Des détenus congolais, enfermés à la prison centrale de Beau-Bassin, se voient refuser un droit de visite de la part de l’association Dis-Moi. La première fois, c’était en mai. La seconde remonte à la semaine dernière. C’est ce qu’affirment les dirigeants de cette ONG des droits humains. L’administration de la prison donne une version différente des faits.
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«Nous regrettons profondément la décision du commissaire des prisons de refuser ces visites aux détenus », indique le directeur du secrétariat régional de Dis-Moi, Lindley Couronne. « Nous comptons alerter les autorités internationales et le Comité contre la torture de cette violation des droits basiques des prisonniers. Je vais m’entretenir avec l’Attorney General, Maneesh Gobin, de ce dossier. »
L’administration pénitentiaire avait réfuté cette affirmation. « Aucune ONG n’a soumis à l’administration des prisons une quelconque demande pour un droit de visite des prisonniers congolais », avait déclaré le commissaire des prisons Vinod Appadoo, après le premier refus essuyé par Dis-Moi. Il a expliqué qu’une telle visite « ne se fait pas comme ça, qu’il y a une réglementation stricte à respecter, des procédures à suivre et qui impliquent même l’intervention de l’ambassadeur concerné, en sus des instances du département de la justice. »
Plus tard, l’administration des prisons a contacté notre rédaction pour expliquer, qu’à la suite de la demande de Me Erickson Mooneapillay de Dis-Moi, on lui avait demandé de remplir le formulaire en ligne afin que les procédures de visite de ces détenus puissent être entamées pour accéder à la requête de l’ONG. Il semble que Dis-Moi n’a pas rempli le formulaire en ligne correctement. Pour rectifier le tir, l’ONG a complété un deuxième formulaire, cette fois en s’assurant que ce soit fait scrupuleusement. Résultat : un deuxième refus clair et net. « I am directed to inform you that your request to visit Congolese detainees has not been approved », peut-on lire dans la correspondance signée par V. Hanumunthadu, adjoint au commissaire des prisons et datée du 12 juin 2018.
Les 12 prisonniers congolais sont accusés de trafic de nationalité. Ils avaient débarqué à Maurice avec de faux papiers. Lindley Couronne précise qu’ils cherchent en fait l’asile politique eu égard à la persécution et à l’insécurité dont ils font face dans leur pays.
Le directeur de Dis-Moi rappelle qu’il y a environ 14 ans, il avait défendu les droits de six réfugiés irakiens arrêtés à Maurice avec de faux passeports. À l’époque, Lindley Couronne était le dirigeant d’Amnesty International Maurice. Il avait réussi à obtenir leur libération après deux mois de procédures. « Le juge avait compris qu’ils n’étaient pas des bandits, mais des réfugiés politiques », explique-t-il.
Les choses se seraient compliquées pour les ressortissants congolais lorsqu’ils ont entamé des démarches pour être adoptés par des familles mauriciennes. Les autorités locales les accusent d’avoir voulu introduire des données frauduleuses pour obtenir la nationalité mauricienne.
Pour les pays du Sud-Ouest de l’océan Indien : Formation en ligne en éducation aux droits humains
Le Secrétariat régional de Droits Humains Océan Indien a procédé, le samedi 23 juin, au lancement de la formation en ligne en éducation aux droits humains avec le soutien de l’ambassade australienne. Elle est destinée aux ressortissants de quatre pays du sud-ouest de l’océan Indien : Madagascar, les Seychelles, les Comores et Maurice. Le lancement a eu lieu à l’Hôtel Saint-Georges.
Ce programme de formation touchera 50 Malgaches, 50 Comoriens, 50 Seychellois et 50 Mauriciens en 2018-2019. Sont prévus : un mois de cours, un stage dans une association de leur choix et un séminaire résidentiel animé par les formateurs de Dis-Moi. La compagnie Learnbox abritera la plateforme de formation en ligne pour les 200 citoyens.
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