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Séquençage : par manque de moyens, Maurice est loin du compte

Des dispositions sont prises en vue d’augmenter les séquençages.

Dans la lutte contre la Covid-19, le séquençage est préconisé. Il permet de surveiller les mutations susceptibles de générer de nouveaux variants, notamment le variant Delta détecté dans 127 pays.

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 Ainsi, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande aux pays d’envoyer au moins 5 % des échantillons prélevés des patients positifs à la Covid-19 aux laboratoires pour faire le séquençage. De plus, les pays qui disposent des moyens  peuvent faire le séquençage jusqu’à 100 %, indique Dr Laurent Musango, représentant de l’OMS à Maurice. Toujours selon ce dernier,  « pour ceux qui n’ont pas les ressources nécessaires, il y a un critère de sélection, dont l’âge, entre autres », explique notre interlocuteur.

 Mais Maurice n’arrive pas à suivre la recommandation de l’OMS. Manque d’équipements et d’expertise, ainsi que la cherté des examens, tels sont les  quelques raisons évoquées pour justifier la situation. Selon, Dr Laurent Musango, le pays ne peut pas faire un grand nombre de séquençages, car il n’a pas les compétences et que cela a un coût. Il souligne que six officiers de l’OMS sont actuellement à Maurice. Ils vont prêter main-forte aux laborantins et le personnel médical du laboratoire central, sis à l’hôpital Victoria, Candos. « Ils seront là jusqu’au 27 octobre prochain pour nous aider à renforcer les capacités du laboratoire de Candos », indique-t-il.

D’autres personnes concernées par le dossier de séquençage nous partagent leurs opinions. « Il y a trois appareils qui sont utilisés dans le monde pour le séquençage. À Maurice, on a recours à l’Ion Torrent et le GeneStudio S5 qui servent pour plusieurs types d’analyse, du cancer à la Covid-19 », explique-t-on.

 Avant de faire le séquençage, il faut sélecter des échantillons. Une étape qui peut nécessiter trois jours, vu les nombreux aspects à prendre en compte. « On doit considérer l’âge, l’état de santé du patient et la prévalence dans une région, entre autres. Donc, pour avoir les résultats d’analyse de huit à 32 échantillons, il faut entre 15 à 20 jours », soutient-on.

 En sus du coût élevé - c’est plus de Rs 25 000 pour un échantillon -, il y a un manque d’expertise et de personnes qualifiées pour faire les séquençages. « Les experts de l’OMS font un audit. Ensuite, ils proposeront des solutions en vue d’augmenter notre capacité à faire plus de séquençage. Pour cela, il faut les infrastructures nécessaires. À ce jour, on n’arrive pas à atteindre les 5% recommandé. On fait du outsourcing pour quelque 200 échantillons dans d’autres pays, comme La Réunion, l’Afrique du Sud et l’Angleterre », ajoutent les parties concernées.

 On met l’accent que la volonté d’augmenter la capacité de séquençage est là. D’ailleurs, un plan a été enclenché depuis juin dernier. Il y a une semaine environ, Maurice a reçu un appareil dédié à la Covid-19, soit un Oxford Nanopore de l’OMS. « Bientôt, on pourra faire approximativement 48 séquençages par semaine, soit 200 par mois », déclare-t-on. On explique également qu’un nouveau processus a été mis en place depuis une semaine en vue de faciliter la sélection dans moins de temps. 

Les résultats de séquençage attendus ce jeudi

Selon nos recoupements, les résultats de séquençage qui sont tant attendus seront finalement disponibles ce jeudi 21 octobre. Cela concerne des échantillons prélevés depuis l’ouverture des frontières, dont l’exercice de séquençage a débuté le 7 octobre dernier. 

 

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