxieuses et traumatisées. Le harcèlement a des conséquences néfastes sur leur estime de soi, la confiance soi et la performance académique. 

Ce fléau ne se limite pas à un seul niveau scolaire ou à un type d’établissement. Il est présent dans les écoles primaires et secondaires, dans les établissements publics et privés. Les conséquences du harcèlement en milieu scolaire sont profondes et durables. Les victimes peuvent développer des problèmes de santé mentale, tels que l’anxiété et la dépression, qui peuvent persister à l’âge adulte. Le harcèlement crée un climat d’insécurité et d’intimidation, surtout s’agissant des témoins de ces actes qui se sentent impuissants et craignent souvent d’être les prochaines cibles.

Pour sortir de cette spirale infernale, il est important que les victimes brisent le silence. V.L, âgé de 14 ans est étudiant en Grade 8 dans un college d’état. Selon sa mère Jhoshna, V.L. a vécu un véritable cauchemar. Il a été quotidiennement victime de violences perpétrées par trois garçons de sa classe. Cela a duré   pendant des mois jusqu’au jour où il a craqué et a tout raconté à ses parents. 

« Ils le frappe, lui volent sa nourriture et son argent. Une fois, ils lui ont même dit qu’ils ne lui rendraient pas son téléphone portable s’il ne leur donnait pas son pain. Malgré trois mois passés à subir ces sévices, Veer n’a osé en parler à personne de peur des représailles », s’indigne la mère. 
Elle raconte qu’à un moment V.L. n’a plus voulu prendre son argent de poche. Elle lui a donc préparé deux pains. « Un jour quand je lui parlais et lui demandais s’il avait mangé, il m’a dit qu’il avait faim. C’était incompréhensible car le matin, je lui avais donné ses pains. C’est là qu’il a craqué et a tout déballé. Les présumés harceleurs avaient pris sa nourriture en le menaçant. Ils lui ont proposé des miettes qui restaient », raconte la trentenaire. 

Accompagnée de son époux, elle s’est rendue à l’école pour s’enquérir de la situation auprès des responsables de l’établissement.  « On a pu parler à l’assistante rectrice qui nous a dit qu’elle allait convoquer les parents des présumés harceleurs. On a appelé plusieurs fois à l’école pour un suivi. On a su que les parents de deux élèves étaient venus à l’école », dit notre interlocutrice. 

Cela fait maintenant une semaine que V.L. ne s’est pas rendu à l’école. « Il est trop effrayé pour y retourner. Les violences qu’il subissait l’ont traumatisé et l’ont transformé en un enfant silencieux et introverti. J’ai envisagé de me rendre à la police, mais je crains que cette démarche n’aggrave encore plus le traumatisme de mon fils. Je pense aussi à l’avenir de trois enfants harceleurs. Toutefois, il faut que l’école les sanctionne », espère la mère qui envisage de demander le transférer de son fils dans une autre école. Cependant, elle dit craindre que d’autres enfants ne soient harcelés comme son fils. 

Une autre mère de famille, Gayatri,  se confie sur les deux semaines de cauchemar que son fils de 10 ans, élève en Grade 4, a enduré dans une école à Chemin Grenier. « Il a été victime de violences de la part d’élèves de Grade 6. Lorsque je me suis rendue au poste de police pour signaler l’incident, les policiers ont refusé d’intervenir et m’ont conseillé de contacter le Child Development Unit (CDU) », relate notre interlocutrice. 

En effet, son fils a été pris à partie par un groupe d’élèves plus âgés à l’école. « Ils l’ont frappé violemment sur la tête. Lorsqu’un caretaker est intervenu pour les séparer, les autres élèves ont poussé violemment mon fils », poursuit la maman. 

Cette agression a profondément bouleversé Gayatri et elle se sent désemparée face à cette situation. Son fils, qui devrait être en sécurité à l’école, a été victime d’actes de violence choquants. « J’espère que la CDU prendra des mesures pour protéger mon fils et lui offrira le soutien dont il a besoin. Il est alarmant de constater que de tels actes de violence mettant en danger la sécurité et le bien-être des élèves se produisent dans les écoles. Il est essentiel que les autorités compétentes prennent des mesures appropriées pour enquêter sur cet incident et garantir que tous les élèves puissent bénéficier d’un environnement scolaire sûr et respectueux », espère Gayatri. 

De son côté, Yoshnah M., une habitant du sud de l’île,  raconte que son fils, âgé de six ans et scolarisé en grade 1, a été victime d’agressions physiques de la part d’un de ses camarades de classe, dans une école à Chamouny. Elle déplore qu’aucune action n’a été prise pour protéger son fils. 

« Un jour l’autre enfant a coupé le sac de mon fils. Il a ensuite commencé à le frapper. Mon fils a reçu des coups violents aux parties intimes. J’ai dû l’emmener à l’hôpital. Mais ce n’est pas pour autant que les agressions ont cessé », se plaint Yoshnah M. 

Inquiète pour la sécurité et le bien-être de son enfant, Yoshnah M.  a fait part des incidents à la direction de l’école. Elle a aussi pris contact avec la Child Development Unit (CDU) pour obtenir de l’aide. « A ma grande surprise, l’école prétend ne pas être au courant des agissements de l’enfant intimidateur, bien que mon fils eut  informé son enseignant et la direction de ce qu’il avait vécu », lance la mère. 

Les répercussions psychologiques sur le garçonnet sont également préoccupantes, se traduisant par un refus de manger, de jouer et une profonde réticence à retourner à l’école. Face à l’inaction de l’école, Yoshnah M. a demandé le transfert de son fils mais elle s’est heurtée à un refus. 

« Confrontée à l’immobilisme de la direction de l’école, j’ai demandé le transfert de mon fils vers un autre établissement scolaire. Cependant, ma demande n’a pas abouti. On me dit que je dois donner une fausse adresse si je veux obtenir une autre école. C’est illégal. On aurait très bien pu accorder le transfert de mon fils. J’ai dit qu’il est victime d’harcèlement scolaire. Je pense que c’est une raison suffisante », dit-elle en espérant que justice sera faite à son fils. 

Le ministère de l’Éducation finalise les lignes directrices d’un plan d’action contre le harcèlement scolaire

Le ministère de l’Éducation a récemment finalisé les recommandations relatives à la prévention du bullying et de la violence à l’école.  Selon une source, ces directives ont été élaborées afin de prévenir le harcèlement en milieu scolaire et tout acte de violence dans les écoles primaires et secondaires. Un comité comprenant médecins, psychologues, responsables du ministère et travailleurs sociaux a été créé pour définir des stratégies visant à contrer ces dérives. 

312 cas de 2019 à Juillet 2022

Depuis 2019 à juillet de l’année dernière, le nombre de cas de harcèlement (impliquant des taquineries, de l’intimidation et de la cyberintimidation, entre autres) signalés dans les écoles primaires et le secondaires était comme suit :

  • Primaire – 83 
  • Secondaire – 229 
  • Total – 312 

Quand la socialisation définit le comportement

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Rajen Suntoo

Rajen Suntoo, sociologue, s’intéresse à l’impact de la socialisation sur le comportement des enfants. Selon lui, lorsque les parents négligent d’inculquer des valeurs morales, cela peut conduire à l’émergence de comportements agressifs chez les enfants. Si les parents ne corrigent pas les comportements problématiques, il est probable que l’enfant adopte des attitudes similaires. Lorsque l’enfant grandit dans un environnement violent, il est susceptible de développer des traits de caractère similaires. Une mauvaise socialisation et un mauvais environnement de croissance peuvent entraver le développement sain de l’enfant.

Le sociologue avance qu’il est crucial de reconnaître que « la socialisation et l’environnement de croissance jouent un rôle fondamental dans le développement des enfants ». En mettant l’accent sur des valeurs positives et en offrant un soutien adéquat, il est possible de favoriser un développement sain et équilibré chez les enfants.

Les parents doivent assumer leurs responsabilités et prendre des mesures pour corriger des comportements négatifs.»

Rajen Suntoo précise qu’il est primordial d’enseigner les bonnes valeurs et de mettre les enfants sur la bonne voie lorsque cela est nécessaire. Si un enfant grandit dans un environnement néfaste, il est plus susceptible de développer des comportements problématiques. Par exemple, si un enfant est témoin de violences domestiques entre ses parents, il peut être amené à penser que c’est normal et peut agir de la même manière avec ses camarades.

« Les parents doivent assumer leurs responsabilités et prendre des mesures pour corriger des comportements négatifs. Les grands-parents peuvent également jouer un rôle essentiel en encadrant l’enfant, surtout dans les situations où la famille nucléaire est prédominante par rapport à la famille élargie », préconise le sociologue. 

Suttyhudeo Tengur : «Une conséquence de la réforme de l’éducation»

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Pour Suttyhudeo Tengur, le president de l’ Association for the Protection of the Environment and Consumers.(APEC ) et de la Government Hindu Teachers Union (GHTU), chaque jour, les médias rapportent des cas de violence dans les écoles. « c’est un phénomène qui prend de l’ampleur. Ce problème est particulièrement présent dans les établissements publics du secondaire. Bien que le harcèlement soit présent dans tous les collèges, il est plus fréquent dans les écoles publiques. D’après mes observations, la principale cause de cette situation est l’échec de la réforme scolaire », affirme-t-il l’accent. 

Suttyhudeo Tengur avance qu’avec l’introduction du cursus de neuf ans, tous les élèves participant aux examens du Primary School Achievement Certificate (PSAC) sont promus en 7e année. « Certes, il y a des filières prolongées, mais elles sont présentes dans les mêmes établissements. En raison de la baisse du niveau requis pour réussir, tous les élèves peuvent accéder au secondaire. On entend même dire qu’un élève obtenant 27 ou 30 points dans une matière réussit et est promu. Aussi logntemps que le ministère de l’Éducation n’apporte pas des clarifications sur la question du pass mark, des doutes subsisteront dans l’esprit des parents et des élèves », explique-t-il. le president de l’APEC ) dit qu’il est essentiel que le ministère de l’Éducation demande au MES de publier le pass mark.

Ce problème est particulièrement présent dans les établissements publics du secondaire»

Il indique que de nombreux élèves promus en 7e année éprouvent des difficultés à poursuivre leur parcours au secondaire. « Fréquentant les mêmes établissements que les élèves brillants au PSAC, ils se retrouvent marginalisés. Leur comportement en est affecté, et une grande partie d’entre eux se défoulent en se considérant comme des “gros bras”, ce qui les pousse à harceler les plus jeunes. Des groupes se forment et la violence éclate, avec les plus jeunes comme principales victimes », deplore ce dernier. 

Il estime qu’il est nécessaire de séparer les élèves doués sur le plan académique de ceux qui souhaitent suivre une filière technique, après l’enseignement primaire. Chacun devrait avoir la possibilité de poursuivre ce qui correspond le mieux à ses capacités. « Dans de nombreux cas, les jeunes perdent facilement trois ou quatre années de leur vie. Il serait donc préférable de les orienter vers les filières de leur choix dès la fin de l’enseignement primaire, pour leur bien-être et celui des autres », recommande Suttyhudeo Tengur. 

Rita Venkatasawmy : «L’enfant a des droits mais aussi des responsabilités»

ritaL’Ombudsperson for Children exprime son inquiétude face à cette situation préoccupante. Elle estime que de tels comportements sont inacceptables dans un environnement scolaire. «  Bien que les enfants jouissent de droits, ils ont également des responsabilités, y compris la responsabilité pénale à partir de l’âge de 14 ans. Certains comportements ne peuvent être tolérés »   affirme Rita Venkatasawmy, en insistant sur l’importance des sanctions.

Elle soutient qu’il est impératif de prendre des mesures fermes à l’encontre des agresseurs, car cela a des conséquences graves sur la vie scolaire des victimes, qui, dans de nombreux cas, refusent d’aller à l’école ou rencontrent des difficultés pour achever leurs études. Notre interlocutrice pense qu’il est essentiel de sensibiliser les individus, qu’ils soient victimes ou agresseurs. Ensuite, une deuxième phase doit être entreprise, comprenant des séances de counselling et un encadrement thérapeutique.

Rita Venkatasawmy souligne également la responsabilité des parents ainsi que celle des enseignants. « Les victimes et les harceleurs ont tous besoin d’un encadrement approprié. Toutes les parties concernées doivent être convoquées pour faciliter la médiation », ajoute-t-elle. Elle trouve que c’est essentiel d’enseigner aux enfants qu’on ne résout pas les conflits par la violence.

Pour l’adoption d’une approche rigoureuse 

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Jacques Malié

Jacques Malié, ancien recteur du collège St-Esprit et pédagogue expérimenté, exprime son point de vue sur le comportement de certains enfants en soulignant que ces derniers ne semblent avoir peur de rien. Il pense que la prévention peut contribuer à prévenir des comportements indésirables. Des actions disciplinaires doivent également être prises à l’encontre des  harceleurs. « Nous constatons ces problèmes dans plusieurs établissements. La prévention à elle seule ne suffit pas à décourager ces actes. Certains élèves n’ont pas peur, sachant qu’ils ne subiront que de légères réprimandes », explique-t-il.

Pour Jacques Malié, il est urgent d’envoyer un message fort afin de mettre un terme aux cas de harcèlement et de violence dans les écoles. « Les enfants n’ont peur de rien. Il est nécessaire d’adopter une approche rigoureuse et de les sanctionner. Il n’y a pas d’autre alternative. Dans certains cas, il peut même être nécessaire de les renvoyer. Je regrette d’en arriver là, mais le fait de savoir qu’ils peuvent être exclus incitera les autres à réfléchir attentivement avant d’agir », affirme-t-il.

Jacques Malié regrette d’en arriver à de tels propos, mais il estime qu’il est impératif de ne plus tolérer ceux qui perturbent l’environnement scolaire. Il déplore que les  retenues après les heures de classe et le samedi ne soient plus de mise. 

Emilie Rivet- Duval : «Le harcèlement scolaire est un problème systémique nécessitant une approche basée sur la compassion pas de la punition»

emilieLes écoles ont la vocation de créer un climat sain et inclusif dans lequel les enfants acquièrent des compétences qui favorisent leur bien-être. Néanmoins, le milieu scolaire expose aussi les enfants à l’intimidation, au racisme, à la discrimination, à l’influence des pairs et au stress des performances. Un peu plus d’un élève sur trois entre 13-15 ans est victime de harcèlement. Dans 30 pays, un jeune sur trois dit avoir été victime de harcèlement en ligne, un sur cinq déclarant ne pas être allé à l’école à cause du cyberharcèlement et de la violence (Unicef, 2018, 2021)

La psychologue Emilie Rivet-Duval explique que le harcèlement scolaire est un problème préoccupant qui entraîne une dégradation de la qualité des relations au sein du groupe. Il est essentiel de reconnaître que c’est un phénomène ancré dans un contexte relationnel favorisant de telles situations. Il y a trois composantes clés dans les situations d’harcèlement scolaire :

  1. Un phénomène de groupe 
  2. Une répétition des actes et actions négatives 
  3. La souffrance de la victime cible et sa difficulté à se défendre

Il existe une corrélation très nette entre le taux de harcèlement et les attitudes des adultes. Il y a des classes où il existe une tolérance zéro face à des comportements d’harcèlement, et que tout comportement de cette nature est immédiatement arrêtée- et d’autres classes dans lesquelles on laisse faire- pire il y a  des classes où l’enseignant.e humilie, rabaisse, ou dénigre des élèves.

« Un des principaux défis que représente le harcèlement scolaire réside dans le fait que les sanctions et les punitions peuvent parfois renforcer ce comportement néfaste. » « Il importe de ne pas percevoir les intimidateur.trices.s comme des « brutes, des méchant.e.s », car souvent ils.elles sont conscients de la souffrance de l’élève cible, mais sont dans l’incapacité de se défaire de ces comportements en raison de la pression qu’ils.elles subissent. Il est nécessaire de distinguer ce que l’élève EST de ces actes, et leur permettre de sortir de la pression du groupe et de les re-individualiser » poursuit notre interlocutrice.

Elèves qui souffrent

Face à ce phénomène grandissant, « Action for Integral Human Development » (AIHD) a sollicité les services du Centre de Ressources et D’Etudes Systémiques contre les Intimidations Scolaires (ReSIS) pour une formation à la Méthode de Préoccupation Partagée (MPP). Cette méthode facile à mettre en pratique a été évaluée et a démontré son efficacité dans de nombreux établissements scolaires en France pour faire face aux situations de harcèlement scolaire. (Harcèlement Scolaire: le vaincre, c’est possible. La méthode de la préoccupation partagée. Bellon, JP, Gardette, B. et Quartier, M. 2021. ESF. Sciences Humaines.). Plus d’une centaine d’enseignant.e.s. et des professionnels.le.s de l’écoute/en psychologie ont bénéficié de cette formation, le but étant de pouvoir appliquer cette méthode dans les situations d’harcèlement.

Tolérance zéro

La priorité de cette méthode consiste à mettre l’emphase sur les élèves qui souffrent, avec l’intervention des adultes qui jouent un rôle rassurant et incarne une figure d’autorité ferme et déterminée. Cette approche n’est pas punitive, mais repose sur la compassion et la moralité. Elle induit un climat de vie scolaire ou il existe une tolérance zéro envers les plus petites incivilités.

Elle est non accusatoire, le but étant 1) de protéger l’élève cible des brimades en évitant les risques de représailles et lui démontrer le soutien sans réserve de l’école ET 2) de placer les intimidateurs en situation d’être acteurs de la résolution du problème, de lui donner l’opportunité de se préoccuper de l’élève cible et d’apporter une réparation à celui.celle-ci.  

Compassion, le respect et confiance 

Pour la psychologue, il est essentiel de sensibiliser un maximum de personnes au sein de la communauté scolaire (enseignants, chef.e.s d’établissements, Section Leaders etc) et les autorités (dont le ministère de l’Éducation) à cette méthode.  Du reste, suite à un courrier d’AIHD envoyée à la ministre de l’Education sur cette méthode « La ministre s’est montrée très réceptive et nous avons eu une rencontre pour parler et réfléchir ensemble à l’application de cette méthode pour les écoles ». Tous les chef.es d’établissements scolaires et les conseillers pédagogiques du SeDEC suivront des sessions de sensibilisations animées par Mélanie Vigier de Latour-Berenger, consultante pour AIHD, en juin  et juillet.

« En adoptant une approche basée sur la compassion, le respect et la confiance, il est possible de mettre un terme au harcèlement scolaire et de garantir un environnement d’apprentissage sûr, sécurisant et respectueux pour tous les élèves », conclut-elle.

Comment reconnaître un enfant victime de harcèlement scolaire ?

  • L’enfant refuse de se rendre à l’école ou cherche des prétextes pour ne pas y aller
  • Il se plaint souvent de douleurs et plus particulièrement au ventre et à la tête
  • Il souffre d’insomnie
  • Il fait des cauchemars
  • Il perd l’appétit 
  • Il s’isole et ne joue pas avec les autres
  • Il est agressif envers les autres le plus souvent à la maison

Le harcèlement a un impact significatif sur l’intimidateur, la victime et les témoins. Voici un aperçu de l’impact sur chaque partie :

L’intimidateur :

Développement de comportements antisociaux : L’intimidateur peut développer des comportements antisociaux tels que l’agression, la manipulation et la domination, ce qui peut nuire à ses relations futures.

Risque de poursuite pénale : Certains types de harcèlement peuvent constituer des actes criminels, exposant l’intimidateur à des conséquences juridiques.

Difficultés relationnelles : En adoptant des comportements agressifs, l’intimidateur peut avoir du mal à établir des relations saines et à maintenir des amitiés durables.

La victime :

Problèmes de santé mentale : La victime peut éprouver des problèmes de santé mentale tels que l’anxiété, la dépression, la faible estime de soi, le stress post-traumatique et des pensées suicidaires.

Difficultés académiques : Le harcèlement peut perturber la concentration de la victime à l’école, entraînant des difficultés académiques et une baisse des performances scolaires.

Isolement social : Les victimes de harcèlement peuvent se retirer socialement, se sentir exclues et avoir du mal à établir des liens avec leurs pairs.

Risque de comportements autodestructeurs : Certaines victimes peuvent développer des comportements autodestructeurs tels que l’automutilation, la consommation de substances nocives ou des tentatives de suicide.

Les témoins :

Sentiment d’insécurité : Les témoins du harcèlement peuvent ressentir de l’insécurité, de la peur et de l’anxiété, craignant eux-mêmes de devenir victimes.

Conflits émotionnels : Les témoins peuvent éprouver des sentiments de culpabilité, de honte ou de colère pour ne pas intervenir ou pour ne pas soutenir la victime.

Baisse de l’estime de soi : Les témoins peuvent également subir une baisse de l’estime de soi en étant témoins de comportements injustes et en ne s’opposant pas activement au harcèlement. 

Voici quelques conseils simples pour faire face au harcèlement en milieu scolaire :

  • Parlez à un adulte en qui vous avez confiance, comme un parent ou un enseignant.
  • Ne réagissez pas de manière agressive. Restez calme et évitez les confrontations physiques.
  • Entourez-vous d’amis bienveillants pour dissuader les intimidateurs.
  • Notez les détails des incidents de harcèlement pour pouvoir les rapporter.
  • Utilisez les ressources disponibles dans votre école, comme les programmes de sensibilisation ou les conseils scolaires.
  • Parlez à vos parents de ce que vous vivez et demandez leur soutien.
  • Bloquez et signalez les personnes qui vous harcèlent en ligne.
  • Restez confiant en vous-même et ne laissez pas les intimidateurs vous faire douter de votre valeur.
  • Ne gardez pas le silence, parlez du harcèlement pour obtenir de l’aide.
  • Rappelez-vous que personne ne mérite d’être harcelé et qu’il est important de demander de l’aide pour mettre fin au harcèlement.

Ce que dit la loi 

Le « bullying » (l’intimidation) est régi par la Children’s Act 2020, entrée en vigueur le 24 janvier 2022. L’article 26 stipule que nul ne doit intimider un enfant. Un enfant est défini comme toute personne âgée de moins de 18 ans. 

La définition du « bullying »

En vertu de la Children’s Act 2020, le « bullying » désigne tout comportement répétitif, persistant et intentionnellement nuisible, par quelque moyen que ce soit, y compris les technologies de l’information et de la communication. Le « bullying » peut aussi impliquer un déséquilibre de pouvoir entre l’agresseur et la victime, provoquant des sentiments de détresse, de peur, de solitude et de manque de confiance en soi. Cela peut entraîner des dommages physiques ou psychologiques graves pour l’enfant, un handicap ou le décès.

Délit criminel

La Children’s Act de 2020 fait du « bullying » un délit criminel. Toute personne reconnue coupable par une cour de justice est passible d’une amende n’excédant pas Rs 1 million et d’une peine d’emprisonnement ne dépassant pas dix ans.

 

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