Un Egyptien détourne un avion avec une fausse ceinture d'explosifs

L’homme, qui aurait détourné, l’avion quittant l’appareil avant de se rendre aux autorités
Un Egyptien présenté comme "psychologiquement instable" a détourné mardi à Chypre un avion de la compagnie EgyptAir avec une fausse ceinture d'explosifs, avant de libérer les passagers et de se rendre.   "Ce n'est pas du terrorisme" mais "l'action individuelle d'une personne psychologiquement instable", a déclaré un haut responsable gouvernemental chypriote, Alexandros Zenon. Ce détournement d'avion, le plus spectaculaire depuis février 2014, s'est terminé sans dommage pour les 55 passagers et les membres d'équipage de l'Airbus A-320 de la compagnie nationale EgyptAir. Ils sont tous "sains et saufs", a déclaré le ministre de l'Aviation civile égyptien Cherif Fathy. Le pirate de l'air, un Egyptien identifié par les autorités cairotes comme Seif al-Din Mohamed Mostafa,s 'est lui rendu sans résistance vers 14H30 locales (11H30 GMT) en sortant sur la passerelle de l'avion qui avait été isolé sur l'aéroport de Larnaca, le principal de l'île méditerranéenne de Chypre. Les mains en l'air, il a fait quelques pas sur le tarmac avant d'être immobilisé au sol par deux policiers, qui l'ont fouillé avant de l'emmener dans un bâtiment de l'aéroport, selon un correspondant de l'AFP sur place. Quelques minutes avant, à l'issue de six heures de crise, les sept dernières personnes retenues à bord de l'avion avaient réussi à quitter l'appareil. L'une d'elles, probablement un membre de l'équipage, est acrobatiquement passé par un hublot du cockpit avant de sauter au sol. L'Airbus A-320 a été détourné en début de matinée alors qu'il assurait la liaison entre la ville côtière égyptienne d'Alexandrie (nord) et le Caire. Le pilote a annoncé à la tour de contrôle qu'un homme menaçait de faire détonner une ceinture bourrée d'explosifs, le forçant à se dérouter sur Larnaca, selon l'aviation civile égyptienne. L'avion a été autorisé à y atterrir vers 08H30 (05H30 GMT). "Il n'avait ni pistolet ni arme" et, dans le doute, les autorités ont "considéré" que la ceinture d'explosifs était "réelle" afin de privilégier la sécurité des passagers, a expliqué M. Fathy. Aucune trace d'explosifs n'a été retrouvée sur l'homme et dans l'avion à l'issue du détournement, selon les autorités chypriotes. Le gouvernement égyptien a diffusé des photos montrant l'homme passant sans encombre le portique de sécurité de l'aéroport d'Alexandrie. Un passager néerlandais a témoigné "n'avoir rien vu et rien entendu" durant le détournement. "Nous n'avons pas eu d'information (...) et soudain nous avons atterri à Larnaca", a-t-il indiqué à un journaliste. Une fois à Larnaca, les autorités chypriotes ont entamé des négociations avec le pirate de l'air, qui leur a notamment remis une "lettre en arabe". Il a en outre demandé à voir son ex-compagne, une Chypriote habitant non loin de Larnaca, qui a été emmenée à l'aéroport, accompagnée d'un enfant avant la fin du drame. Détournements moins fréquents L'aéroport international de Larnaca a rouvert après plusieurs heures de fermeture durant lesquelles les vols ont été déroutés vers l'aéroport de Paphos dans l'ouest de Chypre. Ce détournement représente un nouveau coup pour l'aviation égyptienne cinq mois après le crash, le 31 octobre, d'un Airbus A-321 russe dans le Sinaï égyptien après avoir décollé de la station balnéaire de Charm el-Cheikh. L'organisation jihadiste Etat islamique avait affirmé avoir mis une bombe dans l'avion provoquant le crash qui a fait 224 morts. La sécurité des aéroports égyptiens avait alors été mise en cause. L'aéroport de Larnaca a déjà été le théâtre de détournements d'avions dans les années 1980 et 1990. Ainsi, en 1988, un Boeing 747 de Kuwait Airways assurant la liaison Bangkok-Koweït et transportant 111 personnes, était détourné sur Machhad (Iran). Les sept pirates de l'air avaient réclamé en vain la libération de 17 extrémistes chiites proiraniens détenus au Koweït. L'avion s'était ensuite rendu à Larnaca où deux passagers koweïtiens étaient tués par les pirates. Les derniers otages avaient été libérés lors d'une ultime escale à Alger. Ces dernières années, les détournements d'avions sont devenus de plus en plus rares avec la sécurisation accrue des aéroports après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Le dernier a eu lieu le 17 février 2014 lorsqu'un copilote d'Ethiopian Airlines non armé souhaitant obtenir l'asile politique en Suisse a détourné un Boeing 767 reliant Addis Abeba à Rome avec 202 personnes à bord. Escorté par des chasseurs italiens puis français, l'avion se pose à Genève où l'homme est arrêté. Avec l'AFP
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