
Maurice s’apprête à réformer en profondeur sa politique d’accueil des travailleurs étrangers. Le ministre du Travail, Reza Uteem, l’a annoncé le jeudi 15 mai 2025 lors d’un atelier organisé à l’occasion de la Journée internationale du travail au centre de conférences The Docks à Port-Louis.
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Face au vieillissement de la population active, il estime que le recours à la main-d’œuvre étrangère n’est plus optionnel mais indispensable. En mars, le pays comptait près de 48 500 travailleurs immigrés. Le ministre a insisté sur l’égalité de traitement : même travail, même salaire et mêmes droits.
Un nouveau cadre législatif ciblant les agences de recrutement verra le jour. Il interdira le paiement de frais par les travailleurs et exigera qu’ils soient formés, qualifiés et informés avant leur arrivée à Maurice. Le ministre a aussi indiqué que les employeurs qui embauchent sans permis en règle s’exposent désormais à des poursuites, ce qui n’était pas le cas auparavant. Une ligne téléphonique centrale sera créée pour permettre aux travailleurs, locaux comme étrangers, de signaler tout abus.
Reza Uteem a également abordé la santé mentale au travail, qu’il juge prioritaire. Il a évoqué des réformes légales en préparation, incluant des évaluations régulières, un accompagnement précoce des employés en détresse ainsi que des conditions de travail plus flexibles et bienveillantes. Il a appelé les employeurs à faire preuve d’empathie et tenir compte des situations personnelles de leurs salariés. Rappelant que « la santé mentale est plus importante que la rentabilité », il a évoqué la possibilité d’élargir le recours au télétravail comme outil de réduction du stress. Présente à l’événement, Anne Marie Ancia, la coordinatrice résidente par intérim des Nations unies pour Maurice et les Seychelles, a salué la contribution des travailleurs à la transformation du pays. Elle a souligné les défis liés à la digitalisation, à l’automatisation et à l’évolution des compétences.
Selon elle, la santé mentale au travail ne doit plus être perçue comme un luxe, mais comme une nécessité. Citant les pertes économiques importantes causées à l’échelle mondiale par l’anxiété et la dépression, elle a plaidé pour un engagement collectif visant à instaurer des milieux de travail sûrs, équitables et inclusifs.

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