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Venna Pavaday-Noonaram et Dirish Noonaram (les fondateurs de VERDE) : «Le résultat serait similaire si les non-inscrits avaient voté»

Venna Pavaday-Noonaram et Dirish Noonaram

Dans son sondage sur les élections générales, le cabinet VERDE a donné l’Alliance Morisien vainqueur. Un résultat qui est aujourd’hui contesté par ceux qui n’ont pu voter et par l’Opposition. Quelle est votre réaction ?
Dirish Noonaram :
VERDE a adopté une approche taillée sur mesure et adaptée au contexte local pour prédire le résultat des élections générales. Il s’agit d’un processus très rigoureux et qui a constamment été mis à rude épreuve afin de parvenir à la conclusion que c’était la meilleure approche pour le contexte local.

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S’agissant des électeurs non-inscrits qui n’ont pu voter, nous sommes arrivés à quatre scénarios (voir tableau plus loin) en nous basant sur les lois fondamentales et les règles statistiques. C’est le scénario 4 qui semble le plus probable. La répartition de votes pour ceux qui n’ont pu voter (échantillon malheureux) serait très similaire à la répartition de votes au niveau national. Ainsi, on pense que si les 6 793 personnes des circonscriptions 1 à 20 avaient voté, le résultat des élections aurait été le même.

D’un point de vue scientifique et statistique, les résultats du scrutin du 7 novembre reflètent-ils la réalité sur le terrain ?
Venna Pavaday-Noonaram :
Effectivement, nous avons collecté des données sur plusieurs mois et l’Alliance Morisien a toujours été en tête. Nous avons observé que l’écart était réduit au début du mois d’octobre, principalement attribuable à trois facteurs : (1) la création de l’Alliance Nationale lorsque le PTr et le PMSD ont uni leurs forces ; (2) l’activité et la présence accrue sur les réseaux sociaux et (3) le meeting qui s’était tenu à Flacq et qui semblait avoir réuni une foule assez importante. Ces facteurs ont créé la perception que l’Alliance Nationale avait pris un léger avantage sur l’Alliance Morisien. Ce qui a poussé certains électeurs à basculer leurs votes. Cependant, cette dynamique était de très courte durée et, au cours des deux semaines précédant les élections, l’avance de l’Alliance Morisien avait de nouveau augmenté. Grâce à l’approche et à la méthodologie adoptées par VERDE, il ne faisait point de doute que l’Alliance Morisien se dirigeait vers une victoire aux élections générales. D’où notre décision de communiquer nos prédictions à la presse une semaine avant la date du scrutin.

Durant ces élections, il y a eu beaucoup de diffusion de vidéos mettant à mal l’adversaire, mais aussi des ‘fake news’ et autres propagandes. Est-ce que cela a eu un impact sur le choix des électeurs ?
Dirish Noonaram :
Notre analyse a démontré que moins de la moitié de l’électorat était influencée par les informations diffusées sur les réseaux sociaux et seulement 6,6 % ont déclaré que ceci a provoqué un changement dans leur façon de voter. De plus, seuls 9,7 % se disent influencés par les dirigeants se critiquant les uns les autres. L’accès à l’information est nettement meilleur qu’auparavant et les électeurs sont donc plus aptes à prendre une décision éclairée. Même si les ‘fake news’ étaient ‘the talk of the town’, leur impact final sur la répartition de votes a été minime.

Dans quelle mesure la masse silencieuse a-t-elle décidé de l’issue de ces élections ?
Venna Pavaday-Noonaram :
Plusieurs personnes se sont prononcées sur la masse silencieuse et sur le fait qu’elle détermine le résultat des élections. Le fondement de cette analyse est erroné, étant donné que cela repose sur l’hypothèse que les électeurs silencieux votent généralement différemment des électeurs qui le sont moins. Nous avons également constaté que la majorité des gens qui assistaient aux meetings le faisaient pour des raisons autres que celles de soutenir leur parti préféré. De plus, les gens suivent les leaders et les informations diffusées sur les réseaux sociaux uniquement pour se tenir au courant des événements et pas nécessairement pour décider pour qui voter ou pour afficher leurs préférences.

Le nombre de personnes qui parlent ouvertement de leurs préférences, qui assistent aux meetings et qui réagissent sur les réseaux sociaux et les médias traditionnels a toujours été infime par rapport à l’électorat dans son ensemble. Cela dit, prenant en compte la répartition des votes au niveau national, il ne devrait statistiquement pas y avoir de grande différence entre l’électeur silencieux et celui qui l’est moins.

 

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