Soondress Sawmynaden : «Il ne faut pas devenir lauréat et ensuite disparaître»

Dans toutes les compétitions, il y a des vainqueurs, mais il faut que celle-ci soit saine. C’est ce qu’avance Soondress Sawmynaden, pédagogue et ancien recteur. Il a participé à l’émission Au cœur de l’info, animée par Mélanie Duval et Jugdish Joypaul, le vendredi 10 février. 

Quelle est la recette qui mène à une bourse ? C’était le thème de l’émission Au cœur de l’info. Soondress Sawmynaden, pédagogue et ancien recteur, indique que le pays a un système centré sur les lauréats. Et pour lui, celui-ci aurait dû prôner le développement holistique des enfants. Il s’attendait à ce que le pourcentage de réussite augmente, car les élèves ont eu trois ans pour se préparer. 

« Les élèves des star schools ont tendance à devenir égoïste et n’aiment pas partager. Certes, c’est cela la compétition. Or, il faut donner l’occasion aux enfants de partager. Ils seront gagnants. Dans n’importe quelle compétition, il y a un gagnant. Cependant, il faut que celle-ci soit saine. Il ne faut pas juste devenir lauréat et ensuite disparaître », poursuit-il. Il cite l’exemple de potentiels lauréats qui, lors des mock exams, font expressément des erreurs pour que les autres élèves ne soient pas au courant de leur capacité. 

Angelo Mars, lauréat de la cuvée 2022, habite à Résidences Barkly. Il est surpris de faire partie des boursiers et c’est pour lui une consécration. « La compétition était serrée. Ceux qui sont issus des milieux aisés ont un avantage sur ceux qui viennent de milieux modestes, dont les parents se sacrifient. Je pense que le secret pour réussir reste un travail assidu et continu », explique-t-il. Il fait la fierté de ses parents, de son établissement scolaire et de sa localité qui avaient placé leur espoir en lui. 

Geetika Noruttun, lauréate de la cuvée 2022, indique que la Covid-19 a affecté le parcours scolaire de nombreux étudiants. Après les cours en ligne qui étaient épuisants, elle a pris un break. « Je ne pouvais pas continuer à travailler. J’ai coupé pendant trois mois pour me consacrer à d’autres choses comme des activités sportives, avant de reprendre les études à fond », raconte-t-elle. 

Umayr Beeharry, ancien lauréat 2009, avait décroché dix unités pour le School Certificate, au collège d’État Abdool-Razack-Mohamed. Il a ensuite intégré le Royal College de Port-Louis où il ne se sentait pas le bienvenu. « Jamais je ne pensais être lauréat. Mes enseignants m’ont encouragé et j’ai travaillé dur. J’ai pris part aux examens une première fois, j’étais un des candidats classés et la deuxième fois j’ai été lauréat », relate-t-il.