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Sondage de Straconsult - Le chômage, la criminalité et la fourniture d’eau : les trois préoccupations majeures

1 200 personnes ont été interrogées par la firme Straconsult afin de recueillir leurs opinions sur la direction du pays, les problèmes les plus préoccupants, la performance du gouvernement, ainsi que celle des dirigeants du pays. 

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«Les Mauriciens ont un problème existentiel immédiat. » Propos d’Amédée Darga, Managing Director de Straconsult, hier, à Réduit, lors du dévoilement du sondage Afrobarometer, réalisé en novembre 2020 auprès d’un échantillon de 1 200 personnes, comprenant hommes et femmes à part égal. Le sondage a traité les thèmes suivants : la direction du pays, la situation économique, les préoccupations les plus importantes, ainsi que la performance du gouvernement.

Amédée Darga a, lors de sa présentation, fait ressortir que malgré ce qui se dégage généralement dans le pays, la corruption n’est pas la préoccupation la plus importante des Mauriciens. En effet, 60 % des sondés sont d’avis que le plus gros problème auquel fait face le pays est le chômage. 46 % des personnes interrogées considèrent que la criminalité ainsi que la sécurité des Mauriciens figurent parmi les plus grosses inquiétudes du pays, alors que 25 % des sondés pensent que c’est la fourniture d’eau qui demeure le plus gros problème du pays. En ce qu’il s’agit de la corruption, ils ne sont que 19 % à estimer qu’il s’agit d’un problème majeur au sein du pays.

Toujours au chapitre du chômage, le sondage révèle que ce sont les plus jeunes qui sont les plus inquiets, puisque cette préoccupation s’est surtout manifestée auprès de ceux âgés entre 36 et 45 ans. En ce qu’il s’agit de la criminalité, la crainte est plus importante dans les régions rurales, puisque 54 % des personnes vivant dans les villages se disent les plus tracassés, contre 36 % dans les régions urbaines. La situation de la fourniture d’eau suscite aussi plus de soucis dans les régions rurales. 30 % des sondés habitant les villages ont exprimé leur appréhension à ce sujet, contre 17 % dans les régions urbaines.

La performance du gouvernement : De sérieuses réserves 

La majorité des personnes qui ont été interrogées ont émis de sérieuses réserves concernant la performance du gouvernement à plusieurs niveaux. D’abord, au sujet de la création d’emplois, 79 % des personnes sont d’avis que la performance du gouvernement a été très mauvaise ou assez mauvaise. En ce qu’il s’agit des efforts du gouvernement à stabiliser les prix des produits à Maurice, 78 % considèrent que le gouvernement a été très mauvais ou assez mauvais. Le gouvernement est aussi sévèrement critiqué concernant ses efforts à réduire la criminalité. 74 % des sondés estiment qu’il a très mal ou assez mal géré la situation. Les autorités obtiennent aussi une mauvaise note concernant le combat contre la corruption. 70 % des personnes jugent la performance du gouvernement comme étant très mauvaise ou assez mauvaise. 62 % des personnes sont aussi d’avis que le gouvernement a livré une très mauvaise ou assez mauvaise performance pour améliorer les conditions de vie des personnes vivant dans la pauvreté. Finalement, au niveau de la distribution d’eau, 61 % des sondés considèrent l’action gouvernementale comme très mauvaise ou assez mauvaise.

Performance des leaders : La performance des députés majoritairement approuvée

Bien que plusieurs des personnes interrogées aient attribué un carton rouge à l’action gouvernementale à plusieurs niveaux, les hommes politiques s’en sortent assez bien. L’enquête révèle en effet que 56 % des sondés approuvent la performance des représentants dans les collectivités locales, contre 38 % qui sont en désaccord. La performance du Premier ministre, Pravind Jugnauth, a été approuvée par 54 % des sondés, contre 44 % qui sont en désaccord. La performance des élus à l’Assemblée nationale a été approuvée par 53 % des personnes interrogées, contre 42 % qui sont en désaccord. En revanche, le président de la République, Pritviraj Roopun ne convainc pas, puisqu’ils ne sont que 37 % à approuver son travail, contre 40 % qui sont en désaccord.  

Direction du pays : Résultats mitigés 

54 % des sondés estiment que le pays va dans la mauvaise direction. Cet avis est partagé par 55 % des personnes vivant dans les régions urbaines, et 53 % des personnes vivant dans les régions rurales. Seuls 41 % des sondés pensent le contraire.  En outre, 59 % des personnes se trouvant dans la tranche d’âge de 26 à 35 ans croient que le pays va dans une mauvaise direction. 49 % des personnes âgées de plus 65 ans sont du même avis. 

Nawaz Noorbux, directeur de l’information de Radio Plus : «Nous sommes dans une spirale»

Le directeur de l’information de Radio Plus, Nawaz Noorbux, invité par Straconsult à faire part de ses commentaires sur les résultats de ce sondage, s’est dit surpris qu’il n’y ait que 54 % des personnes qui estiment que le pays va dans la mauvaise direction. « Je pensais que cela tournerait autour de 70 % », a-t-il déclaré lors de son intervention. De plus, tout en faisant ressortir que le pays se trouve actuellement dans une spirale, avec la pandémie de Covid-19 ou encore les révélations entourant les contrats alloués par la STC lors de la période de confinement, Nawaz Noorbux est aussi d’avis que le pays est divisé depuis les élections générales de 2019. « Bien que je sois surpris par ces résultats, cela me conforte dans mon analyse, car je le dis depuis un bon bout de temps que le pays est divisé tant politiquement qu’ethniquement », a-t-il précisé. Par ailleurs, bien qu’il se dise conscient des critiques de la population contre le gouvernement, il pense que l’opposition souffre également d’un déficit de crédibilité. « Nous nous retrouvons souvent avec des réflexions : tir X be kisanla pou mete », a-t-il avancé. Il n’a pas manqué non plus de faire ressortir que ce sondage a été réalisé en novembre, soit bien avant l’enquête judiciaire autour du décès de Soopramanien Kistnen. Il est donc d’avis que les résultats auraient pu être différents si l’exercice avait été réalisé en février 2021. Nawaz Noorbux a aussi, lors de son intervention, mis en avant le fait que plusieurs institutions du pays, telles que la police ou l’Independent commission against corruption (ICAC), n’ont pas de crédibilité au sein de la population, d’où les réserves émises concernant le combat contre la criminalité ainsi que la corruption.

 

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