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VIH-Sida : la moitié des patients vivent dans la précarité

pils

Le sort réservé à la moitié du nombre des personnes séropositives du pays est exposé par l’ONG Pils. Un véritable cri de détresse adressé aux autorités et à l’ensemble de la population.

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Plus de 3 000 personnes touchées par le VIH vivent dans la précarité. C’est ce qui ressort du rapport de People Living with HIV Stigma Index rendu public, le jeudi 27 septembre, par l’Organisation non gouvernementale (ONG) Pils.

7 230 Mauriciens vivent avec le virus, selon les derniers chiffres disponibles pour 2018. De ce nombre, presque la moitié vivent avec des revenus mensuels de moins de Rs 5 000.

L’étude a été menée l’année dernière par des consultants locaux et internationaux. Elle souligne que la stigmatisation et la discrimination sont encore tenaces à l’égard des personnes vivant avec le VIH/Sida. Ce qui ne favorise pas une bonne prise en charge de ces personnes et qui limite leur accès aux soins.

Autre conclusion majeure de l’étude : une tendance à la hausse des nouveaux cas de VIH observés depuis ces dernières années. Le People Living with HIV Stigma Index est un outil international qui a été créé en 2005. C’est la deuxième étude du genre, après celle de 2013, qui a été menée à Maurice. Elle a été réalisée en collaboration avec le National AIDS Secretariat du ministère de la Santé. 

Deux autres rapports ont aussi été rendus public par Pils. Il s’agit du Legal Environment Assessment (LEA) et le Integrated Biological and Behavioral Survey Transgender (IBBS Transgre). Ces rapports ont mis en exergue les contraintes qui ne favorisent pas l’accès des populations les plus à risque et vulnérables à certains droits fondamentaux : soins de qualité et accès à certains outils de prévention. Ce qui pourrait être une des raisons de l’augmentation des nouveaux cas de VIH/Sida ainsi que la hausse du nombre de décès.

C’est ce qu’a expliqué Nicolas Ritter, le directeur exécutif de Pils. Selon lui, avec les 191 nouveaux cas dépistés de janvier à juin 2018, d’ici la fin de l’année, le nombre pourrait passer à 380, ce qui sera alors le taux le plus élevé depuis 2012.

« C’est problématique, car l’épidémie ne régresse mais augmente tout comme le nombre de décès », a-t-il souligné. Pour lui, des efforts doivent être faits en ce qu’il s’agit de l’amélioration et de la mise en place de programmes de prévention comme le préconise les trois rapports. « Il y a encore beaucoup de travail. On doit le faire avec le ministère de la Santé et l’ensemble des partenaires car le VIH/Sida concerne les autres ministères également », a expliqué Nicolas Ritter. D’où l’appel lancé au Premier ministre de mettre en place le comité qu’il avait annoncé en janvier de mettre sur pied un HIV and Drug Council.

 

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