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Plus chers, les pétards et feux d’artifices sont toujours plébiscités

Les pétarades vont reprendre de plus belle cette année. Si les familles mauriciennes s’organisent pour se procurer leur stock de feux d’artifices et de pétards, toutefois nombreux se heurteront à la dure réalité cette année. Les commerçants écoulent leur stock de l’an dernier et les prix ont augmenté jusqu’à 50 %.

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Est-ce qu’aux douze coups de minuit l’île vibrera au son des pétards et le ciel s’illuminera de feux d’artifices comme les années précédentes ? C’est la question que plusieurs commerçants se posent cette année. 

La raison principale : les cargos de pétards n’ont jamais pu arriver à bon port. Désespérés, certains commerçants n’ont eu d’autres choix que de se contenter de leur ancien stock, à l’instar d’Ashvind Sobrun de Firecrackers Store basé à Sainte-Croix. Si d’habitude ce dernier fournit à plusieurs boutiques et grandes surfaces, cette année il a été obligé de contacter ses revendeurs pour racheter leur stock. « Je les rachète plus cher que ce que j’ai vendu, mais je n’ai pas le choix », avance-t-il. Il indique avoir entamé les procédures pour l’importation depuis mars-avril. « Tout était déjà fabriqué en usine. Le plus grand problème reste le transbordement. Les lignes de bateau préfèrent desservir un trajet plus rentable, là où la demande est plus grosse. Et Maurice n’en fait pas partie. C’est ainsi que nous en payons les conséquences. »  

Ashvind Sobrun rappelle qu’il ne lui reste plus qu’un stock d’une valeur de Rs 200 000 de pétards et feux d’artifices qu’il va écouler auprès de sa fidèle clientèle. Selon lui, beaucoup d’items ne seront pas disponibles sur le marché. Il cite l’exemple du fameux « Pop Pop ». « Kan fini fini », lance-t-il. 

D’ailleurs, il évoque une augmentation de 40 à 50 % des prix. Ce qu’on appelle un « filoir » dans le jargon kreol est vendu à Rs 125 et les rouleaux de 5 000 pétards passent à Rs 600 au lieu de Rs 425. Cette année, les prix des feux d’artifices varient entre Rs 1 000 et Rs 3 000. 

Les 30 et 31 décembre, Ashvind Sobrun et son équipe se dirigeront vers la route des Pamplemousses pour écouler son stock. « D’habitude, nous travaillons jusqu’à 23 heures le 31 décembre, mais cette année nous ne pensons pas avoir autant de stock pour aller jusque là », explique Ashvind Sobrun. 

Javed Khan d’Isko Mauritius, également revendeur de feux d’artifices et de pétards, n’a pas de nouveau stock cette année. C’est son stock d’y il y a deux ans qu’il écoulera. Il a choisi de ne rien communiquer sur les réseaux sociaux. « Cela va faire deux ans que je n’ai pas pu renouveler mon stock. Pourtant, j’ai tout essayé, mais face à la flambée des prix du shipping, j’ai préféré m’orienter vers un autre business. » Javed Khan indique que le shipping uniquement lui revenait entre Rs 100 000 et Rs 200 000. « Cette année, je vais me concentrer uniquement sur les clients fidèles. » 

Ayant fait un sondage autour de lui, notre interlocuteur confie que c’est le même retour qu’il a eu de tout le monde : le prix des pétards est trop élevé. « Depuis la fête de Divali j’avais déjà vu cette tendance. Nous n’avions reçu aucune commande. » Alors que ses best-sellers étaient les feux d’artifices. Cette année, le modèle de sept shots est passé de Rs 275 à Rs 425 dans une grande surface. Et le même modèle est vendu à Rs 925. » 

Certains Mauriciens à l’affût

Narmeen Bernon : « Nous sonnerons nos feux d’artifices sur la plage »

narmeenCette habitante de Port-Louis a acheté ses feux d’artifices depuis Noël. Elle dit s’y avoir pris tôt pour éviter la foule de dernière minute. « Cela nous a permis aussi d’avoir un plus grand choix.  Nous avons fait nos achats à Intermart et Win Tai Chong. Généralement, nous n’avons pas de budget spécifique pour l’occasion, mais j’ai constaté une hausse dans les prix. » 
Chez Narmeen Bernon, sonner des feux d’artifices est devenue une tradition annuelle. Avec la famille, elle se rendra au restaurant à Grand-Baie avant de se diriger vers la plage peu avant minuit afin d’apprécier les feux d’artifices. « Nous avons pris une dizaine de modèles différents et allons en profiter pour sonner sur la plage. Nous avons aussi prévu des lanternes pour chaque membre de la famille. » Après ce moment à la plage, elle sera de retour chez elle pour sonner les pétards. 


Dirish Oochit : « J’ai prévu un budget de Rs 20 000 à Rs 25 000 »

dirishChaque année, Dirish Oochit, 28 ans, le seul garçon de la famille, a la tâche de s’occuper des pétards et feux d’artifices. Pour ce comptable et habitant de Tranquebar, c’est loin d’être une corvée, c’est même devenu indispensable chaque année. Une façon de perpétuer la tradition. « J’ai fait une partie des achats avant Noël. J’en ai fait une autre à partir du 28 décembre. Je préfère aller le plus tôt possible au cas où je ne trouve pas ce que je recherche. » En effet, Dirish Oochit ne lésine pas sur les moyens. « J’ai prévu un budget de Rs 20 000 à Rs 25 000. Je mise sur des feux d’artifices entre Rs 1 500 et Rs 3 000 et j’opte pour les sachets de pétards de 50 000. Nous serons à huit adultes et les petits-enfants. »


Elodie Totah : « Je ne sonne plus depuis quatre ans »

elodiePour cette chef de cuisine et fabricante de produits écologiques qui réside à Trou-aux-Biches, les pétards et feux d’artifices ne sont plus d’actualité. « Cela fera bientôt quatre ans que je ne sonne plus de feux d’artifices. Pendant toute mon enfance et mon adolescence les feux d’artifices et la pétarade du Nouvel An a toujours été des obligations, surtout chez mes parents. Mais en grandissant, j’ai changé ma façon de voir les choses », explique Elodie Totah. 

Si elle ne sonne plus de feux d’artifices c’est tout simplement à cause des animaux et pour protéger notre écosystème. « J’ai expliqué à mes parents mon point de vue l’an dernier. Ils sont du même avis que moi. Les animaux ont une audition beaucoup plus sensible que le nôtre. Ils sont effrayés et ils finissent par se sauver, car ils ont très peur. Je respecte ceux qui sonnent des feux d’artifices, mais j’ai pris cette décision par empathie pour les animaux et la nature. »

 

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