Le marché des devises serait aux abois. Il nous revient que certaines banques pratiquent le « forward rate » sur un court terme, ce qui fausserait le marché. La Banque de Maurice est-elle au courant de cette situation et qu’envisage-t-elle de faire pour résoudre le problème ?
Il faut d’abord comprendre comment fonctionne le marché des devises. Il y a ce qu’on appelle le « spot rate » et le « forward rate ». La Banque de Maurice dispose d’une ligne directrice pour le spot rate. Cependant, quid du « forward rate », c’était vague. Celui-ci comprend notamment les « hard currencies », en l’occurrence, le dollar, l’euro et la livre sterling. La Banque centrale s’est, depuis deux mois environ, engagée avec les différentes banques du pays ainsi qu’avec Bloomberg, à introduire de nouvelles « guidelines » afin de réguler le « forward market ». Cette démarche a évolué. Nous sommes prêts pour le dollar. Par contre, des consultations sont toujours en cours avec Bloomberg concernant l’euro et la livre sterling. L’introduction de ces « guidelines » sera imminente une fois que les mécanismes seront finalisés concernant ces deux devises. J’ai, d’ailleurs, en tant que président du Banking Committee, rencontré tous les CEO des banques à Maurice la semaine dernière. Les échanges se sont principalement portés sur ces « guidelines » en préparation. Celles-ci entraîneront un meilleur ordre sur le « forward market » une fois son introduction effectuée.
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Il n’y a pas de pénurie de devises en tant que telle. Il y a évidemment des pressions, mais je ne qualifierais pas la situation de « pénurique »."
Êtes-vous aujourd’hui en mesure d’affirmer qu’il n’y a pas de pénurie sur le marché des devises à Maurice ?
Il n’y a pas de pénurie de devises en tant que telle. Il y a évidemment des pressions, mais je ne qualifierais pas la situation de « pénurique ». La Banque de Maurice suit quotidiennement la situation de près. Nous interviendrons sur le marché intérieur des changes si le besoin se fait sentir. Nous n’avons jamais hésité à le faire et nous le ferons si nécessaire.
Quel pourrait être l’impact du glissement de la roupie sur l’inflation qui est déjà appelée à grimper avec les mesures budgétaires ?
Je pense qu’il y a beaucoup de discussions excessives qui se produisent. Les mesures budgétaires auront certainement des pressions, mais nous continuerons à faire ce qu’il faut. Les mesures ne vont pas forcément aller à l’encontre du nouveau cadre de politique monétaire de la Banque de Maurice dont la fourchette cible de l’inflation se situe entre 2 % et 5 %. Je reste convaincu que le taux d’inflation sera inférieur à 5 % à la fin de 2024.
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