Abibe Gungah, 67 ans, est un père anéanti. Après avoir perdu un fils, Imteaz, qui était entre les mains de la police, le 6 juin 2008, le voilà confronté à un nouveau drame 14 ans après. Son second fils Ayaz, arrêté par la CID de Moka dans une affaire de vol de portable, a trouvé la mort jeudi. Même si l’autopsie a conclu à un œdème pulmonaire, le père n’en croit pas un mot. Pour lui, son fils a été victime de brutalité policière. Il compte porter plainte prochainement.
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« Kot la zistis ete ? » lâche Abibe Gungah, le cœur meurtri. Entouré de ses proches, il tente de comprendre comment son fils Ayaz, qui se portait parfaitement bien, a pu trouver la mort en quelques jours. « Lindi matin, CID inn pran mo bel fi, pou enn lenkett portab. Sa portab la fer plis ki in nan de cela mo garson pe servi sa », explique son père. Cependant, le jour suivant, c’est son fils qui a été appréhendé, car suspecté de vol. « Mardi zot inn gard mo garson. Zot inn pass li la kour, mo garson ti bien. Monn aste dal pouri pou li manze, monn donn li sigaret pou fime, ek enn boutey delo. Lerla banla inn pran li. Linn fer mwa bye bye », se souvient son père.
« Mercredi, ma belle-fille est partie lui apporter des vêtements de rechange », poursuit le sexagénaire. Cependant, jeudi, il a appris que son fils était gravement malade et avait été admis aux soins intensifs et qu’il avait rendu l’âme. Nouvelle qui a pris au dépourvu ses proches. « Monn al lopital flak. Kifer inn amenn li lopital flak alor ki ena lopital Moka pre ar zot ? Koma li kavv inn desede ? Zot dir mwa ki so otopsi pe fer lopital Jeetoo », poursuit-il.
À 13 heures, il s’est rendu à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. « J’ai identifié mon fils. Il avait des traces de rougeurs sur tout le corps. J’ai demandé des explications au médecin légiste, il m’a dit qu’il était allongé sur le dos et étant mort, cela a causé des caillots de sang. Comment expliquer alors que les traces se trouvent sur tout son corps et non sur son dos seulement ? » se demande Abibe, qui ne croit pas à la version de la police. L’autopsie a conclu que le jeune homme de 28 ans a succombé à un œdème cérébral et pulmonaire aigu. « Mo trouv sa bizarr », confie ce dernier.
« Le 8 juin 2008, mo ti ena enn lott garson ki ti mor. Kez ankor la kour. Mo deziem garson ki mor dan lame la polis », lâche ce père, qui ne compte pas rester les bras croisés afin de faire la lumière sur la mort de son fils Ayaz.
Selon la police, le jeune homme est tombé malade le 23 février et a été admis aux soins intensifs à l’hôpital Dr Bruno Cheong à Flacq.
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