La veille du bouclage d’une présélection pour un projet important du Central Electricity Board, le directeur par intérim, Shamshir Mukoon, a rencontré un des directeurs de la firme danoise Burmeister & Wain Scandinavian Contractor. Il se trouve que cette société fait partie des participants à l’exercice.
Publicité
Shamshir Mukoon, directeur par intérim (p. i.) du Central Electricity Board (CEB), a rencontré Martin Kok Jensen, directeur des ventes et du marketing de Burmeister & Wain Scandinavian Contractor (BWSC), la veille de la date de clôture d’un exercice de présélection auquel ce dernier allait participer. Une rencontre qui est critiquée par certains au niveau du management même du CEB comme étant contraire à l’éthique.
Le directeur p. i. affirme toutefois qu’il n’a, à aucun moment, été question de l’appel d’offres concerné lors de la rencontre, mais plutôt des nouvelles turbines de la centrale de Saint-Louis, dont BWSC est le fournisseur. D’autres sources au fait des procédures d’appel d’offres avancent néanmoins qu’il s’agissait d’un simple exercice de présélection pour lequel il était improbable qu’un soumissionnaire puisse obtenir des « privileged informations ».
La présélection en question concerne le futur appel d’offres pour six sous-stations GIS de 66 kW. Il s’agit de remplacer les trois existantes à Wooton, Ébène et FUEL et d’en construire de nouvelles à l’aéroport, L’Avenir et Côte-d’Or City. L’exercice de présélection pour ce projet qui devrait coûter Rs 2 milliards, a pris fin le 7 décembre dernier après une extension du délai. Il s’agit d’un exercice préliminaire servant à ne retenir que les firmes répondant à certains critères d’expertise et d’expérience avant de lancer l’appel d’offres parmi elles. Le CEB est en présence de 22 soumissions. Parmi elles, figure celle de la société danoise BWSC.
Ce qui gène certains, c’est que la veille de la date de clôture, Martin Kok Jensen, un des dirigeants de BWSC, était dans le bureau de Shamshir Mukoon. D’ailleurs, ce dernier ne s’en cache pas : « On vient de terminer un projet avec les moteurs de Saint-Louis qui ont été commissioned. C’est BWSC qui a fourni les moteurs. Il est passé et on a parlé. S’il est en train de participer à d’autres appels d’offres, je ne peux pas le savoir. Il s’agit quand même d’une grosse entreprise avec des intérêts partout. »
Il soutient qu’il n’y a aucun lien entre cette visite et l’exercice pour la construction des six sous-stations. Les deux hommes auraient plutôt discuté des quatre turbines de 15 MW récemment livrées par BWSC. Shamshir Mukoon estime que ceux qui évoquent cette rencontre ont d’autres intentions. « Dès qu’il y a quelqu’un qui veut travailler et mettre de l’ordre, on essaie de l’éliminer » s’emporte-t-il.
Mais le directeur p. i. du CEB a-t-il fauté ? Une source qui connaît les rouages des appels d’offres publics explique, sous le couvert de l’anonymat, que Shamshir Mukoon n’a rien fait d’illégal, bien qu’il y ait un problème d’éthique qui se pose. « Il n’a enfreint aucune loi. Mais on a du mal à le croire quand il dit qu’il ne savait pas que BWSC allait participer ; il faut bien télécharger les documents du site Web du CEB après tout. »
Si notre source qualifie cette rencontre de maladroite, elle minimise l’impact que celle-ci pourrait avoir sur le futur appel d’offres, arguant notamment que BWSC avait dû soumettre son offre bien avant la rencontre.
« D’abord, ce n’est pas le CEB qui fait l’appel d’offres, mais le Central Procurement Board. Ensuite, c’est insensé de penser qu’on puisse tirer un avantage au niveau de la présélection. Il n’y a pas d’informations supplémentaires à tirer du CEB qui puisse donner un avantage. Il s’agit, pour faire simple, d’une question d’expérience. Le plus grave dans les appels d’offres se passe toujours ailleurs… »
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !