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Affaire Ravatomanga - David Thomas : «Je touche 5 000 euros par mois»

David Thomas est défendu par l’avocat Arassen Kallee.

En détention depuis le 24 octobre, David Jean-Christian Thomas, proche collaborateur de l’homme d’affaires Mamy Ravatomanga, rejette toutes les accusations de blanchiment d’argent portées contre lui par la Financial Crimes Commission. L’instance de Réduit enquête sur des transactions évaluées à Rs 20 milliards.

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David Jean-Christian Thomas, présenté comme le bras droit de Mamy Ravatomanga à Maurice, affirme n’avoir rien à voir avec l’affaire de blanchiment d’argent et de détournement de fonds sur laquelle planche la Financial Crimes Commission (FCC). Placé en détention le vendredi 24 octobre, il a déclaré percevoir une rémunération mensuelle de 5 000 euros (environ Rs 267 000) du groupe Sodiat, propriété de Mamy Ravatomanga, pour ses fonctions de superviseur.

Selon la FCC, le Mauricien aurait facilité et réceptionné d’importantes transactions financières via des plateformes bancaires en ligne, pour un montant estimé à Rs 20 milliards. L’enquêteur principal a sollicité un délai supplémentaire afin de confronter l’accusé à de nouveaux éléments. Me Arassen Kallee, avocat du prévenu, n’a pas objecté à la requête, précisant qu’un ‘report on progress’ est attendu pour le lundi 10 novembre.

Au fil de l’enquête, la FCC indique avoir retracé des échanges de messages entre David Jean-Christian Thomas et Nasser Bheeky. Ces communications porteraient notamment sur le rendez-vous du 14 octobre, tenu au domicile de l’ancien commissaire de la FCC, Me Junaid Fakim.

Les enquêteurs soupçonnent que des informations liées à l’enquête visant Mamy Ravatomanga auraient été transmises à ce dernier lors de cette rencontre. Arrêté à son tour, Me Fakim a nié en bloc ces soupçons. Il affirme s’être retiré des lieux dès qu’il aurait appris que Mamy Ravatomanga faisait effectivement l’objet d’une enquête.

La FCC prévoit de confronter David Jean-Christian Thomas à ces éléments lors d’une prochaine étape de l’investigation. D’après les premiers recoupements, Nasser Bheeky serait à l’origine de la rencontre. Les analyses techniques effectuées sur les téléphones portables des deux hommes montrent également des partages de localisation (« location sharing ») autour de la période concernée.

Transactions suspectes et projets à Dubaï

Interrogé sur des messages WhatsApp liés à d’importantes transactions financières, David Jean-Christian Thomas a expliqué aux enquêteurs qu’il avait été contacté par un ami basé en Grande-Bretagne. Celui-ci lui aurait proposé de participer au recrutement d’investisseurs pour des projets à Dubaï. En contrepartie, il espérait obtenir des contrats dans le secteur de la construction.

David Jean-Christian Thomas soutient qu’il s’est rapidement rendu compte qu’il s’agissait d’une arnaque. Selon lui, les promoteurs du projet réclamaient un paiement initial de 25 000 dollars américains avant même tout investissement. Il affirme n’avoir versé ni reçu aucune somme d’argent dans ce cadre.

La FCC, pour sa part, estime que le Mauricien aurait facilité le blanchiment de Rs 20 milliards pour le compte de Mamy Ravatomanga. Les transactions auraient transité via une application bancaire en ligne, accessible sur mobile et ordinateur, et vers des comptes liés à des compagnies offshore enregistrées à Maurice, notamment des Management Companies.

L’enquête a également révélé plusieurs échanges de messages entre Thomas et Ravatomanga. Ces communications porteraient sur la gestion des affaires du groupe Sodiat à Madagascar, notamment des instructions liées à l’achat et à la livraison de meubles dans la Grande île.

David Jean-Christian Thomas affirme qu’il supervisait alors la réception et l’installation de ces équipements, à une période où Mamy Ravatomanga venait d’acquérir un nouvel hôtel. Il dit avoir assuré le suivi des travaux de rénovation, ainsi que l’entretien de trois autres établissements hôteliers appartenant au groupe.

Outre le secteur hôtelier, Mamy Ravatomanga détient également des cliniques et hôpitaux privés à Madagascar. Selon le superviseur, ses missions se limitaient à la coordination logistique et administrative de ces projets, sans lien avec des transferts financiers suspects.

David Jean-Christian Thomas reste en détention, le temps que la FCC complète ses analyses et confronte les différents protagonistes.

 

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