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Un fils toxicomane met le feu à la maison de sa mère

Georgette vit un calvaire avec son fils toxicomane. La m♪ère avait érigé une maison avec toutes ses économies et le soutien de ses deux filles.

À 61 ans, Marie Georgette voit sa vie partir en fumée. Une maison brûlée, un fils soupçonné, la peur et l’incertitude pour seuls bagages. Reste une question : comment se relever quand la drogue détruit tout ?

Elle pensait avoir traversé le pire. À 61 ans, Marie Georgette se retrouve à la rue, son modeste toit réduit en cendres. Elle accuse son propre fils, devenu son bourreau sous l’emprise de la drogue. Un drame silencieux, reflet d’un fléau qui ronge de plus en plus de familles : dépendance, menaces, chantage et violence domestique qui finissent par tout emporter.

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Il est presque minuit, le samedi 5 juillet, quand Georgette, qui s’était réfugiée chez sa sœur, entend son téléphone vibrer. Au bout du fil, un policier du poste de Trou-aux-Biches. La nouvelle tombe, glaciale : sa maison, bâtie de ses propres mains 16 ans plus tôt, est en feu.

« Kan monn arive, laflam ti fini manz tou », confie-t-elle, assise sur une vieille chaise, les mains encore couvertes de cendre. À ses pieds : quelques poutres calcinées, de la tôle tordue, un sol noirci.
Pour comprendre sa détresse, il faut remonter son histoire. Mère de trois enfants, séparée depuis plus de 10 ans d’un mari alcoolique et violent, Marie Georgette pensait trouver un peu de paix dans ce coin de L’Aventure Lane, à Pointe-aux-Piments. Sur un petit terrain, elle avait érigé une maison en bois et tôles : deux chambres, une cuisine, un petit salon. Elle y a mis ses économies, sa pension, un peu d’aide de ses deux filles, toutes deux mariées et vivant chacune de leur côté.

Son dernier enfant, son fils unique, 33 ans aujourd’hui, est resté vivre avec elle. Mais la tendresse s’est transformée en cauchemar. Très jeune, il est tombé dans la drogue. Petit à petit, la dépendance a tout empoisonné : le foyer, les repas, les nuits. « Li ti touletan la pou rode kas. Li fatig mwa », souffle-t-elle.

« Kan mo gagn mo pansion, li kone. Touletan li vini, li dir : donn mwa Res 200, donn mwa Rs 300… Sinon li kass tou, li kriye, li nerve. » Par peur, par instinct maternel, par lassitude, la sexagénaire a cédé. « Parfwa li dir : si mo pa gagn kas pou al droge, mo pou met dife dan lakaz », murmure-t-elle. Ces menaces, elle a fini par ne plus y croire. « Mo ti panse li pe fer mwa per zis pou mo donn li larzan. »

Mais la peur grandissait. Fin juin, après une énième crise de rage de son fils, Mariw Georgette s’est réfugiée chez sa sœur, quelques rues plus loin. Elle pensait s’éloigner quelques jours, laisser retomber la colère. Elle n’a jamais imaginé que ce serait suffisant pour tout perdre.

Dans la nuit du 5 juillet, sa plus grande peur est devenue réalité. Les voisins ont vu la lueur, entendu le bois craquer, senti la fumée. Les pompiers de Triolet ont été dépêchés, mais malgré leurs efforts, rien n’a pu être sauvé.

Quand Georgette arrive, escortée par un proche, c’est trop tard. « Mo lavi inn brile avek sa lakaz-la », lâche-t-elle. Autour d’elle, quelques voisins l’entourent. Certains apportent une bouteille d’eau, d’autres restent là, impuissants. Elle répète, inlassablement : « Tou mo souvenir, mo linz, mo provizion, mo meb, frizider… tou inn brile. »

Très vite, la police de Trou-aux-Biches écarte la piste accidentelle. Marie Georgette ne cache rien : « Mo soupsonn mo garson. » Les policiers agissent. Le jeune homme est interpellé, placé en cellule. Selon nos informations, il nie. Mais la plainte est là. L’enquête devra dire si le fils a mis le feu par vengeance, manque ou désespoir.

Une vie à reconstruire

Ce matin encore, Marie Georgette fixe le tas de tôles calcinées. Elle a tout perdu, sauf la force de parler. « Mo ena zis mo pansion. Ki mo pou fer ? Remont enn lakaz sa laz-la ? Mo pa pou kapav. Mo ti met tigit tigit pou fer sa lakaz-la. Mo ti pe viv korek… », dit-elle, la voix brisée par l’émotion.

Ses deux filles l’aident comme elles peuvent, mais cela ne suffit pas. L’angoisse, après la peur : si le fils sort de cellule ? Où ira-t-elle ? Chez qui dormir ? « Mo tiena ene mari soular, aster mo garson kinn detrir mo lavi. Mo tousel kone ki problem mwena », dit-elle.

Pendant que l’enquête se poursuit, Marie Georgette n’a plus rien. Elle espère un toit, quelques vêtements, un peu de riz, un soutien pour reconstruire, même en bois et tôles. En attendant mieux. Elle laisse un numéro à quiconque veut l’aider : 5 725 9224. « Mo pa le nanie extra, zis pou regagn ti lavi trankil, pou dormi trankil. »

 

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