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Variant Delta et Omicron : «Faille» dans le protocole en vigueur

«Dissonance cognitive dans le protocole. » « Faille dans le système. » Tels sont les constats respectifs des Drs Shameem Jaumdally et Vasantrao Gujadhur en ce qu’il s’agit des passagers en provenance des pays comme la France et la Grande Bretagne. Les médecins déplorent que dès leur arrivée à Maurice, ces passagers peuvent immédiatement se mêler à la population.

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Arrivés à Maurice depuis quelques jours, l’un du Canada et l’une de la France, ces deux passagers n’ont pas eu à faire face aux tracasseries qui sont imposées aux passagers en provenance de l’Afrique du Sud et des pays avoisinants. Après leur test PCR à l’aéroport, ils ont pu retrouver leurs proches sans même devoir attendre les résultats. Ce qui paraît comme étant une faille dans le système, selon le Dr Vasantrao Gujadhur, ancien directeur des services de santé. 

Or, il n’y a pas de vols commerciaux de l’Afrique du Sud depuis le 28 novembre. Ainsi, tous les passagers qui ont été en Afrique du Sud, Angola, Botswana, Eswatini, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie et Zambie dans les 14 jours avant leur arrivée à Maurice ne seront pas autorisés à entrer ou transiter par Maurice. Et ce, jusqu’au 31 janvier 2022.

Ainsi, avec l’augmentation des cas du variant Omicron en Europe et dans plusieurs pays du monde, des questions se posent quant à l’absence de mesures restrictives envers les passagers de ces pays. À l’instar de celles mises en place à l’égard des pays africains cités plus haut. Une situation qui laisse pantois le virologue Shameem Jaumdally. D’ailleurs, ce dernier n’arrive pas à s’expliquer pourquoi les passagers en provenance de France et de Grande-Bretagne, qui figurent parmi nos principaux marchés touristiques, peuvent se mêler à la population dès leur descente d’avion.

Pour lui, c’est une « dissonance cognitive » dans le protocole. « C’est discriminatoire. Cela n’a pas de sens, d’autant plus que le nombre de cas par tête d’habitant est 15 à 20 fois inférieur en Afrique du Sud en comparaison avec la France ou le Royaume Uni », dit-il. 

Notre interlocuteur s’interroge comment peut-on faire une différence entre l’Omicron d’Europe ou des continents américains à celui d’Afrique ? « Le Royaume Uni a déjà procédé à la réouverture de ses frontières aux pays de l’Afrique australe. Les États-Unis en feront de même », affirme-t-il. Selon lui, il faut être solidaire avec les autres pays du continent africain alors que les pays développés ne se soucient pas de la distribution équitable des vaccins. « Maurice a bien utilisé l’Afrique du Sud quand il y a eu un besoin pour le séquençage et pour recevoir les vaccins. Là, le pays lui tourne le dos sans raison biologique et épidémiologique valide », martèle-t-il. 

Le Dr Jaumdally soutient qu’actuellement, il y a plus d’accès aux tests en Afrique du Sud qu’en Europe. « En comparaison avec la France, les rapports sont rendus publics bien plus vite et avec beaucoup plus de détails », affirme-t-il. Il ajoute également que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) craint un « tsunami » de cas en Europe alors qu’en Afrique du Sud le pays a déjà traversé le pic. 

Selon les derniers chiffres, 208 099 cas ont été enregistrés en France le mercredi 29 décembre contre 9 020 en Afrique du Sud. Alors que des restrictions sont imposées à l’égard de l’Afrique du Sud, le virologue déplore qu’il n’y ait pas assez de restrictions pour contrôler le nombre de cas dans la communauté.

 

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