«Showcase - Nu L’art Nu Viv»

Cultiver la flamme de l’art et continuer à vivre de leur passion. C’est le souhait des artistes en cette période de crise sanitaire. L’émission « Showcase - Nu L’art Nu Viv », réalisée par Téléplus et Défi Digital, a été diffusée sur la page Facebook defimedia.info et sur la chaîne YouTube de Téléplus à 19 h 30, le samedi 10 juillet.

Une émission sponsorisée par Makarios Productions et Port-Louis Waterfront, présentée par Jean-Luc Émile. Pour l’occasion, les artistes Blakkayo, Ludovic Lamarque, alias Mr Love, Cindia Amerally et Joëlle Coret, du mouvement Nu L’art Nu Viv, et Yash Dhonow, danseur professionnel de kathak, étaient sur le plateau pour animer le débat et faire danser les internautes. À noter que l’émission sera rediffusée ce dimanche 11 juillet à 19 h 30.

19 h 30 tapantes, coup d’envoi de l’émission Showcase-Nu L’art Nu Viv. Le ton est donné... C’est sur une note musicale, avec une reprise de la chanson To love somebody des Bee Gees par Mr Love, qu’a débuté l’émission. En effet, cette deuxième édition a accueilli trois musiciens, des artistes du circuit hôtelier, les chanteurs Mr Love, Blakkayo, et aussi le danseur de kathak Yash Dhonow. Ils se sont exprimés sur les moments difficiles auxquels ils font face et comment ils abordent la réouverture des frontières et des hôtels. 

D’emblée, le premier intervenant, Ludovic Lamarque, alias Mr Love, a évoqué ses difficultés lors des préparatifs de son album, qui devait sortir en 2019. Repoussé à 2020, il a été touché de plein fouet par la pandémie. Une sortie rendue compliquée pour ce dixième album, dont la date de sortie a finalement été fixée pour le 23 septembre 2021. « Nous essayons de nous réinventer et de penser à de nouvelles façons de promouvoir l’album. Nous allons davantage vers le streaming, plutôt que la vente des CD. Encore faut-il que le public suive ? Sans eux, nous ne sommes rien », souligne Ludovic Lamarque. 

Également sur le plateau, le chanteur Blakkayo, dont le dernier album, Soz Serye, a fait sensation, est du même avis que Mr Love. C’est grâce au soutien de ses fans qu’il a pu sortir son album après onze ans. « Nous sommes des ambassadeurs de la musique locale. en tant qu’artistes, nous voulons nous sentir valorisés, comme nous le sommes à l’étranger », a lancé Blakkayo. Mr Love le rejoint dans ses propos : « Lors des concerts à l’étranger, le traitement que nous recevons et la reconnaissance pour notre travail sur la scène et derrière la scène est incomparable. » Selon ce dernier, à Maurice, il y a encore du chemin à faire pour valoriser le travail des artistes. 

Artistes d’hôtel : l’incertitude de la réouverture 

L’art dans toute sa splendeur était exprimé dans cette émission. En effet, Yash Dhonow, danseur professionnel de kathak, a rejoint les invités sur le plateau. Celui-ci, qui gère une troupe de danse, assure d’habitude des performances dans le réseau hôtelier. Au chômage, il a confié attendre une lueur d’espoir. « Nous souhaitons seulement que tout revienne à la normale. Alors que de nombreux amoureux d’art utilisent les réseaux sociaux pour continuer à exprimer leur art, les danseurs eux ont besoin d’espace pour évoluer », fait ressortir le chorégraphe. Yash Dhonow s’est vu obligé de puiser dans ses économies.

« Nous ne vivons pas, nous survivons », lance la chanteuse Cindia Amerally, qui a vécu jusqu’ici de sa musique. Cindia Amerally et Joëlle Coret, toutes deux du mouvement Nu L’art Nu Viv et chanteuses dans le circuit hôtelier, croient dans des jours meilleurs. Elles ont toutefois des appréhensions quant à la reprise. Car les hôtels avec lesquels elles avaient l’habitude de travailler ne les ont pas contactées et cela, malgré l’annonce de l’ouverture.  

« Le mouvement Nou L’art Nou Viv rassemble plusieurs artistes du secteur hôtelier. Nous avons commencé avec 13 personnes et au final, nous nous sommes retrouvés avec seulement quatre femmes. Cependant, nous n’avons pas voulu laisser tomber », explique Joëlle Coret. En effet, elles ont tenu leur premier concert en ligne.  

Réactivation du Syndicat

Durant son intervention, Joëlle Coret a abordé la réactivation d’un syndicat des artistes qui existait déjà depuis 2008, mais qui est resté inactif. « Beaucoup d’artistes avaient peur des représailles », explique Joëlle Coret. Mr Love et Yash Dhonow l’ont rejointe sur cette idée de syndicat : « Nous n’avons aucune assurance de conserver ce travail. » 

Malgré l’ouverture des hôtels, ces artistes ont des difficultés de se projeter. « Les hôtels nous imposent le vaccin, mais quel vaccin faire, si nous prévoyons de nous rendre à l’étranger ? » se demande Cindia Amerally, qui s’est reconvertie dans la décoration intérieure. « Je reste dans le domaine de l’art, car je travaille avec la peinture, la décoration sur béton et les palettes. L’art est partout. Nou bizin konn trouv li », souligne l’artiste.

« À ce stade, il faut que les autorités trouvent des mesures et proposent des solutions, car l’art et la culture peuvent contribuer à une île Maurice meilleure », souligne Ludovic Lamarque. Yash Dhonow abonde dans le même sens : « Nous ne faisons pas seulement des performances, nous partageons aussi nos émotions. Un vrai artiste ne naît pas artiste, il apprend le chemin vers la scène. »

L’émission a été ponctuée par des intermèdes musicales, lors desquels Blakkayo a interprété Mo Solo, Mr Love Mone envi koner, et What’s Up repris par Cindia Amerally et Joëlle Coret, ou encore Monn love de Cindia Amerally. À la fin, ils se sont retrouvés ensemble pour un medley séga.