Live News

Sur la plage « verte »…à Palmar

Photos de la plage « verte » à Palmar publiée par Anne Jauffret sur la page Facebook Mauritius in Motion (MIM).

Jamais auparavant la plage de Palmar n’avait été recouverte d’une telle quantité d’algues, formant une véritable muraille végétale de plusieurs mètres de haut devant les propriétés. Face à cette situation inédite, les propriétaires de bungalows se sentent impuissants. Depuis une décennie, ils luttent contre la prolifération des algues, mais la situation ne cesse de s’aggraver. Les riverains déplorent l’inaction des autorités. Craignant les conséquences de l’utilisation de machines lourdes comme les JCB sur l’érosion de leur plage, qu’ils considèrent comme leur propriété privée au regard du Landlord & Tenant Act, ils s’opposent à cette initiative, et réclament une solution durable et respectueuse de l’environnement pour remédier à cette situation qui perturbe considérablement leur qualité de vie.

Publicité

Jean-Alain : « Nous souhaitons des solutions respectueuses de la nature »

Les épais tapis d’algues envahissantes vus ces derniers jours sur la plage de Palmar plongent les résidents dans une profonde perplexité. Face à cette situation critique, Jean-Alain, propriétaire d’un bungalow, dénonce l’inaction des autorités qui semblent impuissantes, selon lui, à gérer cette crise. Il s’inquiète des méthodes employées pour tenter de remédier au problème. 

« Nous avons également signalé ce phénomène à une ONG qui œuvre pour la protection des zones côtières. L’hôtel près de chez nous a eu recours aux machines JCB pour enfouir les algues envahissantes sous le sable. Les énormes tas de sable sur la plage soulèvent de sérieuses préoccupations », explique-t-il. 

Selon lui, les propriétaires craignent que ces interventions ne causent des dommages irréparables à l’écosystème fragile de la plage sous les dispositions du Landlord & Tenant Act, et compromettent la stabilité de leurs propriétés. Conscient des enjeux environnementaux, il plaide pour des solutions alternatives, plus respectueuses de la nature. 

En attendant, Jean Alain dit espérer qu’une marée haute dégage cette plage « verte » devant les propriétés. Il attend que des mesures soient prises par les autorités pour dégager ces tapis verts d’algues envahissantes tout en préservant l’intégrité de ce coin de paradis que les propriétaires chérissent tant, ayant dépensé une fortune pour y construire leurs maisons.

Patrick : « Il faut une gestion coordonnée de ce problème »

Propriétaire d’un appartement et d’un duplex à Palmar, Patrick pense que la prolifération d’algues envahissantes, ces derniers jours, sur la plage serait étroitement liée aux rejets agricoles. « Les champs sablonneux de l’est sont régulièrement irrigués, et les eaux de ruissellement chargées d’engrais se déversent directement dans l’océan. En permanence, il y a une source d’eau qui entre dans la mer. Des fois, c’est à la hauteur du genou », dit-il. Il rappelle que la France avait financé un projet d’irrigation des plaines sablonneuses de l’est aux temps où le président François Mitterrand était aux affaires et c’est ce qui fait que les champs sont souvent arrosés.

Les algues envahissantes d’un mètre de haut rendent la plage de Palmar difficilement accessible, tant pour les propriétaires que les promeneurs et les joggeurs, poursuit-il. « Avec la quantité d’algues envahissantes, il est impossible de les manier manuellement. Et même si nous parvenions à le faire, la question est de savoir où s’en débarrasser. De plus, les autres propriétaires ne vivent pas sur place. Donc, c’est très compliqué pour nous de le faire. Les algues envahissantes restent sur la plage devant chez nous et elles commencent à se désintégrer face à l’inaction des autorités », indique-t-il. 

 Il n’est pas inhabituel de voir des tractopelles œuvrer entre la plage publique de Palmar et l’hôtel voisin, même si le problème des algues s’est particulièrement aggravé ces derniers temps, avance-t-il.Patrick est contre le recours à une machine JCB pour les enlever et les enfouir dans des trous dans le sable, craignant que cela ait un impact sur l’environnement et des répercussions sur l’écosystème côtier.  

Selon lui, plutôt que d’utiliser des engins lourds comme les JCB, on pourrait envisager des outils plus manuels et moins agressifs pour l’environnement, tels que des fourches ou des crocs, similaires à ceux utilisés dans les champs de canne à sucre. Ces outils, associés à des brouettes, permettraient d’enlever les algues sans endommager davantage le littoral. « Mais, une fois les algues envahissantes enlevées, il faut s’en débarrasser correctement et de façon responsable. »

Il relate qu’à certains moments, il y a un courant relativement important parallèle à la côte se dirigeant vers le sud. De ce fait, les petites criques et baies sont beaucoup plus encombrées d’algues envahissantes que d’autres zones. Ce que l’on fera des algues ramassées sur cette partie de la plage dépendra donc de la quantité, estime-t-il. « C’est un phénomène qui n’est absolument pas nouveau. Les autorités ont laissé les hôteliers et les résidents sur la côte à Palmar se débrouiller comme ils peuvent avec les tractopelles, malgré les désagréments causés. Je pense qu’il est vraiment nécessaire d’avoir un comité pour discuter d’une gestion coordonnée de ce problème », dit-il.

Il plaide pour des solutions alternatives, espérant que les autorités concernées dégagent, de façon responsable, cette plage « verte ».

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !