Sonia, la mère de Nigel Décidé : «Pardon pou seki mo garson inn fer»

Son fils, Nigel Décidé, 19 ans, est accusé d’avoir causé la mort de Muzzamil Hossenboccus, 30 ans, à Camp-Levieux. Sonia, exprime sa douleur et adresse ses excuses à la famille du motocycliste, tout en assumant la gravité des faits.

Le poids de l’arrestation de son fils, Nigel Décidé, 19 ans, pèse lourd sur Sonia (prénom fictif). Son fils aîné est derrière les barreaux depuis huit jours, après sa seconde arrestation survenue le samedi 15 novembre. Elle confie vivre des jours de profonde tristesse depuis la mort du motocycliste de 30 ans, percuté par la voiture conduite par son fils. Nigel, pêcheur de profession, ne détenait pas de permis et se trouvait sous l’influence de drogues au moment de l’impact, selon les premiers éléments de l’enquête.

La mère exprime ses profondes sympathies à la famille endeuillée. « Mo dimann pardon pou seki mo garçon inn fer », dit-elle d’une voix brisée. L’accident, survenu dans la nuit du 8 au 9 novembre, a choqué le public. Par peur, son fils avait d’abord pris la fuite : « Linn per lerla linn sove, tou dimounn ti pe rod sofer-la », raconte Sonia, âgée de 40 ans. Elle précise que Nigel avait été arrêté, puis libéré sous conditions après sa première inculpation pour homicide involontaire, avant que le DPP n’ordonne sa seconde arrestation. 

« Mo sagrin sa garson-la, li zen, li fek marye… » confie-t-elle, consciente du choc pour la famille de Muzzamil Hossenboccus.

Sonia ne cherche pas à excuser son fils : « Mo donn li full tor pou seki linn fer ». Elle explique lui avoir souvent interdit de prendre le volant : « Plizir fwa monn dir li pa roule akoz li pena lisans. Bwar mem bizin pa bwar kan roule, aster linn pran ladrog, monn deza met li an gard. » Elle confie aussi son inquiétude pour la vie de son fils : « Mo so mama, mo pe gagn so traka, so prop lavi a risk. Zordi mo sagrin, mo kone ki soufrans ban kinn perdi zot pros-la pe viv. »

Sonia affirme qu’elle ignorait que Nigel était au volant d’une voiture ce soir-là. Après l’accident, il aurait contacté la famille : « Linn dir mwa enn sel kou linn trouv motosiklet vir divan li, maler pa dir kan li vini. »

Selon elle, son fils serait revenu sur les lieux pour tenter d’aider le blessé, mais aurait été intimidé par des badauds : « Kot sofer-la ? Rode bizin gagn li. » Sonia dit lui avoir conseillé de se rendre immédiatement à la police. Elle assure qu’il est lui aussi bouleversé : « Li sagrin li mem. »

À travers Le Défi Plus, Sonia réitère ses excuses à la famille de Muzzamil Hossenboccus et à sa jeune veuve : « Seki mo garson inn fer, mo pa done li rezon, me li pan fer par ekspre »,insiste-t-elle

Mercredi, la police a organisé la reconstitution des faits avec Nigel Décidé et le passager de la voiture. Sous forte présence policière, le jeune homme a indiqué en détails les lieux de l’impact et les circonstances, expliquant comment il avait percuté la moto et où il avait garé la voiture. Le passager est, lui, poursuivi pour non-assistance à personne en danger.

Arrêté le 8 novembre et inculpé le lendemain, Nigel Décidé avait été remis en liberté sous conditions. Mais face aux contestations et sur recommandation du DPP, il a été de nouveau arrêté. Lors de sa comparution le 17 novembre à Rose-Hill, trois nouvelles accusations provisoires ont été ajoutées : non-assistance à personne en danger, conduite sous influence de drogues et conduite sans permis. Il est depuis maintenu en détention.

Sonia explique que Nigel jouait un rôle important au sein du foyer depuis l’incarcération de son père, Désiré Décidé, dit Nono, à l’île de La Réunion, dans une affaire de trafic de drogue. Elle réfute toute implication de son fils dans ce dossier : « Akoz so papa ferme La Reyon, zot pe akiz nou det bann trafikan ? ».

Nigel aidait surtout à gérer la maison et les factures : « Li ti pe travay e pe ed mwa roul mo la-kwizinn. Li ti pe donn kass pou pei dilo la-limyer ».