Au cours des deux dernières semaines, deux incidents impliquant des autobus ont été rapportés. Une dame de 58 ans s’est fracturé plusieurs côtes, le 9 novembre, après avoir été projetée à l’intérieur d’un bus à Port-Louis, à la suite d’une manœuvre brusque du chauffeur. Puis, lundi 17 novembre, une adolescente de 13 ans descendait d’un bus à Goodlands lorsque le véhicule a démarré. Elle a chuté et le bus lui a roulé sur le pied. Les deux victimes ont vu leur quotidien basculer après ces incidents.
Sylvie (prénom fictif), 58 ans, domiciliée à Triolet, ne dort presque plus depuis le 9 novembre. « Monn gagn trwa kot fele ek de kot kase », lâche cette mère de famille. « Kan aswar mwal dormi, mo pa kapav ferm mo lizie, mo pena pozision », poursuit-elle. Ce qui s’est passé ce jour-là l’a profondément marquée.
« C’était un dimanche. Je m’étais rendue à Coromandel pour une prière. En revenant, j’ai pris un bus et me suis arrêtée à la gare Victoria. Ensuite, j’ai pris un autre bus pour me rendre à la gare du Nord. Je me suis assise derrière le chauffeur et j’ai constaté qu’il roulait très vite. Nous étions presque arrivés à la gare quand, dans un virage, il n’a pas ralenti. Il a tourné brusquement et j’ai été projetée de la banquette. Je n’avais rien à quoi m’agripper. Je suis tombée lourdement sur le côté. Le chauffeur ne s’est même pas arrêté. Les autres passagers sont venus m’aider, ils étaient sous le choc », raconte-t-elle.
« Le receveur s’est approché pour me demander si ça allait, mais j’avais très mal. Une fois descendue, le corps endolori, je suis allée voir le chef de gare pour rapporter l’incident », poursuit Sylvie. Elle s’est ensuite rendue à l’hôpital SSRN, Pamplemousses. « J’ai fait un X-ray et un spécialiste devait voir le résultat. On m’a renvoyée chez moi en me demandant de revenir le lendemain. La première nuit, je n’ai pas pu fermer l’œil tellement j’avais mal. Le lendemain, le spécialiste m’a informé qu’il fallait m’admettre immédiatement : j’avais trois côtes gauches fracturées et deux brisées », explique-t-elle.
Sylvie a été placée sous observation pendant une semaine avant d’obtenir sa décharge. Mais les douleurs persistent. Elle est en congé maladie pour un mois. « Je dois me reposer et ne rien faire. Si je fais un mouvement brusque, je risque de perforer un poumon. J’ai le corps complètement endolori », dit-elle. Elle a consigné une plainte à la police. « Ce chauffeur n’a eu aucune considération pour ses passagers », déplore-t-elle.
L’avenir d’une fille de 13 ans compromis
Le 17 novembre, un autre accident impliquant un autobus a eu lieu à Goodlands, cette fois avec une adolescente de 13 ans. La jeune victime est toujours admise à l’hôpital SSRN, Pamplemousses. Sa mère est dévastée. Gravement blessée au pied, elle confie : « Mo pa kone kan mo tifi pou kapav remarse ».
Elle ne s’attendait pas à vivre une telle frayeur. Vers 8 heures, cette habitante de Cottage a téléphoné à sa fille, qui se rendait à Goodlands. Mais ce n’est pas sa fille qui a décroché. « Enn garson inn reponn. Li dir mwa vini Mediclinic Goodlands vit », explique-t-elle, encore bouleversée.
Sur place, elle découvre sa fille blessée. « Ma fille m’a dit qu’elle n’était pas encore descendue quand le bus a démarré. Elle est tombée sur la route et le bus lui a roulé sur le pied », raconte la mère. L’adolescente a été transférée à l’hôpital SSRN pour des soins spécialisés. « Elle a dû subir une intervention délicate », précise-t-elle.
Elle condamne l’imprudence de certains chauffeurs : « Ena fwa dimounn pa ankor mem asize, bis pe fini demare ». La police de Goodlands a ouvert une enquête. Le chauffeur a été auditionné, puis autorisé à partir.
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