Le CEB réclame presque Rs 1 million à un petit entrepreneur de Saint-Pierre pour que son poulailler soit équipé d’électricité. Ce dernier n’a pas une telle somme. Reportage.
Raouf Bundhun, 70 ans, est un petit éleveur de volaille. Il habite à Saint-Pierre et son poulailler est situé dans le cadre pittoresque d’Au Pouce, dans les hauteurs. L’élevage ne se fait pas sans la chaleur procurée par l’énergie électrique. Depuis 2009, l’éleveur a eu recours à des générateurs, mais deux ont été court-circuités. « Ce n’est pas pratique et ce n’est pas rentable », explique-t-il. Donc, pour trouver une solution à son problème, il a soumis une demande au Central Electricity Board (CEB) pour être connecté à son réseau. Le problème, c’est que le CEB lui réclame presque Rs 1 million pour la connexion.
Dans un document que lui a remis le CEB, on note qu’il est mentionné la somme de Rs 926 580. La somme est non remboursable une fois que le propriétaire a donné son accord pour aller de l’avant avec la connexion.
Depuis, Raouf Bundhun multiple les démarches auprès de cette instance pour que le coût soit revu à la baisse.
« Où un petit éleveur comme moi va-t-il trouver la somme de Rs 926 580 que me réclame le CEB ? Au lieu d’encourager les petits entrepreneurs, on les décourage », indique-t-il.
Raouf ne comprend pas pourquoi le CEB lui réclame autant d’argent. « Certes, il manque des pylônes pour arriver jusqu’à mon poulailler, mais le montant Rs 926 580 ne se justifie pas. Il y a déjà des pylônes, puisqu’il y a des maisons sur place. Donc, le nombre de pylônes à installer devrait être moins. Je suis tout simplement effaré par ce qu’on me réclame », déclare-t-il.
Les questions qu’il se pose sont : Combien coûte un pylône ? Lui réclame-t-on le prix pour l’installation d’un transformateur ?
En parlant de transformateur, Raouf déclare qu’un préposé du CEB lui avait dit qu’un transformateur serait installé avant que l’électricité ne soit pourvue aux quelques maisons bâties dans le coin. Finalement ces maisons ont eu de l’électricité sans que le transformateur soit installé. « Aujourd’hui, il semble que c’est moi qui dois en faire les frais », fait-il remarquer.
Il est découragé parce qu’après avoir autant investi dans l’achat du terrain et dans la construction du poulailler, il ne parvient pas à faire fructifier son entreprise et ainsi d’avoir des revenus. « Sans le courant, je ne pourrais pas aller de l’avant avec mon business. Donc, tous mes efforts vont tomber à l’eau. »
Il est aussi découragé par la manière dont il est traité lors de ses multiples démarches. « Quand je me rends à Ébène, ils me disent qu’il faut que je m’adresse au bureau du CEB à Rose Hill. Quand je me rends à Rose Hill, ils me disent qu’il faut aller à Ébène. J’ai l’impression d’être un ballon dans lequel ils tapent chacun à leur tour. Je suis dégoûté et je n’ai plus envie d’aller dans ces bureaux », avance-t-il.
C’est justement ce qui s’est passé le vendredi 5 février 2021 quand un cadre du CEB, M. Dabydeen, a bien voulu intervenir et a demandé à Raouf Bundhun de venir le rencontrer à son bureau à Ébène. Malheureusement, M. Dabydeen a été pris par un engagement et lui a demandé de parler à un autre cadre, l’Area Manager concerné. Il raconte que quand il s’est rendu à Rose Hill, il n’a pas pu rencontrer ce cadre en personne. Il a une conversation avec lui au téléphone.
Dans une réponse accordée à la rédaction, le ministère de l’Énergie a déclaré : « les frais sont élevés parce que le poulailler de Raouf Bundhun est très éloigné du réseau du CEB. Par contre, ce que le CEB peut faire, c’est de lui accorder des facilités de paiement. »
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